Halte à la politique de l’endettement

Claudia I. Morf, Baden (AG)

Etes-vous conscient du fait que vous bossez plus de six mois par année pour payer les impôts, taxes et redevances? Vous rendez-vous compte que chaque franc que vous gagnez entre le 1er janvier et le mois d’août va dans la caisse de l’Etat? Je ne sais pas ce que cette situation vous inspire, mais moi, en tout cas, elle me révolte. Il n’est tout de même pas acceptable que l’Etat me prenne un franc sur deux que je gagne pour financer des choses dont je ne veux pas et dont personne n’a finalement besoin.

La Confédération a accumulé une dette de plus de 100 milliards de francs. Une somme gigantesque! Et ce découvert ne cesse d’augmenter, car la Confédération continue joyeusement de jeter l’argent par les fenêtres. Une situation inquiétante parce que les dettes sont les impôts de demain et parce que, nous autres jeunes, nous devrons bien un jour passer à la caisse. On nous supprime toute marge de manœuvre. Imaginez donc: pendant une seconde nous payons 111 francs d’intérêts sur la dette. 111 francs par seconde! Nous sommes aujourd’hui arrivés à un point où l’Etat paie davantage pour le service de sa dette que pour l’éducation et la formation.

Trop de tâches publiques, trop de coûts

Et pourquoi donc sommes-nous endettés à ce point? La réponse est évidente: parce que l’Etat en fait trop et se mêle de tout et de n’importe quoi. Et même de domaines où il n’a strictement rien à faire. La politique financière du Parlement et du Conseil fédéral est totalement irresponsable et les débats budgétaires ressemblent plutôt à la présentation de listes de vœux qu’à un examen sérieux.

Je vous pose la question: cela peut-il continuer ainsi? Avons-nous besoin d’une organisation étatique de promotion des exportations du type OSEC qui vient de refaire la une des journaux? N’avons-nous pas assez d’organisations privées qui pourraient faire ce travail beaucoup plus efficacement? Est-il nécessaire que nous entretenions avec « Présence Suisse » une sorte d’office public du tourisme qui nous coûte 46 millions de francs en quatre ans? Ne serait-il pas plus raisonnable de laisser ce travail aux nombreuses agences de voyages et organisations touristiques privées que compte notre pays?

Avons-nous besoin d’une commission contre le racisme qui nous prescrit ce que nous avons le droit de dire et ce que nous n’avons pas le droit de dire? L’encouragement de la construction de logements et du cinéma est-il vraiment une tâche de l’Etat? Pourquoi dépensons-nous tant d’argent pour le Bureau de l’intégration alors que nous ne voulons pas entrer dans l’UE? Et pourquoi avons-nous besoin d’un bureau de l’égalité? La jeune femme que je suis vous dira tout simplement que cette institution était peut-être bonne pour la génération de mes parents, mais qu’elle n’a plus aucune utilité aujourd’hui. Je ne permets tout de même pas à des féministes sclérosées de me dire ce que je dois faire! Mesdames et Messieurs, toutes ces institutions ne constituent pas des tâches de l’Etat. Et nous pouvons économiser ou utiliser plus intelligemment l’argent qu’elles nous coûtent.

Expo.02 et Swiss, deux fautes aussi graves que caractéristiques

Les cas d’Expo.02 et de Swissair sont caractéristiques de la politique dépensière et irresponsable de l’Etat. Ils montrent à quel point la politique a tendance à jeter l’argent des contribuables par les fenêtres. La Confédération a jusqu’ici versé 960 millions de francs au total à Expo.02 sous la forme de crédits et de prestations diverses. Le déficit de l’exposition nationale s’inscrit actuellement à 690 millions de francs, soit nettement plus que le montant budgété en novembre dernier. Le compte définitif sera présenté en novembre 2004. Nous sommes très curieux de voir ce résultat. Vous rappelez-vous? Le conseiller fédéral Jean-Pascal Delamuraz avait promis au Parlement qu’Expo.02 ne coûterait que 130 millions et pas un centime de plus!

L’affaire Swiss a également fait un trou énorme dans la caisse de l’Etat – aux frais des contribuables, cela va sans dire. Et comment en est-on arrivé à cette débâcle? C’est très simple: le PRD et le PDC se sont ralliés au moment décisif à la politique de la gauche et ont accepté une injection de deux milliards de francs de fonds publics dans Swiss. Avec pour résultat que cette compagnie aérienne n’a toujours pas réussi à s’imposer. Plus de deux milliards de francs pour des prunes! Vous rappelez-vous? Economiesuisse, l’organisation faîtière de l’économie helvétique, avait soutenu à fond cette dépense. Et le projet Swiss est aussi une des raisons des énormes difficultés que nous avons aujourd’hui à faire passer le train fiscal. Cette affaire est un échec politique total pour le PRD et le PDC.

Moins d’impôts, de taxes et de redevances

Il est véritablement grand temps de redresser la barre. En décembre 2001, le peuple a accepté à une large majorité le frein à l’endettement. C’est dire que le souverain exige une plus grande discipline budgétaire. Il est donc absolument nécessaire d’approuver le premier train fiscal qui déchargera les familles et les classes moyennes et qui aura un effet positif sur l’économie. C’est un acte indispensable, car la place économique suisse a beaucoup perdu de son attractivité. Pour être économiquement intéressant, un pays doit avant tout présenter des finances équilibrées et un bas niveau d’imposition. Or, aucun autre pays au monde n’a augmenté ses impôts et taxes aussi massivement ces dernières années que la Suisse.

Conséquence de cette insouciance financière: la dette de l’Etat a triplé durant les années nonante. Vous connaissez les résultats de cette évolution: moins d’investissements, emplois menacés, œuvres sociales à bout de souffle, etc., etc. Quand la Confédération et les autres partis politiques comprendront-ils que la hausse constante de la quote-part fiscale et de la quote-part de l’Etat est éminemment nocive pour l’économie? Pour être compétitive et dynamique, la Suisse a besoin d’un bas niveau d’imposition. L’économie doit être relancée, mais pour cela il faut laisser plus d’argent aux ménages privés et non pas à l’Etat! L’Etat jette l’argent par les fenêtres, comme nous l’avons constaté avec l’affaire Swiss. Et ce n’est pas tout. La politique d’asile nous coûte quelque deux milliards de francs par an. Quant à l’AI, elle est proche du gouffre: chaque jour, 34 nouveaux invalides touchent une rente. Un homme sur cinq qui arrivent à la limite d’âge AVS est invalide. Cela coûte cher! Les abus sont énormes dans ce domaine, comme le confirment aussi des études faites par des professeurs d’université. Les employeurs et les salariés s’enrichissent aux frais de l’AI et des caisses de pension. Il faut agir sévèrement contre ces abus.

Et maintenant encore une assurance-maternité?

Face à cette explosion des dépenses, je me demande comment on pourra encore financer une assurance-maternité. Il ne faudra pas attendre longtemps avant que l’on soit contraint d’augmenter la TVA pour payer cette nouvelle prestation. Le PRD et le PDC approuvent une hausse de la TVA de 1,8 points-% pour financer l’AVS et l’AI. C’est évidemment la solution la plus facile, mais qui a pour conséquence de prélever 4,3 milliards de francs dans le circuit économique. Or, nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre cela.

J’arrive à ma conclusion: la gigantesque dette fédérale doit être réduite, et cela tout de suite. La charge fiscale doit également baisser. Voilà les tâches de l’UDC, voilà vos tâches, Mesdames et Messieurs, vous qui siégez dans les organes et autorités concernés. Vous avez de l’influence. Je vous prie instamment d’agir! Il faut que la gauche cesse d’enliser la Suisse avec l’aide du PRD et du PDC.

Juste un détail avant de m’arrêter: pendant que je suis devant vous et que je vous parle de la politique financière irresponsable de l’Etat, la Confédération a dépensé plus de 33’000 francs pour le service de sa dette!

 

 
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