Exposé

Effets de la libre circulation sur les institutions sociales

La Suisse offre les meilleures prestations sociales au niveau européen. Les institutions sociales sont importantes pour la population: elles soutiennent les personnes socialement faibles et permettent

Andreas Brönnimann
Belp (BE)

La Suisse offre les meilleures prestations sociales au niveau européen. Les institutions sociales sont importantes pour la population: elles soutiennent les personnes socialement faibles et permettent aux hommes et aux femmes tombés dans la détresse à cause d’un accident, d’une maladie, du chômage, etc. de retrouver une vie digne. La prévoyance-vieillesse est un pilier important de la sécurité sociale.

Personne n’a besoin de mendier dans les rues en Suisse pour pouvoir mener une vie simple, mais digne. La société veille à tout le monde. Mais nos généreuses institutions sociales sont exposées aux abus et à des revendications excessives. Il s’agit donc d’être vigilant et de procéder aux adaptations nécessaires. Aujourd’hui déjà, alors que l’économie va encore bien, les assurances sociales sont surmenées. Elles sont en partie plongées dans les chiffres rouges et cumulent les déficits. Le nombre de bénéficiaires étrangers des assurances et de l’aide sociales est fortement disproportionné par rapport à la part des étrangers à la population suisse. L’extension de la libre circulation des personnes à la Roumanie et la Bulgarie aggravera encore cette situation.

Le fait est connu: la Roumanie et la Bulgarie ne sont pas des pays riches. Bien au contraire, leurs populations vivent dans une grande pauvreté. Il est donc normal que les habitants de ces pays aspirent à une vie meilleure. Si la Suisse, pays extrêmement riche aux yeux des Roumains et des Bulgares, ouvre ses portes aux chômeurs, ceux-ci seront nombreux à venir tenter leur chance chez nous. Ils n’ont de toute manière rien à perdre. Certains trouveront un emploi, mais la majorité d’entre eux resteront sans travail et chercheront d’autres solutions pour survivre.

Certains de ces immigrants choisiront la variante de la situation professionnelle indépendante et fonderont une entreprise à une seule personne. Peut-être engageront-ils un ou deux compatriotes. Ils proposeront et réaliseront divers travaux à des prix de dumping. La qualité ne sera sans doute pas à la hauteur des exigences suisses. Les ressortissants roumains et bulgares n’ont en effet généralement pas la formation requise et ne connaissent pas les conditions et exigences suisses. Bientôt, ils auront dépensé leur dernier franc, ils feront faillite et finiront dans le filet aussi serré que généreux de notre sécurité sociale qui leur garantira, à eux et à leurs familles, la subsistance. Il existe de nombreuses voies pour accéder à nos œuvres sociales. En ouvrir de nouvelles par le biais de la libre circulation des personnes en faveur de pays aussi pauvres serait une catastrophe pour le système social suisse.

La limitation provisoire via des contingentements n’apporte pas grand-chose. Les sept années de délai transitoire sont vite passées. De nouveaux pays entreront dans l’UE et réclameront la libre circulation comme par exemple la Croatie et le Turquie. Le pillage et finalement la ruine de nos institutions sociales ne sont utiles à personne. Il faudra constamment augmenter les impôts ainsi que les prélèvements sociaux à charge des travailleurs et des employeurs. Ce serait un tonneau sans fond et toute l’économie en pâtirait.

Il y a aussi un argument humanitaire contre l’extension de la libre circulation des personnes: c’est sur place, donc dans les pays pauvres, que l’on peut le plus efficacement aider les populations défavorisées.

Si, par le biais de la libre circulation des personnes, nous faisons venir des Roumains et des Bulgares dans notre pays, nous suscitons des espoirs que nous ne pourrons pas combler. En Suisse aussi, le chômage va progresser et non pas reculer. Les personnes en quête d’un emploi seront déçues; il y aura un climat d’insatisfaction et de jalousie. Les gens qui ne trouvent pas de travail ne rentreront pas simplement chez eux. Les recours aux généreuses prestations sociales suisses augmenteront et avec eux les abus.

Conclusion
Pour sauvegarder la qualité de nos œuvres sociales il faut dire non le 8 février prochain à l’extension de la libre circulation des personnes. La Suisse n’est pas membre de l’Union européenne et elle n’y adhérera pas. Il n’existe donc que la voie bilatérale. Dans cette voie, chaque partie doit trouver des avantages et admettre des inconvénients, chaque partie doit donner et recevoir; la puissante UE doit enfin admettre cela.

Il n’est dans l’intérêt de personne, ni de l’Union européenne, ni de la Suisse, que de vouloir pressurer notre pays par simple jalousie devant nos réussites.

Andreas Brönnimann
Belp (BE)
 
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