Avoir la force de dire NON

Nous devons aujourd’hui remercier, louer et donner en exemple, ceux qui le 6 décembre 1992 ont lutté pour dire NON à l’entrée de la Suisse dans l’EEE, et nous devons opposer la même résistance à…

Uli Windisch, professeur de sociologie, Genève (GE)

Nous devons aujourd’hui remercier, louer et donner en exemple, ceux qui le 6 décembre 1992 ont lutté pour dire NON à l’entrée de la Suisse dans l’EEE, et nous devons opposer la même résistance à ceux qui veulent nous faire entrer dans une UE, de manière avouée ou cachée.

Vous êtes ici pour défendre de manière inconditionnelle notre pays dans une période où la Suisse est menacée de toutes parts, au niveau international, et plus grave, aussi à l’intérieur de notre pays.

Souvenez-vous des Suisses qui en 1991, quand nous avons fêté les 700 ans de la Confédération, criaient : « 700 ans ça suffit ». J’ai répondu « 700 ans ce n’est qu’un début ».

Oui nous devons continuer sur la voie tracée par nos ancêtres qui se sont battus, au prix de leur vie parfois, et ne leur faisons pas honte en bradant tout ce qu’ils nous ont laissé.

Le seul mot d’ordre serait : Résistance. Résistons.

Also Widerstand leisten ! Die Kraft haben, NEIN zu sagen.

Cessons avec cette autre tendance à la mode qui consiste à nous excuser pour tout ce que nos ancêtres auraient fait de mal.

Il est déloyal de toujours accuser nos ancêtres en fonction des critères d’aujourd’hui. Demandons-nous plutôt ce que nous aurions fait à leur place. Aurions-nous été meilleurs ? On peut en douter.

Nous avons des autorités qui sont trop facilement prêtes à accepter les diktats, qui viennent de l’étranger, qui semblent penser trop souvent que notre seule possibilité est de nous adapter, unilatéralement.

L’UE est devenue un monstre bureaucratique, technocratique, hiérarchique et autoritaire. Le président Tchèque Vaclav Klaus s’est même demandé si l’UE ne devenait pas un régime autoritaire, voire totalitaire comme l’ont connu les pays de l’Est sous le joug communiste.

Des députés européens, surtout de gauche, deviennent autoritaires et ont soif de pouvoir, soif d’imposer les lois de l’UE à tous les pays. Certains veulent même en finir avec les patriotismes nationaux, et créer artificiellement un patriotisme européen, un « patriotisme constitutionnel » ! Nous devrions adorer un papier! La Constitution européenne.

Le patriotisme, c’est d’abord une profonde reconnaissance envers nos ancêtres, envers leur travail et leurs luttes héroïques.

Oui nous sommes un petit pays, mais ce n’est pas une raison pour nous soumettre. Nous ne voulons pas de nouveaux baillis.

Nous ne voulons plus de la naïveté, du manque de courage et du défaitisme.

N’ayons pas peur, car celui qui a peur a déjà perdu.

On peut être très européen sans être dans l’UE !

OUI à des négociations qui respectent nos intérêts et nos spécificités, NON à un alignement automatique et à une soumission inconditionnelle.

Certaines caractéristiques de notre système politique sont en totale contradiction avec ce qu’est devenue l’UE, devenue centralisatrice, autoritaire, non participative et souvent non démocratique.

Notre première caractéristique importante est évidemment la démocratie directe; jamais nous devrons renoncer à cette démocratie directe basée sur l’initiative populaire et le référendum. Les droits populaires sont sacrés.

Ici aussi le danger ne vient pas que de l’étranger. Nos autorités cherchent de plus en plus à invalider certaines initiatives parce qu’elles seraient incompatibles avec le droit international ou les droits humains. Cela est inacceptable.

Un autre grand et nouveau danger interne: c’est le pouvoir des juges. Il est inacceptable que le dernier mot sur des problèmes politiques majeurs revient aux juges.

Refusons cet autre nouveau pouvoir, cette judiciarisation du politique.

Au moment où certains cherchent à limiter nos droits populaires, de plus en plus de citoyens d’autres pays aimeraient connaître notre forme de démocratie participative.

Le peuple suisse serait « immature » et devrait être formé, nous disent des « experts », alors que le peuple suisse reste un exemple de maturité et de responsabilité politique et citoyenne.

Quel autre pays aurait refusé de manière répétée un abaissement du nombre d’heures de travail ?

Le peuple suisse est un peuple mûr, guidé par le bon sens et l’intérêt supérieur du pays, au-delà des intérêts individuels et corporatistes.

Quelques autres caractéristiques du système politique suisse qui doivent être fermement défendues ?

le fédéralisme : lui aussi est de plus en plus menacé par la centralisation, qui risque de créer des déchirements destructeurs dans le pays (pensons aux Valaisans qui voulaient quitter la Suisse après la votation du 11 mars 2012 : « Halte aux résidences secondaires ! »)

la subsidiarité : ce que la commune peut faire, le canton ne doit pas le faire, ce que le canton peut faire la Confédération ne doit pas le faire, ce que la Confédération peut faire, l’UE ne doit pas le faire…

l’indépendance et la neutralité, même si elles ne sont pas totales et complètes, doivent rester les fils conducteurs de notre politique internationale. Malgré ceux qui les ridiculisent ou les disent impossibles.

Refusons l’abandon de la neutralité et de l’indépendance, que certains partis politiques sont prêts à sacrifier.

le pragmatisme, la négociation, la discussion généralisée sont notre façon de gérer les problèmes (nous pouvons fêter cette année les 75 ans de la paix du travail). Quels sont les autres pays qui peuvent fêter cela, menacés qu’ils sont constamment par des grèves destructrices ?

l’esprit de milice, cet esprit signifie que chaque citoyen est disposé à faire quelque chose, personnellement, pour le pays.

Chaque Suisse doit continuer à penser à ce qu’il peut faire pour son pays plutôt que de se demander ce que le pays peut faire pour lui.

l’unité dans la diversité, n’est pas un mythe. Question qu’on me pose régulièrement à l’étranger : Pourquoi ne vous entretuez-vous pas avec toutes ces diversités : linguistiques, religieuses, politiques, culturelles, économiques… ?

Cette richesse est aussi à entretenir quotidiennement.

– Mais si la Suisse est forte elle est aussi fragile. Le modèle politique suisse n’est pas acquis une fois pour toutes, il doit être construit et reconstruit tous les jours.

C’est aussi pour cela que vous êtes présents aujourd’hui.

Que vive ce trésor culturel et politique qu’est la Suisse, trésor qui est de plus en plus envié à l’étranger ! Vous êtes ici pour dire votre volonté de défendre ce trésor et vous battre pour cela. Vous direz NON quand il le faudra, vous saurez résistez chaque fois qu’il le faudra.

Es lebe die Schweiz. Das Volk muss aufstehen, widerstehen.

Danke für Ihre Aufmersamkeit. Alles Gueti und schöne Sonntig!

 
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