Exposé

Une époque mouvementée

En Afrique du Nord des régimes autoritaires ont été renversés et des potentats ont été chassés. Le printemps arabe semble se terminer. Un flot de migrants arrive en Europe. Est-ce là le début d’un…

Toni Brunner
Toni Brunner
conseiller national Ebnat-Kappel (SG)

En Afrique du Nord des régimes autoritaires ont été renversés et des potentats ont été chassés. Le printemps arabe semble se terminer. Un flot de migrants arrive en Europe. Est-ce là le début d’un développement démocratique?

Les Etats-Unis sont une fois de plus en campagne électorale. Durant les mois à venir, cette grande puissance s’occupera surtout d’elle-même.

L’Europe s’enfonce dans une crise financière et d’endettement. La crise de l’euro se propage et les Etats de cette zone monétaire souffrent des conséquences de leur manque de discipline budgétaire.

François Hollande, candidat socialiste à la présidence française, veut revenir sur la réforme des rentes, faire travailler moins et néanmoins distribuer plus d’argent. Il oublie sans doute que la France vient d’être recalée par les agences internationales de rating.

Les grands de ce monde siègent à Davos et l’UDC se réunit à Berg. Vous le voyez bien – la roue tourne. Notre époque est mouvementée. Et néanmoins certains phénomènes paraissent immuables.

Un principe qui prévalait déjà dans l’Antiquité a survécu jusqu’à nos jours: le porteur de mauvaises nouvelles se fait couper la tête. Une petite consolation: il existait hier et il existe encore aujourd’hui des gens qui refusent cette mauvaise habitude: « Ne tue pas le messager » (Sophocle, env. 420 av. J.-C.).

Mais malheureusement aujourd’hui, pas plus qu’hier, on ne compte pas seulement des personnes raisonnables. Les porteurs de mauvaises nouvelles se font encore et toujours exécuter. Non pas avec la guillotine, mais dans les salles de rédaction suisses.

Et on aime par dessus tout couper la tête des gens de l’UDC. Du moins, on le tente avec beaucoup d’endurance depuis très longtemps. On n’aime pas en Suisse les gens qui disent la vérité et qui ne mâchent pas leurs mots.

Il est vrai que la vérité blesse souvent. Et parce que l’UDC dénonce les dysfonctionnements, parce qu’elle refuse de s’adonner à un besoin quasi maladif d’harmonie, parce qu’elle développe et propose ses propres solutions, elle se fait combattre.

Nonobstant toutes ces attaques, nous continuons de faire notre travail. Pourquoi?

Parce que l’UDC veut une Suisse prospère et indépendante. Voilà l’unique objectif qui détermine notre action politique.

Voilà pourquoi nous devons faire ce qui est juste. Même si d’aucuns ne cessent de vouloir nous couper la tête.

C’est même devenu une tradition. L’UDC recherchant avant tout le bien de la Suisse, nous n’avons pas le droit, malgré toutes les attaques, d’ignorer les développements dangereux pour notre pays. Nous devons faire face. Nous devons être inconfortables. C’est cette attitude qui a fait avancer la Suisse dans le passé, et non pas les discours lénifiants et embellissant la réalité, non pas l’alignement et les copinages politiques.

– Qui a été le premier à dénoncer les abus éclatants dans le droit d’asile? Qui a lancé en 1992 – cela fait vingt ans déjà – l’initiative populaire contre les abus dans le droit d’asile lorsqu’il est devenu évident que sous le couvert du droit d’asile, donc d’un droit humanitaire, se développait toute une population de trafiquants de drogues, de réfugiés économiques et d’autres parasites?

– Qui a travaillé au début des années nonante dans une cabane de montagne au développement de programmes financiers pour rétablir les finances fédérales et empêcher l’endettement, qui commençait à se dessiner, des collectivités publiques et des institutions sociales?

– Qui a mis en garde il y a vingt ans déjà contre les découverts et problèmes financiers énormes dans les transports publics et d’autres secteurs d’activité de l’Etat?

– Qui a attiré l’attention du peuple suisse sur la perte de souveraineté consécutive à l’adhésion à ce qui s’appelait alors la Communauté européenne, et cela malgré les attaques massives de toute l’élite politique, économique et sociale?

– Qui a thématisé au milieu des années nonante l’émergence de la criminalité et de la violence étrangères? Qui a été proprement assassiné à l’époque pour ses affiches montrant une attaque au couteau?

– Qui a été le premier à annoncer début 2000 les abus dans l’AI? Qui a crée cette notion « méchante » des « invalides simulateurs » suscitant ainsi la bruyante indignation des élites et des médias?

– Qui, face au désarroi général devant une immigration incontrôlée, a tout simplement lancé son initiative contre l’immigration de masse?

– Qui a révélé que le président de la Banque nationale suisse spéculait avec des devises et des actions?

Vous voyez bien où je veux en venir. Ce fut toujours l’UDC et certains de ses leaders. Ce furent Christoph Blocher et Walter Frey, Ueli Maurer et Hans Uhlmann. Ce furent des personnes dirigeantes de l’UDC. Et ce sont toujours des fortes personnalités de l’UDC qui, refusant d’ignorer les disfonctionnements, annoncent les mauvaises nouvelles.

Tout simplement parce qu’il s’agit du bien de la Suisse. Parce qu’il s’agit de la prospérité de la Suisse. Parce qu’il s’agit de l’indépendance et de la crédibilité de la Suisse.

Les inconfortables ne sont guère aimés. Mais ce n’est pas le problème. Nous devons faire ce qui est juste et c’est un rude travail. Et nous ne devons pas nous laisser ralentir par de faux débats et des susceptibilités personnelles. Ce que l’on écrit sur nous, c’est certes dur, mais c’est souvent faux et finalement c’est sans importance.

Le début de cette nouvelle législature est un moment idéal pour procéder à un renforcement thématique. On reproche souvent à l’UDC qu’elle est un parti à thème unique.

Sommes-nous un parti à thème unique?

Pour répondre à cette question, rappelons une fois de plus les thèmes forts que l’UDC Suisse a définis pour les deux années à venir. Les sujets sur lesquels nous travaillons, qui nous préoccupent, bref notre action politique. Vous ne le lirez guère dans les journaux parce que ce n’est pas suffisamment spectaculaire, mais vous l’entendrez maintenant de ma bouche.

– Nous faisons une analyse complète de la politique sociale et nous développons notre propre concept.

– Nous sommes en train de mettre la dernière main à un document de fond sur la politique de la santé.

– Nous travaillons à consolider les emplois et places d’apprentissage en Suisse. A cet effet, nous révisons et actualisons le programme de revitalisation lancé par le groupe parlementaire UDC pour une économie florissante.

– L’application de l’article constitutionnel sur le renvoi des criminels étrangers nous préoccupe. Nous préparons un nouvel article constitutionnel réglant précisément la mise en œuvre du premier.

– Nous développons notre propre concept pour une politique d’asile plus efficace.

– Nous complétons nos documents de fond sur la politique européenne, soit actuellement le projet d’accord sur l’électricité et l’énergie avec les rattachements institutionnels qu’il implique et ses conséquences pour les cantons et le fédéralisme.

– Nous procédons à une analyse de la situation en politique de sécurité (points forts: renforcement de l’armée de milice et obligation générale de servir; mission centrale de l’armée: protection du pays et de sa population).

– Nous mettons un nouvel accent en politique de la formation/politique scolaire (actuellement un document de fond sur la formation des enseignants).

– Nous développons un document de fond en politique énergétique parallèlement au plan de mesures du Conseil fédéral suivant la décision d’abandonner l’énergie nucléaire.

– Nous accompagnons la politique agricole. Le message sur la PA 2014717 est actuellement au premier plan. Nous voulons renforcer l’agriculture indigène productrice. Nous avons adopté notre propre position face à la continuelle extensification et à l’augmentation des importations alimentaires.

– Nous opposons aux projets de réforme fiscale écologique de nos concurrents politiques nos propres idées et exigences qui vont dans un sens opposé.

– Suivra un document de fond en politique familiale en vue de l’examen parlementaire de l’initiative UDC pour les familles.

– Nous développons un concept pour le renforcement des droits populaires y compris l’élection du Conseil fédéral par le peuple (instruments, simplification des votations et élections).

– Nous préparons notre position face à l’extension de la libre circulation des personnes avec l’UE – actuellement dans la perspective de l’adhésion de la Croatie.

– Nous préparons un argumentaire concernant l’initiative populaire UDC « contre l’immigration de masse » avec la présentation des faits et statistiques.

– Nous thématisons la politique des transports en tenant compte de tous les modes de transport et plus particulièrement du trafic individuel.

– Nous préparons un document de fond financier axé sur la croissance des dépenses et le développement des recettes.

– Nous avons l’intention de produire un document de fond sur le rapport entre le droit national, le droit international, la CEDH et la Cour européenne des droits de l’homme.

– L’UDC préparera un document de fond sur la politique des médias dans la perspective d’un droit des médias libéral.

– D’une manière générale, nous placerons toujours la liberté et la responsabilité individuelle au cœur de notre action politique et nous resterons vigilants face aux tentatives du Parlement et du Conseil fédéral de restreindre la responsabilité individuelle.

Je vous le disais. On peut dire et écrire tout ce qu’on veut sur nous, il faut que nous poursuivions tout simplement sur notre route, que nous fondions notre action politique sur une réflexion approfondie et un large éventail de thèmes, que nous nous concentrions sur les thèmes-clés politiques sans nous laisser distraire par des disputes secondaires.

Il faut que nous nous souvenions sans cesse des bonnes vieilles valeurs suisses. Elles sont indémodables et doivent être soigneusement entretenues.

Que faisaient les anciens Confédérés?

Ils ont serré les rangs, ils se sont entraidés « contre la malice des temps », contre les juges étrangers, pour la liberté et la responsabilité individuelle (Pacte fédéral de 1291).

Et que doit faire l’UDC en cette année 2012?

Serrer les rangs, s’entraider « contre la malice des temps », contre les juges étrangers, pour la liberté et la responsabilité individuelle

Je compte sur vous!

 

Toni Brunner
Toni Brunner
conseiller national Ebnat-Kappel (SG)
 
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