L’UDC contre la gauche et les faux bourgeois: un bilan intermédiaire

Ueli Maurer
Ueli Maurer
conseiller national Wernetshausen (ZH)

Le bilan intermédiaire que l’on peut tirer un an après les élections fédérales est globalement positif pour l’UDC. Dans toutes les élections législatives cantonales et communales qui ont eu lieu depuis, l’UDC a progressé alors qu’elle occupait déjà une position forte. Nous avons conquis un siège supplémentaire dans les Conseils d’Etat des cantons de Schwytz et de Scfhaffhouse et gagné plusieurs mandats dans les parlements cantonaux. Depuis les élections d’octobre 2003, nous avons fondé une cinquantaine de nouvelles sections locales et de district, soit en moyenne une nouvelle section par semaine. Le nombre de membres continue de croître. Depuis notre victoire aux votations sur les projets de naturalisation, nous avons enregistré quelque 500 nouvelles adhésions. A côté de ce scrutin très important pour nous, l’UDC s’est profilée dans la campagne victorieuse contre la hausse de la TVA ainsi que dans le combat contre l’assurance-maternité comme l’unique parti qui, même après les élections, se bat systématiquement pour moins d’impôts, de taxes et de redevances. Dans ces débats, les faux bourgeois ont une fois de plus oublié leurs principes pour pactiser joyeusement avec la gauche. Au parlement, nous sommes enfin sur la bonne voie pour améliorer – d’entente avec le Conseil fédéral – les lois sur l’asile et les étrangers. Nous avons franchi un premier obstacle au Conseil national concernant le référendum financier. Cet instrument, quand il sera accepté, permettra de lancer un référendum contre les dépenses inconsidérées du parlement. Une urgente nécessité face à l’explosion des charges de l’Etat.

Un déplacement du centre de gravité politique a eu lieu au Conseil fédéral même s’il n’est pas toujours possible d’y constituer une majorité bourgeoise. Mais cette défaillance s’explique par l’attitude des ministres radicaux et non pas par celle des nôtres. Nous avions annoncé juste après les dernières élections que nous allions suivre attentivement l’évolution de la situation. Les prestations du Conseil fédéral, je les mesure aux hurlements de nos adversaires politiques et j’arrive ainsi a la conclusion évidente: l’équipe Blocher/Schmid fait un excellent travail.

Ne pas relâcher

Cette première année après les dernières élections fédérales ne nous donne cependant aucune raison de nous reposer sur nos lauriers. Nos succès, nous ne les devons pas uniquement à notre force, mais surtout à l’incroyable faiblesse des autres partis dont l’unique prouesse est d’avoir procédé à une élection à l’américaine pour élire leurs présidente, président et vice-présidents. Sous le regard bienveillant de la presse, cela va sans dire.

Quant à nous, nous ne sommes pas au mieux de notre forme. Nous devons nous battre bec et ongles toujours et partout pour améliorer les conditions. Notre plate-forme électorale doit nous servir de repère. Les électrices et électeurs attendent beaucoup de nous. Nous n’avons pas encore répondu à ces attentes et je vous demande donc à tous un engagement sans faille pour notre parti durant les mois à venir, et cela à tous les niveaux. Ne vous laissez pas distraire par les gesticulations impuissantes de nos adversaires.

La gauche et les faux bourgeois empêchent la reprise économique

Dans les campagnes pour le paquet fiscal et le contreprojet Avanti, nous nous sommes battus en vain contre la gauche qui bloque la croissance économique et détruit des emplois. Nous devons malheureusement toujours constater que les majorités bourgeoises ne sont pas la règle, mais plutôt l’exception dans de nombreuses questions politiques de fond. Le programme de l’alliance faite de la gauche, du centre et des faux bourgeois s’articule généralement en trois points: 1. tous contre l’UDC; 2. augmentation des impôts grevant les classes moyennes; 3. redistribution. L’effet de cette politique simpliste est inévitable: les finances publiques continuent de se dégrader en Suisse; la dette augmente; les assurances sociales sont à bout de souffle. La Suisse glisse à vitesse croissante vers la médiocrité. La gauche, le centre et les faux bourgeois détruisent les emplois. Ces milieux sont incapables de changer de cap. Un exemple: le droit de recours des associations bloque actuellement en Suisse des projets de construction d’une valeur de 20 à 25 milliards de francs, ce qui équivaut à 80’000 emplois pendant cinq ans dans le bâtiment, sans compter les places de travail des branches liées au bâtiment. Or, il est impossible de réunir une majorité au parlement pour supprimer cette procédure antidémocratique qu’est le droit de recours des associations. Ce débat a une fois de plus démasqué les faux bourgeois de tous les partis. Notre pays est la risée du monde quand sa plus grande ville est incapable de réaliser un stade de football dans un délai raisonnable. Encore heureux qu’il n’existait pas de droit de recours des associations quand Dieu a créé le monde, car il ferait toujours nuit. Celles et ceux qui votent pour la gauche, les Verts et les faux bourgeois, doivent être bien conscients qu’ils contribuent à détruire des emplois en Suisse, qu’ils compromettent la prospérité et les institutions sociales.

Le même constat vaut pour la réforme de l’imposition des sociétés. Cela fait huit ans que l’on parle de cette réforme censée relancer l’emploi. Or, le projet qu’on nous présente aujourd’hui est totalement insuffisant. J’ai la nette impression que Monsieur le Conseiller fédéral Deiss est assis dans un simulateur de vol. Il a l’impression de foncer avec son programme de réforme, mais en réalité il fait du surplace alors que le paysage recule. Il fait œuvre de figurant avec d’autres faux bourgeois et la gauche, mais il ne s’en rend pas compte. Nous avons besoin de réalisateurs au Conseil fédéral et non pas de décorateurs. Il ne suffit pas de lancer de belles théories professorales, mais il faut surtout savoir les réaliser.

Danger pour la démocratie

Le débat sur la démocratie directe, donc sur les droits du peuple et le rôle de l’Etat, a repris de plus belle ces dernières semaines. Il a été notamment lancé par le conseiller fédéral Christoph Blocher qui a refusé de commenter le rejet populaire des projets de naturalisation, estimant qu’une décision du peuple n’avait pas à être jugée par le gouvernement. Une semaine plus tard, le conseiller fédéral Pascal Couchepin a qualifié de danger pour la démocratie son collègue Blocher en particulier et l’UDC en général. Contrairement aux convictions fondamentales de l’UDC, Pascal Couchepin a refusé d’admettre le qualificatif de « souverain » pour le peuple, allant même jusqu’à mettre en garde contre une dictature du peuple. Cette relativisation des droits populaires dans notre démocratie directe et le reproche à peine voilé aux citoyennes et aux citoyens d’avoir mal voté sont en réalité des monstruosités quand ils émanent d’un membre du gouvernement. Les applaudissements de la gauche et du centre face à ces déclarations sont tout aussi inquiétants. Une dame m’a écrit la semaine dernière une lettre dans laquelle elle constate que le gouvernement ne la juge manifestement pas totalement responsable quand il s’agit de voter, mais qu’il admet sa totale et même double responsabilité quand il s’agit de payer des impôts.

Ce débat public est d’une importance capitale pour notre démocratie. Il s’agit d’une question fondamentale et non pas d’une simple dispute entre ministres ou d’une prétendue crise politique. La plate-forme électorale de l’UDC dit ce qui suit concernant la démocratie directe: « La démocratie directe et le fédéralisme veillent à ce que les problèmes soient résolus là où ils se produisent. La responsabilité individuelle et le droit de participation démocratique du citoyen garantissent la paix, la liberté et la prospérité. La Confédération n’intervient en coordonnant et en complétant que quand cela est nécessaire. » Contrairement à Monsieur le Conseiller fédéral Couchepin, l’UDC part donc du principe que le peuple a besoin d’une instance plus sage. Par contre les citoyennes et les citoyens décident souverainement et définitivement. De plus, contrairement aux autres partis, l’UDC a toujours défendu le principe de la double majorité.

Schengen affecte la souveraineté du peuple

On voit bien les intentions réelles qui guident ces Messieurs. La sauvegarde de la démocratie directe n’est pas leur premier souci, beaucoup s’en faut. Leur premier objectif est de préparer les citoyennes et les citoyens à admettre qu’ils ne décideront plus en dernière instance quand l’accord de Schengen entrera en vigueur. Nous devons, de concert avec Monsieur Couchepin, accepter que les clefs de la sagesse sont désormais déposées à Bruxelles.

Celles et ceux qui, comme l’UDC, respectent sans discuter les décisions du souverain dans une démocratie directe ne sont pas une menace pour cette démocratie. Ce reproche doit bien plus être adressé aux milieux qui s’apprêtent à brader nos droits populaires à Bruxelles. Méfions-nous de cet accord de Schengen qui nous enlève nos droits et notre sécurité.

L’UDC soutient la concordance

Nous avons retenu la thèse suivante dans notre plate-forme électorale: « L’UDC soutient un véritable système de concordance et une formule magique selon laquelle les grands partis occupent deux sièges et le plus petit parti un siège au Conseil fédéral. » Nous maintenons cette position.

Les discussions sur un changement du système qui ont surgi un an à peine après les élections illustrent la confusion qui règne actuellement. La démocratie, lit-on également dans notre plate-forme électorale, est la forme étatique des alternatives. La décision de changer le système gouvernemental appartient au peuple. Les citoyennes et les citoyens décideront le 21 octobre 2007 de la composition du parlement, donc indirectement aussi de celle du gouvernement. On notera tout de même que la Suisse a jusqu’ici été plutôt bien servie par le système de la concordance. Par contre cette dernière pose problème depuis quelque temps aux autres partis. La nouvelle composition du parlement et du Conseil fédéral concrétise la volonté des électeurs de modifier le cours de la politique. Nous n’avons pas reçu le mandat de nos électeurs de nous adapter à la politique inefficace et même désastreuse menée par les autres partis. Cela n’est pas le sens de la concordance. C’est notre politique qui nous a fait progresser et nous poursuivrons donc cette politique. Et quand je dis nous, je pense à chacun d’entre nous.

Ueli Maurer
Ueli Maurer
conseiller national Wernetshausen (ZH)
 
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