Exposé

Le désastre de l’asile et de l’aide sociale à l’exemple de la commune d’Aarburg

par Martina Bircher, conseillère communale, Aarburg (AG)

La Confédération et les cantons oublient volontiers les communes quand ils parlent de l’asile. L’asile ne coûte rien aux communes, affirme-t-on régulièrement dans l’unique but d’étouffer les oppositions dans la population. C’est archifaux, comme on le constate à l’exemple de la commune d’Aarburg. Le chaos dans l’asile provoqué par la Berne fédérale coûte des millions aux communes, et cela pendant des décennies. Personne ne sait exactement combien, car les chiffres font défaut. La politique refuse de prendre conscience du problème, mais il est évident que les communes sont assises sur une bombe à retardement dont l’horloge est en marche. Les principales victimes en sont les contribuables et la classe moyenne.

Sans que la commune n’en ait été informée, le canton d’Argovie a loué un troisième centre d’hébergement de requérants d’asile, imposant ainsi 90 requérants de plus à la commune d’Aarburg qui en comptait déjà 40. En lieu et place de citoyens actifs et de contribuables, la commune est ainsi contrainte d’accueillir des gens qui lui causent des coûts. Les enfants doivent être scolarisés en quelques jours sans soutien du canton en termes financiers et d’intégration. Les migrants qui bénéficient d’une décision positive (statut B) ou qui sont admis provisoirement (statut F) – le taux de reconnaissance est actuellement de 70%! – peuvent librement choisir leur domicile. Et c’est là que commence la charge financière durablement imposée aux communes et aux contribuables. Parfois plusieurs familles de réfugiés ou de personnes individuelles s’annoncent par mois. Les réfugiés bénéficient des mêmes prestations sociales que les Suissesses et les Suisses. Pendant ce temps, les places qui se libèrent dans les centres d’accueil sont immédiatement occupées par les nouveaux arrivants. Un véritable cercle infernal!

La Confédération et les cantons assument les frais pendant les 5 ou 7 premières années à partir du jour du dépôt de la demande. Ces personnes ne sont ensuite plus prises en compte dans la statistique de l’asile alors qu’elles restent dépendantes de l’aide sociale. On cherche en vain un décompte complet de ce que coûte réellement l’asile. En fonction des nationalités des requérants qui ont déposé une demande d’asile durant les dix années écoulées, on peut dire pour Aarburg que 72% vivent de l’aide sociale. Chez les Erythréens, le groupe national bénéficiant du plus fort taux de reconnaissance, le taux de dépendance de l’aide sociale est de l’ordre de 95%. En d’autres termes, près de 45% de tous les assistés sociaux sont d’anciens requérants d’asile. Partant de ces chiffres, la commune doit s’attendre pour les années à venir à des charges sociales supplémentaires de 1,5 à 3 millions de francs. Durant cette seule année, les coûts d’assistance de 20 réfugiés seront déplacés sur la commune.

Les premiers Erythréens sont arrivés en 2008. Aujourd’hui 160 Erythréens vivent comme réfugiés reconnus avec un permis C dans la commune d’Aarburg. Le regroupement familial, le taux de naissance supérieur à la moyenne et d’autres arrivées de centre d’accueil font que les Erythréens font partie des groupes les plus importants de la population. Les communes sont censées arranger ce que la Confédération et les cantons n’ont pas réussi à faire en 5 ou 7 ans – qu’il s’agisse de l’aide sociale, des mesures d’intégration, de l’instruction culturelle, des mesures d’accompagnement des familles, des placements ordonnés dans des familles d’accueil par les services de protection de l’enfant et de l’adulte, etc. Pour tout cela, les communes doivent passer à la caisse. Les réfugiés vieillissant forcément, mais nombre d’entre eux n’ayant jamais cotisé aux assurances sociales, on n’ose imaginer les effets à long terme sur l’AVS, les prestations complémentaires et les frais de santé et de soin.

Aarburg, un cas unique?

Tous les réfugiés adultes vivant dans la commune d’Aarburg ont des problèmes multiples. Ils n’ont en règle générale pas de diplôme scolaire et ont par conséquent de gros problèmes d’intégration sociale et professionnelle. Une intégration dans le marché du travail ne réussit qu’exceptionnellement et les perspectives professionnelles de ces gens sont rarement bonnes. Rien d’étonnant dans ces conditions à ce que le nombre d’assistés sociaux d’origine africaine ait triplé dans le canton d’Argovie en quelques années seulement.

Les communes et les systèmes sociaux doivent se préparer à relever de lourds défis, car Aarburg, c’est partout.

 
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