Exposé

Place financiÈre suisse et réserves d’or

Le fait est incontestable: les marchés financiers sont en crise au niveau mondial. L’agitation des gouvernements, qui se mettent à réguler à tour de bras pour tenter de gagner une guerre qui est sans

Toni Brunner
Toni Brunner
conseiller national Ebnat-Kappel (SG)

Le fait est incontestable: les marchés financiers sont en crise au niveau mondial. L’agitation des gouvernements, qui se mettent à réguler à tour de bras pour tenter de gagner une guerre qui est sans doute déjà perdue, est tout aussi visible. Et elle est surtout contreproductive. L’UDC préfère envisager l’avenir avec des propositions concrètes.

Pour commencer, nous constatons que face au volume des transactions financières et aussi en raison des amortissements auxquels il faudra procéder plus personne n’ose aujourd’hui parler de « réserves monétaires excédentaires » ou de « réserves d’or excédentaires ». Même si le débat sur les réserves d’or prétendument superflues, discussion déclenchée par la Banque nationale elle-même, remonte à dix ans à peine.

Nous souhaitons aujourd’hui vous présenter la position de l’UDC sur les deux problèmes, la crise de la place financière, d’une part, les réserves monétaires et d’or, d’autre part.

Part équitable de l’or aux nouvelles réserves monétaires
La tâche première de la Banque nationale consiste à garantir à la Suisse une solide monnaie. C’est pour cela que la BNS a créé et qu’elle gère des réserves monétaires. La Banque nationale suisse est indépendante dans la composition et la gestion des réserves monétaires. La Constitution fédérale ne lui impose qu’une seule condition: une partie des réserves monétaires doit être constituée d’or.

La fin des « réserves d’or excédentaires »
Le séisme qu’ont subi ces derniers mois les marchés financiers a aussi engendré une nouvelle réflexion sur la politique de la Banque nationale en termes de réserves. Les transactions sur les marchés financiers – donc aussi les risques qui en découlent – ont pris des dimensions que la majorité des citoyennes et des citoyens ne sont plus capables d’imaginer. Or, nous avons tous le droit de réclamer une politique bien réfléchie qui garantit un franc suisse stable. Même si aujourd’hui les amortissements, qui doivent être faits sur le plan mondial à la suite des turbulences sur les marchés financiers, dépassent le montant de 1000 milliards de dollars. Pour les seules banques suisses, ces amortissements semblent supérieurs à 50 milliards de francs. Par rapport à la somme des fortunes détruites dont témoignent ces amortissements, les réserves monétaires d’environ 80 milliards de francs affichées par la Banque nationale suisse paraissent bien modestes. On comprend dès lors pourquoi la notion de « réserves d’or excédentaires », que tout le monde avait en bouche il y a encore dix ans, a aujourd’hui complètement disparu du langage des spécialistes financiers suisses. Le conseiller national Luzi Stamm interviendra tout à l’heure pour parler de la conservation de ces réserves d’or.

Des réserves d’or supplémentaires sont souhaitables
L’UDC soutient une politique qui donne à la Banque nationale une plus grande marge de manœuvre pour lui permettre d’augmenter progressivement ses réserves d’or. Toute la population profiterait de ce renforcement des fondements de la place financière suisse.

Par analogie à la disposition constitutionnelle en vigueur selon laquelle une partie des réserves monétaires doit être constituée d’or, l’UDC demande que, dans le cadre de l’accroissement progressif des réserves monétaires, la part de l’or, calculée en tonnes, soit également augmentée. Il s’agit d’éviter que la part des réserves d’or par rapport à la totalité des réserves monétaires ne diminue, mais de veiller à ce qu’elle tende plutôt à augmenter.

Il faut acheter de l’or
L’or est la partie la plus solide et, à long terme, la plus sûre des réserves d’or – surtout à une époque de turbulences sur les marchés financiers. Moyennant une part équitable d’or dans les réserves monétaires, le fondement du franc suisse est renforcé, ce dont profite aussi la stabilité politique et économique de la Suisse et de sa place financière.

Il faut que la Banque nationale garde son indépendance pour ses interventions sur les marchés. Mais il est vrai aussi qu’elle doit non seulement cesser de vendre son or, mais aussi augmenter ses réserves monétaires en veillant à y maintenir une part en or équitable conformément au principe inscrit dans l’article 99, alinéa 3 de la Constitution fédérale.

 

Toni Brunner
Toni Brunner
conseiller national Ebnat-Kappel (SG)
 
Nous utilisons des cookies pour personnaliser le contenu et les publicités, proposer des fonctionnalités pour les médias sociaux et pour analyser l'accès à notre site. Nous fournissons également des informations sur l'utilisation de notre site Web à nos partenaires des médias sociaux, de la publicité et de l’analyse.Voir les détails Voir les détails
Je suis d'accord