Il faut s’attaquer aux problèmes de sécurité sans aucun tabou

Ueli Maurer
Ueli Maurer
conseiller national Wernetshausen (ZH)

On n’a cessé d’affirmer ces dernières années au Palais fédéral que les œuvres sociales étaient garanties pour l’éternité – ce qui, accessoirement, a aussi permis de multiplier les prestations sociales. Le vent a tourné depuis quelques semaines. Ce constat se limite cependant pour le moment à l’AVS et à l’âge de la retraite. Obnubilé par ses prétendues visions à long terme, le conseiller fédéral Pascal Couchepin oublie superbement les problèmes qui demandent une solution immédiate. L’UDC regrette notamment l’absence d’une analyse de la situation de toutes les œuvres sociales et la présentation de variantes de solution. Il faut commencer par présenter des alternatives, à en débattre et à formuler des propositions avant de pouvoir prendre des décisions à long terme.

Il ne s’agit pas ici de distribuer une volée de bois verts tous azimuts comme le prétendent parfois les médias. La situation est beaucoup trop sérieuse pour procéder de la sorte. Il suffit de considérer les faits réels: les verts et la gauche se contentent comme d’habitude de distribuer de l’argent que l’Etat ne possède pas, ce qui signifie inévitablement augmentation de la dette publique et hausse des impôts et redevances. Se moquant des intérêts des générations à venir, la gauche demande en permanence une extension des institutions sociales. Sans s’inquiéter le moins du monde de ceux qui devront un jour rembourser la dette. La gauche mène sa politique sur le dos des générations à venir.

Il est tout aussi faux de mettre la tête dans le sable et de résoudre les problèmes actuels et à venir par des hausses d’impôt. Dans ce domaine, l’UDC est en nette opposition avec les partis du centre PRD et PDC qui demandent une augmentation de la TVA. La situation est réellement grotesque: tout le monde parle d’économiser et de baisser les impôts. Dans leurs prêches du dimanche, les élus PDC affirment vouloir la peau du percepteur et combattre toute augmentation des impôts. Mais, dès lundi matin, ils proposent de nouveaux impôts. La présidente du Parti radical fait de même, mais chez elle, les changements d’opinion se succèdent encore plus rapidement. Ces attitudes affectent le crédit de larges couches du PRD et du PDC et rendent toute collaboration très difficile, tant ces partenaires sont peu fiables. On ne traite pas ainsi des citoyennes et des citoyens responsables.

Tous les autres partis continuent de proposer une extension de l’Etat social, et même de créer une nouvelle assurance sociale avec l’assurance-maternité. L’UDC, en revanche, travaille à ce que les moyens actuellement disponibles soient utilisés de manière plus rationnelle et plus efficace. Nous voulons combattre les coulages et empêcher les abus. L’UDC présente un programme qui permet d’assainir les œuvres sociales à moyen terme sans augmentation des impôts. Nous nous distinguons ainsi clairement de la politique de centre-gauche pratiquée par le Conseil fédéral et les autres partis qui s’entendent comme larrons en foire pour tirer des milliards supplémentaires des poches des contribuables. Nous devons aujourd’hui résoudre les problèmes qui se posent maintenant et ne pas nous contenter d’annoncer des contraintes supplémentaires pour les générations à venir. Il faut cesser de tourner en rond dans cette discussion qui se focalise exclusivement sur l’âge de la retraite. Il faut élaborer des variantes et des alternatives pour mener un débat utile. Et, surtout, il faut prendre des mesures concrètes pour éviter les hausses d’impôt qui menacent.

Nous ne pouvons en aucun cas nous permettre des augmentations d’impôt qui affaiblissent l’économie suisse et étranglent la croissance économique dont nous avons un urgent besoin. Il est incompréhensible que le PRD ait pu se rallier à ces projets de hausse des impôts. L’économie en général et les petites et moyennes entreprises en particulier sont les premières à en pâtir. C’est une évidence, mais il faut la rappeler constamment: seules des entreprises florissantes et une place économique et industrielle saine peuvent garantir un filet social solide.

La sécurité ne doit pas devenir un privilège

Le débat public de ces derniers jours a non seulement porté sur la sécurité de la prévoyance professionnelle et des œuvres sociales, mais aussi sur la sécurité intérieure du pays à la suite des violences et pillages commis lors des manifestations entourant le G8 ainsi que de plusieurs rixes mortelles au couteau. La statistique criminelle récemment publiée confirme l’impression subjective d’une augmentation du nombre de délits. La criminalité, notamment les cambriolages et les brigandages, provoque un fort sentiment d’insécurité au sein de la population. Alors que la Suisse était il y a peu d’années encore un des pays les plus sûrs d’Europe, elle se rapproche aujourd’hui à grands pas des conditions qui règnent dans les autres pays européens. Et cela bien que la Suisse ne possède pas de villes de plusieurs millions d’habitants avec des zones défavorisées générant la criminalité et bien que la démocratie directe et la proximité de l’Etat aient un effet modérateur sur la criminalité.

Selon la statistique criminelle, le nombre d’actes pénaux a augmenté de 11,6%, soit de 30’000 en valeur absolue, pour atteindre 300’000, ce qui constitue la hausse la plus importante intervenue depuis 1982. Et, toujours selon cette statistique, plus de la moitié de ces délits, soit 54,3%, ont été commis par des étrangers. Les délits tels que les menaces, homicides, escroqueries et vols ont tout particulièrement progressé. Une hausse massive a également été enregistrée pour les atteintes à l’intégrité sexuelle, les contraintes et les viols.

Les menaces et violences contre les fonctionnaires ont également augmenté de plus de 50% l’an passé. Durant la seule année 2002, entre 20 et 25 policiers et gardes-frontière ont été tués dans l’exercice de leur fonction. Cela n’a rien d’étonnant. La majorité des malfaiteurs étrangers proviennent de cercles culturels dans lesquels la vie humaine – également la sienne propre – n’est pas le bien le plus précieux qui soit. Les violences brutales sont devenues quotidiennes. Cela commence déjà à l’école. La police a aujourd’hui atteint les limites de ses possibilités.

Le sans-gêne de certains malfaiteurs étrangers est illustré par cette déclaration qu’un requérant d’asile russe a faite à la police. J’en ai reçu anonymement une copie cette semaine. Voici ce qu’a dit cet homme: « Je suis venu en Suisse pour voler et faire du trafic de drogues. Je vole tous les jours. La justice suisse est la plus stupide du monde. C’est pour cette raison que je suis en Suisse. » Voilà le résultat de notre tolérance sans borne et de notre molle justice.

La politique de la Confédération a échoué

En 2002, 164’274 actes pénaux ont été commis par des étrangers, mais les délits imputables à des étrangers résidant en Suisse ont baissé de 3,4%. Il s’agit donc moins de bandes criminelles étrangères qui sévissent en Suisse que de personnes qui bénéficient d’une autorisation de séjour, soit par une procédure d’asile, soit dans le cadre du regroupement familial. C’est à ce niveau, donc, que doit intervenir le Conseil fédéral si, réellement, il veut accroître la sécurité de la population, et, plus particulièrement, celles des enfants, des femmes et des personnes âgées. L’immigration incontrôlée d’étrangers sans moyen et mal formés provenant d’autres cercles culturels doit enfin être stoppée. Nous ne pouvons pas admettre que ces personnes usent chez nous de la violence pour résoudre leurs problèmes comme elles ont coutume de le faire dans leurs pays. La statistique criminelle confirme également que le marché suisse de la drogue est dominé par des délinquants étrangers. Quelque 49’000 dénonciations ont été enregistrées. Le nombre de cas de trafic de drogue a progressé de 15,4%. Plus de 80% des personnes dénoncées pour trafic de drogue étaient des étrangers. Il s’agit essentiellement d’Albanais et de ressortissants d’Afrique de l’Ouest.

L’UDC estime que ces chiffres sont inquiétants. Le problème de la criminalité résulte pour une bonne part de la politique d’asile molle du Conseil fédéral. La révision en cours de la loi progresse lentement et ne sera achevée qu’après les prochaines élections – pour des raisons tactiques évidentes. Bien que l’initiative UDC n’ait été rejetée que par une majorité de hasard, nos propositions ne sont pas reprises dans cette révision. Une fois de plus, le pouvoir politique rate une occasion de stopper cette évolution néfaste et de contrôler les abus. Il sera bientôt trop tard. Le Comité central a donc décidé hier de lancer rapidement une troisième initiative populaire sur l’asile pour mettre fin à ces abus criants et pour concentrer l’asile suisse sur les personnes qui en ont réellement besoin parce que menacées dans leur intégrité physique. Nous vous inviterons, Chers Délégués, en septembre à un congrès de parti extraordinaire pour vous présenter ce projet. Nous déciderons alors de l’éventuel lancement d’une troisième initiative populaire.

Application rigoureuse des mesures pénales

Parallèlement à la lutte contre les abus dans le droit d’asile, l’UDC demande l’application rigoureuse de nos lois. Mis à part certaines bavures qui arrivent parfois et qui doivent bien entendu être condamnées, la police et les forces de sécurité subissent régulièrement des reproches alors qu’elles ne font qu’appliquer la loi. Les autorités, qui osent ordonner à leurs policiers de subir les crachats des manifestants sans réagir, devraient commencer par s’exposer elles-mêmes à pareil comportement. Quelque chose ne fonctionne plus correctement dans notre Etat de droit.

On constate une mollesse semblable auprès des tribunaux. Bien que la loi prévoie dans certains cas des peines lourdes, les juges se montrent très coulants à l’égard des malfaiteurs. Il n’y a fréquemment plus concordance entre la gravité d’un délit et la légèreté de la peine infligée. La loi a largement perdu son effet dissuasif. L’UDC agit pour que le droit pénal suisse retrouve son effet préventif afin de mieux répondre au besoin de sécurité de la population. Elle a été le seul parti politique à approuver l’initiative populaire fédérale « internement à vie pour les délinquants sexuels ou violents jugés très dangereux et non amendables ». A notre avis, la révision du Code pénal en cours dans ce domaine ne va pas assez loin.

L’exécution des peines doit également être revue. Auprès de l’internationale des malfaiteurs, les prisons suisses passent pour être les plus confortables d’Europe. C’est sans doute pour cette raison aussi qu’elles sont les mieux occupées du continent. Un taux d’occupation qui fait rêver pas mal d’hôteliers de ce pays. A ce niveau également, il est urgent d’intervenir.

Mieux protéger la propriété privée

L’image déformée que les médias ont donnée des manifestations violentes entourant le sommet du G8 m’a surpris. Malgré des dégâts dépassant un million de francs et des pillages d’une ampleur inconnue jusque là, la presse s’est félicitée de la modération des manifestants. De toute évidence, elle s’attendait à un spectacle plus sanglant. Quant aux autorités, elles se sont avant tout préoccupées d’offrir abris et voitures-WC aux manifestants, alors qu’elles savaient d’expérience que ces manifestations dégénèrent toujours. Peu de temps avant le sommet, elles se sont soudainement rendues compte qu’elles manquaient d’agents de police. Le « Bloc noir », une organisation de jeunes marxistes violents, a été soignée par les autorités pendant que les propriétaires des commerces assistaient au pillage et à la destruction de leurs magasins. C’est ce que le gouvernement genevois – soutenu en cela par notre ministre des affaires étrangères – appelle la « gestion de la crise ». Idem pour les décisions du comité de sécurité du Conseil fédéral qui étaient trop tardives, mal coordonnées et ne reposaient sur aucune conception générale. Une fois de plus, la mauvaise information entre les départements a été mise en évidence. Il serait grand temps de réaliser enfin la proposition de l’UDC, à savoir de créer un département fédéral de la sécurité.

Dans ce domaine comme dans bien d’autres, l’Etat doit se rappeler son rôle premier, en l’occurrence celui de garantir la sécurité de la population et de protéger la propriété. La liberté d’opinion et de manifester sont des droits fondamentaux que l’UDC respecte aussi. Mais quand des groupes abusent de ces droits pour commettre des actes de vandalisme, on ne peut plus rester les bras croisés. L’UDC exige donc que les autorisations de manifester soient à l’avenir soumises à des règles plus sévères.

Pour plus de sécurité, il faut voter UDC!

Le droit et l’ordre doivent être imposés plus rigoureusement. La sécurité sociale doit être garantie. L’UDC continuera de se battre pour un filet social efficace et financièrement supportable, de même que pour le maintien de la sécurité intérieure. Halte aux propositions fallacieuses du centre-gauche! La population a droit à la protection et à la sécurité.

Ueli Maurer
Ueli Maurer
conseiller national Wernetshausen (ZH)
 
Nous utilisons des cookies pour personnaliser le contenu et les publicités, proposer des fonctionnalités pour les médias sociaux et pour analyser l'accès à notre site. Nous fournissons également des informations sur l'utilisation de notre site Web à nos partenaires des médias sociaux, de la publicité et de l’analyse.Voir les détails Voir les détails
Je suis d'accord