Exposé

Les avantages et les inconvénients pour le pays d’une participation de l’UDC au gouvernement

UDC – le parti de la Suisse, voilà le titre du programme de notre parti. Voyons le premier alinéa de ce programme: "Voter UDC, c’est savoir exactement ce que l’on veut. L’UDC parle franc; elle…

Adrian Amstutz
Adrian Amstutz
conseiller national Sigriswil (BE)

UDC – le parti de la Suisse, voilà le titre du programme de notre parti. Voyons le premier alinéa de ce programme: « Voter UDC, c’est savoir exactement ce que l’on veut. L’UDC parle franc; elle affiche ses intentions et suit fidèlement sa ligne. Les représentants de l’UDC que vous avez élus dans les autorités fédérales, cantonales et communales vous ont donné la garantie qu’ils tiendraient leurs promesses électorales. Ils poursuivront sur cette voie et accepteront d’être mesurés à l’aune de leurs engagements. … »

Mesdames et Messieurs, c’est exactement ce que nous devons faire. Le bien de ce pays et de ses habitants est le fil rouge de mon action politique, mais c’est aussi et surtout le fil rouge de l’action politique de l’UDC. La politique, mais aussi les écoles, les banques, les CFF, la Poste, les médias et bien d’autres « institutions » ont perdu beaucoup de crédit ces dernières années. Il est beaucoup question de « transparence » et d' »ouverture » dans divers slogans politiques à la mode. L’intention est bonne, mais aucune relation, et surtout pas la relation entre l’Etat et les citoyens, ne fonctionne sans la confiance. Il faut pouvoir se fier à ce que le partenaire fasse effectivement ce qu’il a dit. La Constitution fédérale l’exprime comme suit dans son article 5, alinéa 3: « Les organes de l’Etat et les particuliers doivent agir de manière conforme aux règles de la bonne foi. » Nous devons revenir à ce principe en Suisse et le vivre à tous les niveaux. Nul besoin pour cela de nouveaux règlements, de nouvelles lois, d’une bureaucratie supplémentaire. Ce qu’il faut, ce sont des femmes et des hommes qui assument et vivent leurs responsabilités à tous les niveaux.

L’UDC est un parti, elle est donc partisane. De son point de vue conservateur et libéral, elle adopte une position et défend les principes suivants:

  • l’UDC veut une Suisse indépendante; elle refuse un attachement supplémentaire à l’UE;
  • l’UDC défend l’Etat de droit suisse et entend résister aux pressions de l’UE, des Etats-Unis et d’autres grandes puissances politiques;
  • l’UDC s’engage pour un Etat svelte qui veille à l’attractivité et à la compétitivité de la place industrielle et de la place financière suisses;
  • l’UDC veut réduire la charge des impôts, taxes et redevances afin qu’il reste aux citoyens davantage pour vivre et que les entreprises aient les moyens d’investir dans des activités prometteuses pour garantir leurs emplois;
  • l’UDC veut un approvisionnement énergétique sûr, suffisant, financièrement supportable et indigène; elle s’oppose au procédé simpliste d’une désaffectation des centrales nucléaires sans solution de remplacement;
  • l’UDC accepte les accords bilatéraux, mais elle exige que la Suisse reprenne le contrôle de l’immigration;
  • l’UDC exige une accélération des procédures d’asile et une intervention rigoureuse contre les abus dans le droit d’asile;
  • l’UDC s’engage pour la consolidation de nos œuvres sociales, car en endettant les assurances sociales la génération actuelle vit aux frais de ses enfants.

Ces objectifs nous distinguent de tous les autres partis de Suisse. Bien sûr, il existe quelques similitudes avec les programmes des partis du centre. Nous collaborons d’ailleurs souvent utilement avec ses partenaires au Parlement, dans les commissions législatives et lors de campagnes de votation. Nous défendons évidemment nos intérêts et nous ne nous engageons dans des compromis qu’à la fin des négociations. Cela dit, il faut aussi constater clairement que la main tendue de l’UDC, par exemple, lors des dernières élections au Conseil fédéral, mais aussi quand il s’agissait d’alliances de listes pour les élections au Conseil national ou au Conseil des Etats, a été régulièrement rejetée par les autres partis. Les résultats sont là: en refusant une alliance de liste avec l’UDC (une telle alliance n’a été acceptée que dans le canton de Vaud), le PLR a empêché quatre gains de sièges pour les partis de droite, soit dans les cantons de Berne, de St-Gall, des Grisons et du Valais. Ces mandats auraient été gagnés au détriment du PS, des Verts, des Verts libéraux et du PDC.

Voyez-vous, Mesdames et Messieurs, c’est cela qui doit changer. La gauche ne craint pas de conclure des alliances de listes. Par exemple, des alliances du PdT et des Listes alternatives dans les cantons de Berne, Vaud et Genève ont permis à la gauche de gagner des sièges qui, sinon, seraient revenus à l’UDC et au PLR. Ces deux partis devraient porter ensemble la responsabilité de l’avenir du pays.

Mesdames et Messieurs, nous autres gens de l’UDC, nous devons toujours nous concentrer sur l’objet concret de notre action politique. Voilà pourquoi le nouveau président de groupe que je suis n’a aucune peine à se présenter devant vous pour vous demander d’observer les principes et les objectifs de notre parti. Il faut aussi que nous continuions de mettre le doigt sur les disfonctionnements de notre Etat. C’est là notre tâche. Nous pouvons certes discuter de la manière dont nous jouons ce rôle, mais en aucun cas le mettre en question sur le fond. Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour atteindre nos objectifs politiques – non pas pour la satisfaction de nous autres, politiciens et politiciennes, mais pour le bien de nos électrices et électeurs qui nous ont donné un mandat clair et net.

Partant de ce raisonnement, je vous propose au nom du groupe parlementaire fédéral unanime (avec une abstention) que l’UDC reste au Conseil fédéral avec Ueli Maurer. Nous disposons ainsi clairement de plus de possibilités pour influencer le cours des choses. Certes, nous ne pouvons faire valoir au Conseil fédéral que la moitié des 26,6% de part électorale que nous avons obtenus, mais nous sommes au moins présents avec une voix qui s’engage sans compromis pour nos objectifs. Cela ne nous dégage pas de la responsabilité de nous opposer aux développements politiques néfastes, bien au contraire. La majorité politique du Parlement nous a volontairement mis en minorité en refusant de nous intégrer totalement dans le gouvernement. Nous avons ainsi le devoir de rester vigilants et de jouer, si nécessaire, le rôle d’opposition comme nous l’avons fait dans le passé. La proposition de rester au gouvernement est donc aussi une proposition de faire de la résistance si nécessaire.

Pour le groupe parlementaire et le parti, cela signifie que nous devrons travailler encore beaucoup plus que jusqu’ici. Cela signifie que nous devrons examiner avec encore plus d’attention les objets traités en commission et nous attacher à prévoir les éventuels développements, que nous devrons redoubler d’efforts pour chercher des partenaires afin d’imposer nos vues. Si nous n’atteignons pas nos objectifs par la voie parlementaires, nous devrons recourir aux instruments de la démocratie directe, le référendum et l’initiative populaire, comme nous l’avons fait avec les initiatives sur le renvoi, sur les déductions fiscales pour les familles ou encore sur le contrôle de l’immigration.

Mesdames et Messieurs, notre parti a le devoir de relever les grands défis qui attendent notre pays, de répondre aux inquiétudes et aux problèmes de la population. Nous devons faire pour cela un travail de fond sérieux et accorder une grande place à l’analyse à tous les niveaux de la politique. Nous devons pratiquer une approche sérieuse et approfondie des affaires politiques.

Je vous prie de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour imposer nos objectifs politiques – dans votre commune, dans votre district, dans votre canton pendant que nous travaillerons d’arrache-pied au niveau fédéral. La résistance « constructive » visant à imposer nos vues politiques nous coûtera un travail énorme. Comme nouveau président du groupe parlementaire, je ne peux donc pas vous promettre un voyage confortable en calèche vers une table bien mise. Nous devons bien plus entamer une difficile randonnée en montagne qui exigera force, courage et endurance pour finalement nous satisfaire, comme seul salaire, de meilleures perspectives pour notre pays.

Nous déciderons de cas en cas de la forme que devra prendre notre action politique pour atteindre nos objectifs. Il y a plusieurs voies à emprunter, mais travaillons ensemble pour le bien de la Suisse et de sa population en renforçant la liberté et la responsabilité individuelle dans notre pays. C’est là notre mandat, aujourd’hui et demain.

Adrian Amstutz
Adrian Amstutz
conseiller national Sigriswil (BE)
 
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