Exposé

Le triste résultat de la politique de gauche: moins de démocratie, moins de liberté

Les années nonante ont été désastreuses pour la Suisse. Non seulement les dépenses publiques, les dettes et les impôts ont sans cesse augmenté, mais aussi la bureaucratie et le flot des nouvelles régl

Gregor A. Rutz, secrétaire général de l’UDC Suisse

Les années nonante ont été désastreuses pour la Suisse. Non seulement les dépenses publiques, les dettes et les impôts ont sans cesse augmenté, mais aussi la bureaucratie et le flot des nouvelles réglementations. La Suisse s’est entravée en multipliant les engagements internationaux. Le droit international public mine de plus en plus notre droit national. C’est à l’étatisme de la gauche que nous devons cette perte dramatique de liberté et d’indépendance.

La démocratie directe et le fédéralisme de la Suisse offrent aux citoyens et aux cantons des droits de participation politique remarquables. Chez nous, la responsabilité individuelle a toujours occupé une place importante. De ce point de vue la Suisse se distingue de la majorité des autres pays du monde, et plus particulièrement des Etats centralistes et socialistes de l’Union européenne. Peu d’autres Etats au monde connaissent une législation libérale et subsidiaire comme la nôtre. Nous serions bien conseillés de ménager cette caractéristique qui est une grande qualité. On sait que les partis de gauche ont une vision diamétralement opposée de la société; ils placent la collectivité devant l’individu, ils cherchent la centralisation et rejettent le fédéralisme et la concurrence; ils veulent faire entrer la Suisse dans l’UE et aligner notre Constitution et notre système fiscal sur ceux des pays voisins.

UE: une avalanche de lois et une bureaucratie étouffante
La vision de la gauche est fondamentale mauvaise pour notre pays. La machine bureaucratique bruxelloise produit des normes juridiques d’une quantité inconnue jusqu’ici. A lui seul, « l’acquis communautaire » remplit plus de 100 000 pages. Les entreprises des pays membres de l’UE sont confrontées à un flot de dispositions légales. Résultat: insécurité du droit, procédures judiciaires innombrables, jugements compliqués. Et la conséquence est que la machine législative se met une nouvelle fois en marche pour prétendument simplifier les problèmes qu’elle a créés.

Les mécanismes et l’idée bureaucratique sur laquelle repose l’UE ne sont pas bons pour la Suisse: impôts minimaux au lieu de tarifs fiscaux maximaux, harmonisation au lieu de concurrence, décisions de fonctionnaires au lieu de choix populaires. Les conséquences d’une adhésion à l’UE seraient désastreuses: baisse des salaires, hausse des impôts, plus de chômeurs, départ d’entreprises, perte du franc suisse, encore plus d’immigration, perte quasi totale de l’indépendance.

Mais tout cela n’empêche pas les politiques rouges-verts de tout faire pour forcer l’entrée de la Suisse dans l’UE. Le PS veut rapidement ouvrir des négociations d’adhésion (plate-forme électorale du PS 2007). Les citoyennes et les citoyens doivent en être bien conscients: chaque voix pour le camp rouge-vert est aussi une voix pour l’UE et une voix contre la Suisse.

Les années nonante: début d’un développement fatal
La liberté, l’autodétermination et la propriété privée limitent tout naturellement la concentration du pouvoir. Nous devons donc poursuivre notre combat contre la centralisation de la Suisse: plus les structures de la Suisse sont fédéralistes et petites, plus les citoyens ont de liberté. L’harmonisation est un des mots les plus trompeurs du vocabulaire politique actuel, car ceux qui l’emploient pensent en réalité égalitarisme et alignement. L’harmonisation et la centralisation qui sont dans l’air du temps aujourd’hui ne résolvent aucun problème – au contraire, ils en créent. L’avenir est dans le fédéralisme et dans la concurrence.

C’est par la grâce de la gauche et des autres étatistes que la Suisse étouffe aujourd’hui sous un carcan de lois et de bureaucratie. Alors qu’en 1900 les nouvelles lois suisses trouvaient encore place sur 427 pages, il fallait en 2062 en 1990. Quinze ans plus tard la Berne fédérale a publié 6684 pages de lois, d’ordonnances et de décrets – le triple! Rouge-vert a passé par là. Avec leur étatisme et leur manie régulatrice les partis rouges-verts étranglent la vie économique et politique de notre pays.

L’illusion entretenue par la gauche: assistance totale au tarif zéro
Au fil des ans la Suisse a évolué d’un pays pratiquant de manière exemplaire la responsabilité individuelle vers un Etat providence s’occupant de tout et de n’importe quoi. Tout est réglé, tout est préparé. On fait croire aux citoyennes et aux citoyens que l’assistance totale est disponible au tarif zéro. Conséquence: de moins en moins de liberté, mais de plus en plus d’impôts et de prélèvements obligatoires. L’Etat assume de plus en plus de responsabilité des citoyens. Et qui dit responsabilités, dit décisions. En clair, le citoyen n’a plus rien à dire, ses droits de participation démocratiques sont minés.

Sous le prétexte de prétendues contraintes internationales, ces mêmes milieux tentent de forcer des décisions de politique intérieure. Ce fut le cas avec le milliard pour la cohésion: le Conseil fédéral a soigneusement évité de consulter les commissions de politique extérieure du Parlement et avant même que le Parlement ait ouvert le dossier de la loi sur l’aide aux pays de l’est, Micheline Calmy-Rey avait déjà signé à Bruxelles un « Memorandum of Understanding » par lequel elle engageait la Suisse au versement de ce montant et plaçait le Parlement devant un fait accompli. Dans ces conditions, un refus après coup aurait effectivement été mal reçu par Bruxelles. Comment le peuple peut-il encore décider librement dans ces conditions?

Les décisions démocratiques sont éludées
En février 2004, le peuple a clairement approuvé l’initiative pour l’internement des criminels dangereux. Et que fait le Parlement? Emmenée par un président issu des Verts, la Commission des affaires juridiques du Conseil national décide que l’application de cette initiative n’est pas possible si bien qu’il n’y a pas à faire de lois. Cette insolence face aux droits démocratiques semble devenir coutumière à Berne. Quand une décision populaire ne convient pas à la majorité du Parlement, celle-ci l’ignore tout simplement. Il faut donc que les citoyennes et les citoyens le sachent bien: chaque voix pour le camp rouge/vert est une voix contre les droits populaires. La gauche veut renforcer l’administration et le Parlement – au détriment des droits du peuple.

C’est dans cette perspective qu’il faut également voir les discussions confuses des élus politiques de gauche, mais aussi de représentants de partis du centre concernant l’initiative UDC « pour des naturalisations démocratiques ». En faisant des déclarations alambiquées, ces milieux tentent d’éviter la question de savoir si la naturalisation est un acte administratif ou une décision populaire. Un principe appliqué depuis le moyen âge – la nature politique d’une naturalisation – devrait être effacé par un coup de force. Là encore, le but est d’affaiblir la participation démocratique et de renforcer l’administration. Le centralisme à la place du fédéralisme, l’harmonisation à la place de la concurrence.

A chaque fois qu’elle en a l’occasion, la gauche tente de neutraliser le discours démocratique. Et quand les émotions montent, la Commission contre le racisme intervient et apprend aux gens ce qu’ils ont le droit de dire et ce qu’ils n’ont pas le droit de dire. Le moralisme de gauche devient religion d’Etat. Quand une votation s’annonce difficile pour la position officielle, la Confédération lance sa machine de propagande. Cette discussion a atteint le sommet avec l’idée de créer une commission chargée de juger la correction des annonces et affiches politiques. L’Etat tout puissant et le citoyen stupide. Voilà encore une conséquence de la politique rouge-verte.

Moins de liberté, plus de lois: mais qui commande finalement dans ce pays?
Dans ces conditions on ne sera guère étonné d’apprendre que l’administration de Bâle-Ville s’occupe de l’ameublement des terrasses des restaurants et réglemente la couleur des parasols. Et personne ne sera surpris devant la décision de la municipalité zurichoise de prélever des taxes pour l’utilisation de l’espace aérien auprès des personnes qui pavoisent leur maison. Pas plus que la discussion des autorités genevoises sur l’opportunité de faire passer un examen aux musiciens de rue ne sort de l’ordinaire.

Tout cela prêterait à rire – si ce n’était pas fondamentalement triste de voir notre liberté progressivement rognée par la manie régulatrice et l’étatisme des politiques rouges-verts. Et si cette politique n’entraînait pas aussi une hausse constante des impôts et des dettes. Et si elle ne détruisait pas notre prospérité.

Celles et ceux qui laissent faire les bureaucrates et qui donnent leurx voix à des partis qui encouragent la bureaucratie au lieu de la réduire ne devront pas s’étonner d’être un jour privés de leur liberté. L’étatisme ne suffit pas à faire un Etat qui fonctionne. La manie régulatrice ne résout aucun problème. Et la tendance au centralisme et la mode de l’harmonisation sont fatales pour la Suisse. Voilà pourquoi il faut absolument éviter que le camp rouge-vert gagne les élections 2007.

 
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