Le point de la situation en politique agricole

Toni Brunner
Toni Brunner
conseiller national Ebnat-Kappel (SG)

Qui, sinon l’UDC, s’engage à fond pour une agriculture indigène productrice?

L’UDC a toujours été le parti politique qui défend systématiquement les familles paysannes. Autrefois, cet engagement était aussi symbolisé par le nom de notre parti, PAI – Paysans, Artisans, Indépendants, mais l’Union démocratique du centre actuelle reste le parti traditionnel des paysans et de leurs familles.

Que voulons-nous?

L’objectif premier de notre parti est de maintenir une agriculture indigène productrice sur la base d’exploitations paysannes familiales. Le principal mandat de l’agriculture suisse doit être de garantir un approvisionnement aussi large que possible du pays en produits sains et de qualité.

Nous autres paysans de l’UDC, nous savons bien que nous devons nous orienter encore davantage en fonction du marché. Nous devons faire un effort supplémentaire de qualité et de rendement si nous voulons, en tant qu’agriculture productrice, lever les défis de l’avenir.

Pour lui permettre d’assumer ce mandat, il faut cesser de faire pression sur l’agriculture professionnelle, productrice et travaillant sur l’ensemble du territoire de notre pays. Si l’UDC était seule aux commandes, les paysans disposeraient de beaucoup plus de liberté sur les plans de l’aménagement du territoire et des divers règlements et ils auraient la marge de manœuvre nécessaire à la réalisation d’idées novatrices.

Nous demandons donc

• que les obligations et restrictions superflues soient rigoureusement supprimées;
• qu’une liberté d’entreprendre aussi grande que possible soit accordée aux paysans;
• qu’un programme complet de réduction des coûts de production soit lancé;
• que la charge fiscale grevant les exploitations agricoles soit réduite. Cette exi-gence concerne notamment la RPLP qui frappe la production de base ainsi que la double imposition des exploitations par la taxe sur la valeur ajoutée TVA.

Cette dernière exigence est parfaitement crédible, car conforme à la politique de notre parti. Je rappelle à ce propos les revendications de l’UDC dans d’autres domaines, par exemple les impôts sur les entreprises et les familles, où l’UDC se bat également pour un allègement de la charge fiscale.

Graves menaces sur le revenu agricole

La libéralisation des marchés s’oppose à une réglementation de plus en plus détail-lée et au « bétonnage » de certaines lois restrictives existantes. Il y a là une contradiction évidente qui est aussi une des causes de la détérioration constante des condi-tions de revenu des familles paysannes.

Le revenu du travail par unité de main-d’œuvre familiale est tombé en 2001 à 30’356 francs, soit largement en dessous de la moyenne des années 1998 à 2000. On ne peut en aucun cas, dans ces conditions, parler de salaire comparable avec celui d’autres groupes de la population comme cela est stipulé à l’article 5 de la loi sur l’agriculture.

Nous demandons donc

• que les contributions financières soient davantage axées sur les familles paysannes productrices;
• que les paiements directs, qui indemnisent les prestations d’intérêt général, soient ciblés et conformes aux prestations;
• que l’agriculture de loisirs ne soit pas soutenue par l’Etat et que le vaste appareil administratif et de contrôle soit réduit.

Champions du monde de l’écologie

Ces revendications sont d’autant plus justifiées que la Suisse impose les critères de qualité les plus sévères du monde à sa production agricole et qu’elle assure ainsi une sécurité alimentaire exceptionnelle. Nous sommes les champions du monde de la production agricole écologique.

Les importations illégales ou faussement déclarées constituent de ce fait une grave menace pour la production agricole indigène.

Nous demandons donc

• que les produits indigènes et importés fassent l’objet d’une déclaration claire et complète;
• que les produits importés ne répondant pas aux critères de production imposés en Suisse soient clairement déclarés comme tels;
• que la Suisse ne reprenne pas la politique des prix bas pratiquée par l’UE.

Cesser de s’aligner constamment sur l’Europe

Notre parti est le seul de Suisse qui ne veut pas conduire – ni aujourd’hui, ni demain – notre agriculture dans l’Union européenne. L’UDC se bat contre une politique agricole dictée par Bruxelles.

Depuis l’entrée en vigueur des accords bilatéraux, les effets de l’ouverture du marché du fromage sont nettement perceptibles pour les agriculteurs suisses. L’extension de l’UE à l’est renforcera encore la pression sur l’agriculture helvétique.

Nous demandons donc

• que le Conseil fédéral stoppe immédiatement sa politique d’adhésion à l’UE par petits pas et qu’il retire la demande d’adhésion déposée à Bruxelles;
• que les accords internationaux soient soigneusement examinés quant à leurs effets financiers sur l’agriculture.

L’espace rural est menacé

L’UDC considère l’ensemble du développement de l’espace rural et non seulement la politique agricole. Entre 1990 et 2000, le nombre d’exploitations est tombé de 92’815 à 70’537, soit un recul de 24%. Aujourd’hui, il y en a encore moins. Cette évolution se poursuit au même rythme effréné.

Certaines régions périphériques risquent à moyen et à long terme une émigration si forte que les infrastructures existantes – immeubles agricoles, écoles, offices postaux, transports, commerces, gestion des déchets, etc. – ne seront plus suffisamment exploitées, si bien qu’elles vont disparaître. A côté des arts et métiers et du secteur touristique, les populations locales, y compris l’agriculture, sont les premières à pâtir de ce développement néfaste. Les régions rurales ne doivent pas être gérées comme des musées d’Etat (Convention alpine, parc-paysage), mais elles doivent pouvoir se développer librement, aussi sur le plan économique.

Nous demandons donc

• que le développement global de l’espace rural soit mieux pris en compte dans la conception de la future politique agricole;
• que la loi sur l’aménagement du territoire soit libéralisée dans le domaine des immeubles et installations existants afin de permettre un nouveau mode d’exploitation, la création de volume habitable supplémentaire aussi pour des non-agriculteurs et à des fins touristiques ainsi que la réalisation d’installations énergétiques utilisant les fumures produites par les exploitations agricoles et les déchets verts.

Nous autres gens de l’UDC, nous savons bien que nous devons chercher de nouvelles solutions pour générer des plus-values supplémentaires dans l’espace rural et offrir ainsi de nouvelles ressources aux familles paysannes.

Nous devons nous engager de toutes nos forces pour une agriculture indigène productrice. Attaquons-nous dès à présent à cette tâche!

 

Toni Brunner
Toni Brunner
conseiller national Ebnat-Kappel (SG)
 
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