Exposé

Les classes moyennes sont saignées

Les classes moyennes, c’est-à-dire les personnes gagnant un salaire moyen et les petites et moyennes entreprises (PME), constituent les principales sources de financement des dépenses publiques…

Hermann Weyeneth, conseiller national, Jegenstorf (BE)

Les classes moyennes, c’est-à-dire les personnes gagnant un salaire moyen et les petites et moyennes entreprises (PME), constituent les principales sources de financement des dépenses publiques. Or, les classes moyennes sont de plus en plus saignées par une politique qui redistribue sans aucun discernement les fonds publics disponibles. Le citoyen, qui, par son propre effort et la formation qu’il a acquise, gagne entre 100’000 et 140’000 francs, est pénalisé par le fisc. Cette évolution est inquiétante aux yeux de l’UDC et exige une rapide correction.

Les PME sont l’épine dorsale de l’économie et l’Etat serait bien inspiré d’offrir des conditions favorables à ces entreprises et à leurs collaborateurs, donc aux citoyennes et citoyens de ces catégories de revenu. L’expérience montre que ce sont précisément ces classes de la population qui influencent le plus fortement la croissance économique dont notre pays a un urgent besoin. Mais, pour exercer cet effet utile sur l’économie, il faut qu’elles disposent de conditions-cadres avantageuses. Bref, ces hommes et ces femmes demandent que leur effort soit récompensé.

Pour le moment, en tout cas, les classes moyennes n’ont aucun intérêt à faire un effort. Le salarié moyen travaille en effet six mois par année pour payer les prélèvements obligatoires.

Couple marié avec deux enfants

Revenu brut: CHF 100’000.00

Coût salarial effectif pour le couple: CHF 116’000.00
Pourcentage à charge de l’employeur (AVS, AI, APG, AC, caisse de pensions, assurance-accidents (prof. et non prof.), allocations familiales: -CHF 16’000.00
Pourcentage à charge du salarié: -CHF 14’000.00
Primes d’assurance-maladie: -CHF 8’100.00
Impôt sur le revenu (moyenne nationale): -CHF 8’700.00
Impôt fédéral direct: -CHF 900.00
TVA sur des dépenses de consommation d’environ 36’000 fr. (nourriture, vacances, restaurant, téléphone, habits, meubles, abonnement au journal, etc.): -CHF 2’600.00
Impôt sur les véhicules à moteur et les huiles minérales, vignette autoroutière, droit de douane sur le véhicule: -CHF 1’400.00
Taxes de concessions radio et TV: -CHF 450.00
Diverses redevances et taxes (déchets et eaux usées, droit de timbre, assurance-maladie complémentaire, taxe sur les billets, impôt sur l’alcool, impôt sur le tabac, impôt sur les chiens, franchise pour les frais de santé, etc.: -CHF 5’900.00

Salaire restant après déduction des prélèvements obligatoires: CHF 57’950.00
Taux de prélèvement: 50,1%

La personne qui touche un revenu moyen est défavorisée, d’une part, par les impôts et, d’autre part, du fait qu’elle ne touche pas d’aides publiques, soit des contributions pour la réduction des primes d’assurance-maladie, de l’assistance publique et d’autres prestations sociales, des allocations familiales, des aides à la formation, etc. En fait, elle aurait intérêt à gagner moins. Dès qu’un salarié dépasse une certaine limite de revenu, il est perdant sur toute la ligne. Un tel environnement fiscal décourage évidemment l’effort. Ce constat ne vaut pas seulement pour les familles, mais aussi pour les personnes vivant seules, car elles n’ont guère de possibilité de faire des déductions fiscales.

Prenons l’exemple d’un père de famille ayant trois enfants et vivant dans la commune de Zollikofen. S’il bénéficie d’une augmentation de salaire de 2000 francs par an, les prélèvements obligatoires représentent 73% si bien qu’il ne lui reste pour sa propre consommation que Fr. 614.17, somme qui peut éventuellement profiter à l’économie.

Pour relancer la croissance économique intérieure, il faut veiller à ce qu’il reste à chacun plus d’argent pour sa consommation privée ou pour des investissements.

Je saisis donc cette occasion pour rappeler les revendications de l’UDC en ce qui concerne les prélèvements obligatoires imposés par l’Etat:

  • les primes d’assurance-maladie doivent être abaissées; l’initiative UDC pour la réduction des primes est un bon moyen à cet effet; 
  • le financement des assurances sociales doit être basé sur un concept valable à long terme;
  • la hausse de la TVA en faveur de l’assurance-invalidité doit être modique; 
  • l’assurance-invalidité n’est pas un instrument pour gérer le marché du travail (voir à ce propos la différence entre les proportions de rentiers AI à Bâle-Ville et à Obwald);
  • le dernier mot n’a pas encore été dit en ce qui concerne le mode d’utilisation du rendement de l’or excédentaire; 
  • l’Etat doit cesser d’encourager les mises à la retraite anticipée sans motivation médicale;
  • supprimer l’impôt sur les donations et les successions; 
  • réduire les redevances, taxes et impôts en cas de transmission d’une PME ou d’une exploitation agricole à l’intérieur de la famille ou en cas de cessation de l’exploitation agricole dans le but d’améliorer sa compétitivité par son agrandissement;
  • doubler le montant minimal du chiffre d’affaires soumis à la TVA; 
  • renforcer le capital propre des PME en soutenant fiscalement le réinvestissement des bénéfices dans l’entreprise (réduire de moitié le taux d’imposition).
  • supprimer la double imposition du bénéfice des entreprises (imposition du bénéfice dans l’entreprise et des dividendes chez l’actionnaire).
 
Nous utilisons des cookies pour personnaliser le contenu et les publicités, proposer des fonctionnalités pour les médias sociaux et pour analyser l'accès à notre site. Nous fournissons également des informations sur l'utilisation de notre site Web à nos partenaires des médias sociaux, de la publicité et de l’analyse.Voir les détails Voir les détails
Je suis d'accord