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Agriculture
Exposé

Offrir des perspectives à l’agriculture par la suppression de contraintes inutiles

Par la diversité de ses tâches, l’agriculture contribue largement à façonner l’image de notre pays. D’un côté, les paysans produisent des denrées alimentaires de qualité pour assurer une part raisonna

Ernst Schibli
Ernst Schibli
Otelfingen (ZH)

Par la diversité de ses tâches, l’agriculture contribue largement à façonner l’image de notre pays. D’un côté, les paysans produisent des denrées alimentaires de qualité pour assurer une part raisonnable de l’auto-approvisionnement de la Suisse, de l’autre côté, ils entretiennent un paysage unique au monde dont la beauté enthousiasme chaque année des milliers de touristes. L’accomplissement de ces tâches restera à l’avenir également un des grands défis que devra relever l’agriculture. Mais les douloureux changements structurels qui durent depuis plusieurs années ne facilitent pas la tâche des agriculteurs, bien au contraire. La libéralisation des marchés agricoles dans le cadre de l’UE, de l’OMC et de la PA 2011, mais aussi les réductions massives des contributions d’une caisse fédérale contrainte de s’assainir accéléreront l’évolution des structures durant les années à venir.

Le contexte agricole actuel
L’agriculture suisse est soumise à une réglementation dont la densité paraît unique au monde. Ce carcan législatif ne laisse guère de place aux initiatives individuelles et à l’esprit d’entreprise qui sont pourtant indispensables face à la concurrence internationale. Néanmoins, les agriculteurs suisses produisent des denrées alimentaires qui, compte tenu du pouvoir d’achat des consommateurs suisses, font partie des moins chères loin à la ronde. Personne en Europe ne paie moins pour s’alimenter par rapport aux dépenses ménagères totales que les Suisses. Mais ce n’est pas tout. Les familles paysannes produisent aussi des prestations d’intérêt général comme la protection de l’environnement ainsi que la protection et l’entretien du paysage. C’est notamment cet effort qui donne à la Suisse son caractère unique et qui revêt une importance capitale pour le tourisme.

Cela dit, le ministre actuel de l’économie ne semble pas éprouver beaucoup de respect pour les importantes prestations des paysans en faveur de l’économie et de la société dans son ensemble. Il ne cesse en effet de pousser à la libéralisation dans les enceintes internationales pour demander finalement l’impossible aux paysans. Cette dérégulation massive génère de graves incertitudes dans les milieux agricoles. Durant les quinze dernières années, l’agriculture a subi des pertes de revenu qui vont jusqu’à 40% selon le type d’exploitation et la région. Cette évolution est pourtant loin d’être terminée puisque d’autres libéralisations sont annoncées sur le marché mondial. Le revenu agricole baisse constamment malgré les paiements directs indemnisant des prestations écologiques. Les paysans agissent aujourd’hui beaucoup plus en fonction des forces du marché qu’il y a une dizaine d’années. Mais même les meilleurs d’entre eux ne pourront survivre que s’ils couvrent leurs frais de production par le prix de leurs produits.

Le document stratégique UDC sur l’agriculture
Lors de son assemblée des délégués 2003, l’UDC Suisse a décidé d’élaborer un document stratégique sur la politique agricole. Ce document se base sur le mandat constitutionnel que le souverain helvétique a approuvé à une large majorité lors de la votation du 9 juin 1996. L’article 104 de la Constitution fédérale charge la Confédération de veiller à ce que l’agriculture, par une production répondant à la fois aux exigences du développement durable et à celles du marché, contribue substantiellement:

  1. à la sécurité de l’approvisionnement de la population;
  2. à la conservation des ressources naturelles et à l’entretien du paysage rural;
  3. à l’occupation décentralisée du territoire.

Ce document, qui traite en fait de l’avenir de l’agriculture suisse, a été débattu à tous les niveaux du parti. Le résultat est clair: l’UDC veut une agriculture axée sur les exigences du marché, produisant des denrées alimentaires de haute qualité sur l’ensemble du territoire national et assumant des tâches multifonctionnelles au service du pays, du paysage et de la société. Mais pour remplir ces tâches, l’agriculture a besoin de plus de liberté. Elle doit être déchargée des contraintes bureaucratiques et des lois restrictives. L’UDC a été le premier parti politique à oser développer des perspectives et formuler des solutions pour les vingt années à venir. Nos propositions et exigences devraient être réalisées durant les deux prochaines décennies. Bien entendu, il s’agit d’un processus de planification permanent que le parti peut en tout temps adapter aux exigences de l’avenir.

L’UDC demande que l’article 104 de la Constitution fédérale demeure à l’avenir également au centre de la politique agricole menée en Suisse et que notre pays conserve sa souveraineté en matière d’auto-approvisionnement alimentaire. Il faut donner une plus grande marge de manœuvre économique aux paysans pour leur permettre de devenir plus compétitifs. A cet effet, il s’agira d’adapter la législation sur l’aménagement du territoire et la protection de l’environnement, le droit du bail à ferme agricole et le droit foncier rural ainsi que la législation sur la protection du paysage et du patrimoine. La jungle des ordonnances et prescriptions doit être sérieusement élaguée si bien que les réglementations soient réduites au strict minimum nécessaire. L’agriculture ayant déjà apporté une lourde contribution à l’assainissement des finances publiques ces dernières années, elle subira pourtant de nouvelles coupes budgétaires à brève échéance. L’UDC demande donc la constitution d’un groupe de travail interdépartemental qui sera chargé d’élaborer des propositions pour réduire les coûts de production des exploitations agricoles.

L’agriculture de l’avenir
Il faut que l’on puisse produire en Suisse des denrées alimentaires d’une grande qualité écologique à des prix couvrant les frais et que ces denrées puissent aussi être exportées. Toutefois, l’agriculture suisse devra, pour rester compétitive à l’avenir, se concentrer sur la production et la vente de lait et de fromage ainsi que de viande dans les régions de montagne. Bien entendu, il faut aussi encourager et exploiter l’important savoir-faire des paysans suisses dans la culture de légumes, de fruits et de la vigne. Enfin, il s’agit de donner aux familles paysannes la possibilité de générer sur leurs exploitations des revenus supplémentaires par des productions et services annexes. La future politique agricole de l’UDC se concentrera sur l’application des propositions de ce document stratégique.

Ernst Schibli
Ernst Schibli
Otelfingen (ZH)
 
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