Exposé

Croissance économique et emplois grÂce à des baisses d’impôts

Ueli Maurer
Ueli Maurer
conseiller national Wernetshausen (ZH)

Une fois de plus, nous siégeons en Suisse romande. Je me réjouis chaque fois de venir dans ce coin du pays parce nous y avons des sections très motivées. Le dy-namisme et l’engagement de nos partis cantonaux romands sont importants pour renforcer et faire progresser notre parti.

Les résultats des élections communales à Genève et à Vernier confirment que la po-litique UDC est bien reçue en Suisse romande également. En ville de Genève, l’UDC a obtenu du premier coup neuf sièges, soit 50% de plus que le PRD et le PDC. A Vernier, où l’UDC s’est également présentée pour la première fois, elle a décroché d’emblée 5 sièges – avec 3 candidats. Dans le canton de Bâle-Campagne également, l’UDC a pu augmenter sa part électorale. L’UDC est ainsi devenue le premier parti bourgeois de ce canton, dépassant le PRD et le PDC. Je vous félicite de ce magnifique succès.

Malheureusement, ces gains de sièges tendent à nous faire croire que nos succès sont uniquement le fruit de notre travail. C’est nous surestimer largement. En réalité, notre progression est avant tout le résultat de la faiblesse des autres partis. Les campagnes électorales ont été généralement molles, les autres partis se contentant de tourner en rond. Voilà pourquoi nous ne devons pas nous satisfaire de notre tra-vail. Les citoyennes et citoyens demandent à notre parti de s’engager pour eux, comme nous l’avons promis avant les élections. Mais il ne suffit pas de s’engager. Encore faut-il que les gens sachent que nous nous battons pour défendre leurs inté-rêts. Nous devons donc sensiblement accroître notre présence dans la campagne électorale. J’attends de vous une campagne beaucoup plus engagée, je veux que vous recherchiez le débat et la confrontation. Demandez-vous en rentrant chez vous quels thèmes de campagne vous voulez lancer la semaine prochaine et mettez-vous immédiatement au travail. Tout triomphalisme serait déplacé.

Pour une Suisse neutre et indépendante

Depuis quelques jours, les journaux se concentrent sur un thème principalement: la guerre en Iraq. Ce conflit tragique est un véritable défi pour un petit Etat neutre. Il s’agit pour la Suisse d’adopter une position de neutralité absolue. Etat abritant le CICR et pays dépositaire des conventions de Genève, la Suisse a pour tâche d’ap-porter de l’aide humanitaire et de relever les atteintes au droit international humani-taire. Elle doit aussi offrir ses bons offices. Ce n’est qu’en pratiquant une politique de neutralité droite et cohérente que la Suisse gardera son crédit.

Malheureusement, le comportement de la ministre suisse des affaires étrangères ne répond pas à ces exigences. Si on lui avait volontiers pardonné ses premières tenta-tives maladroites de « diplomatie publique », on a plus de peine à accepter – même dans les rangs de son propre parti – sa dernière idée, soit la publication sur Internet de la liste des victimes civiles du conflit irakien. Ses actions précipitées, ses déclara-tions irréfléchies et ses annonces mal préparées dans la presse de boulevard finis-sent par la rendre ridicule. La collaboration avec la nouvelle ministre des affaires étrangères est sans doute une des tâches les plus difficiles du collège gouvernemental.

La guerre en Iraq est un mauvais prétexte

La guerre en Iraq n’est certainement pas la première cause des difficultés économiques que connaît notre pays. En fait, la Suisse est seule responsable de ces problèmes parce qu’elle a mal géré ses affaires. Et, aujourd’hui, on tente de dissimuler ces erreurs en prétextant de la guerre au Proche-Orient. Nous avons déjà assisté une fois à une telle attitude lorsque les attentats terroristes du 11 septembre 2001 ont servi d’excuse aux dysfonctionnements les plus divers. Ce fut notamment le cas dans l’affaire Swissair.

L’UDC avait été à l’époque le seul parti à s’opposer clairement au projet Swiss qui reposait sur des illusions politiques et ne tenait aucun compte de la réalité économique. Il y a un an, il était déjà évident que le business plan de Swiss ne répondait pas aux critères du marché. Mais il a tout de même fallu attendre une perte de 980 millions de francs pour que la direction de Swiss se décide enfin à procéder à une in-dispensable et urgente restructuration de l’entreprise. L’Etat a payé plus de 50 francs par action Swiss; aujourd’hui, ce papier vaut à peine un café crème. Il y a un an, ce fut le grand spectacle sous la houlette du designer vedette Tyler Brûlé – aujourd’hui, on gratte désespérément les fonds de tiroir. La situation financière désastreuse dans laquelle se trouve aujourd’hui cette société la contraint de procéder à une réduction du capital. Parallèlement, elle continue d’avoir des gros problèmes de personnel et son entrée dans une alliance est toujours très éloignée.

L’UDC a refusé à juste titre que la Confédération s’engage à hauteur de plusieurs milliards dans cette aventure. L’implication de la Confédération et des cantons dans ce commerce déficitaire a des effets catastrophiques. La fondation de Swiss n’a pas permis d’éviter une catastrophe, mais elle en a au contraire généré une nouvelle. Aujourd’hui, nous devons poser deux questions toutes simples au Parti socialiste: la création de Swiss a-t-elle permis de créer ou de sauvegarder des emplois stables? Cette compagnie contribue-t-elle de quelque manière que ce soit à la stabilité éco-nomique générale? Autres questions, mais au Parti radical cette foisci: est-ce bien ce « rapprochement entre l’Etat et l’économie » que voulaient les radicaux? Que nous a apporté ce beau partenariat entre l’Etat et l’économie?

Durant la dernière session parlementaire, le groupe UDC a lancé une initiative par-lementaire pour introduire le référendum financier au niveau fédéral. A l’avenir, il ap-partiendra au peuple de décider combien d’argent il veut dépenser pour des projets de prestige.

Aujourd’hui, les socialistes, radicaux et démocrates-chrétiens qui avaient soutenu ce malheureux projet cherchent mille excuses et prétextes pour cacher leur erreur. Des milliards d’argent des contribuables ont été jetés par les fenêtres pour dissimuler les fautes de gestion des petits copains politiques. Ces partis ont fait un tort énorme à notre pays et à son économie.

Pas de baisse des impôts à cause de Swiss

L’affaire Swiss a encore eu d’autres effets. Dirigée par quelques vedettes du Parti radical, l’organisation economiesuisse avait soudainement demandé le renvoi de la ré-forme fiscale qui visait à décharger les entreprises, tout simplement pour dégager des moyens en faveur de Swiss. Voilà pourquoi nous attendons toujours cette indis-pensable réduction des impôts qui étouffent les entreprises. Mardi dernier, la Commission de l’économie et des redevances du Conseil national s’est une nouvelle fois prononcée contre ce train fiscal. Nous savons tous que la gauche n’a pas la majorité dans cette commission. Voilà qui confirme une fois de plus, si besoin en était, que le PDC trompe grossièrement ses électeurs en prétendant réduire la charge fiscale. Un parti qui persévère dans un tel slalom politique ne mérite réellement pas la confiance des électeurs. Comment oser affirmer que l’on soutient les PME pour ensuite les abandonner lâchement quand il s’agit de réduire les impôts et redevances qui frap-pent ces entreprises?

Moins d’impôts, de redevances et de taxes

La politique irresponsable du PS, du PDC et du PRD aggrave constamment la situation des finances fédérales. La dette de la Confédération atteint des sommets astronomiques, soit exactement 122,3 milliards de francs. Cette dangereuse évolution est avant tout le fait de la hausse des dépenses. Alors que la Confédération dépensait quelque 30 milliards de francs en 1990, les sorties de la caisse fédérale se montaient à 50 milliards en 2002! Soit une hausse de 70% environ. Inversement, le produit intérieur brut ne s’est accru que de 23% durant la même période. Et, parallèlement, la dette de la Confédération a triplé depuis 1990 où elle était de 38,5 milliards de francs. Nous ne pouvons tout de même pas continuer ainsi.

Lesdites « stratégies d’assainissement » de Kaspar Villiger ont déjà échoué plus d’une fois dans le passé. Aujourd’hui, le ministre des finances semble résigner et prie le peuple et le parlement de choisir entre des nouveaux impôts et une baisse des dépenses. Or, ce choix est fait depuis longtemps. Le peuple a décidé – à plusieurs reprises même, comme par exemple lors du vote en faveur du frein à l’endettement – qu’il ne voulait plus de la politique déficitaire de ses élus.

Le département des finances prétend qu’il y a un besoin d’assainissement de l’ordre de 5 à 7 milliards de francs. Mais alors pourquoi le ministre des finances se contente-t-il le porter de 2 à 3,5 milliards son programme d’économies? Cette attitude est in-compréhensible et témoigne avant tout d’un manque de détermination.

L’annonce du ministre des finances de prélever des nouveaux impôts à titre d’alter-native aux efforts d’économie a eu un effet désastreux sur l’économie suisse. Kaspar Villiger songe à la hausse de la TVA et à l’introduction d’un impôt sur les successions et les donations. L’idée d’un impôt fédéral sur les successions a été lancée il y a quelques années déjà par la conseillère aux Etats Vreni Spoerry. Est-ce cela, la nou-velle politique des radicaux, demander des augmentations d’impôt?

Presque tous les cantons ont supprimé l’impôt sur les successions. Et dans les six cantons qui ont conservé ce prélèvement fiscal, l’UDC va renforcer son action politique pour le faire disparaître. Nous devons nous battre pour faire baisser les impôts, les redevances et les taxes dans l’intérêt de notre économie et de l’emploi. Ainsi chacun d’entre nous aura davantage d’argent pour vivre, pourra dépenser davantage et contribuer ainsi à la relance économique. Si nous voulons retrouver la croissance économique, nous devons commencer par donner de bonnes conditions-cadres à nos entreprises afin qu’elles puissent créer des emplois.

Servir et non se servir!

Nous nous sommes opposés avec détermination à la cupidité de certains gestionnaires d’entreprises. Dans une société qui fait des bénéfices, il n’y a rien à redire contre les salaires élevés et des bonifications. Un chef d’entreprise investit son capital dans sa firme, crée des emplois et peut donc aussi prélever une part du bénéfice. Mais il doit également supporter les pertes quand l’entreprise va mal. Et les gestionnaires doivent accepter une baisse de leur revenu et de leurs bonifications.

Le même constat s’impose concernant les fonctions publiques. Là aussi, on doit rele-ver une mentalité de self-service. Ainsi, le parlement s’est octroyé deux fois durant cette législature de généreuses hausses des jetons de présence et indemnités. Contre l’avis de l’UDC, les chambres fédérales ont augmenté de 80% la rémunéra-tion de base et de 60% les indemnités journalières de leurs membres. Les contributions aux groupes ont été presque multipliées par cinq. Tout cela à charge des contribuables. Le groupe UDC va déposer une intervention pour revenir sur ces hausses injustifiables. Car seul un parlement qui commence par économiser sur ses propres revenus est crédible quand il veut imposer des coupes dans les dépenses publiques. Cette règle doit aussi s’appliquer au Conseil fédéral et à sa cour. La suppression des vols privés que s’offre Madame Ruth Metzler serait un bon début.

Comme le gestionnaire qui est mal venu de s’offrir de juteuses bonifications alors que son entreprise est en difficulté, le parlement n’a pas à augmenter sa rémunération alors qu’il est incapable de résoudre les problèmes de l’Etat.

Pour une politique responsable: UDC

Je vous l’ai déjà dit plus d’une fois: pour changer quelque chose, il faut voter UDC. Ce principe vaut aussi pour les élections de cet automne. La plate-forme électorale que nous avons approuvée en janvier dernier va paraître ces prochains jours. Il s’agit pour nous de bien faire comprendre aux électrices et électeurs que nous avons la ferme intention de la concrétiser. Nos électrices et électeurs doivent être convaincus que nous méritons leur confiance et que nous tiendrons nos promesses.

Ce ne sera pas une mince affaire. Nos succès électoraux du passé rendent notre campagne beaucoup plus difficile. Les autres partis mettront tout en œuvre et ne re-culeront devant aucun moyen pour freiner notre élan. Il faut que nous gardions la tête froide tout en accroissant notre pression. Serrons donc les coudes et lançons nous avec détermination dans cette dernière ligne droite avant les élections. Voilà la seule manière de changer quelque chose. Et rappelez-vous toujours: c’est pour notre pays que nous nous battons!

Ueli Maurer
Ueli Maurer
conseiller national Wernetshausen (ZH)
 
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