La Suisse a besoin d’une limitation de l’immigration

Avant la votation sur les accords bilatéraux I, les partisans de l’UE et de la libre circulation des personnes ont écarté du revers de la main toutes les craintes exprimées par la population et par la partie adverse concernant une augmentation massive de l’immigration. Sans gêne aucune, le Conseil fédéral a osé écrire dans ses explications de vote concernant les accords bilatéraux I: "Les expériences faites avec l’UE montrent que les craintes du comité référendaire concernant une forte augmentation de l’immigration en Suisse sont infondées. En réalité, les mouvements migratoires au sein de l’UE sont faibles."

Adrian Amstutz
Adrian Amstutz
conseiller national Sigriswil (BE)

A cette époque comme aujourd’hui, la "réalité" que le Conseil fédéral ressent dans sa tour d’ivoire se distingue totalement de la réalité de la vie. Le Conseil fédéral se fondait alors sur un pronostic du professeur allemand Thomas Straubhaar qui prédisait une immigration nette maximale de 10 000 personnes par an. Avec une décennie de retard – les scientifiques ont parfois l’esprit plutôt lent – ce professeur a admis il y a quelques semaines devant les médias qu’il avait totalement mésestimé la situation. Un coup d’œil dans une boule de cristal, dans le marc de café ou un coup de dés auraient sans doute donné des pronostics plus précis que ces études prétendument scientifiques sur lesquelles se basait le Conseil fédéral. Durant les dix années qui ont suivi l’introduction de la totale libre circulation des personnes, soit 2007, ce ne sont en effet pas 100 000 mais 800 000 personnes en chiffre net qui sont venues s’installer en Suisse.

Ces immigrants déclenchent des investissements et coûts subséquents énormes. Permettez-moi d’illustrer ce propos avec quelques chiffres. Pour permettre à 800 000 personnes de vivre en Suisse, il faut

  • une surface d’habitation de la taille de 43 500 terrains de football (norme FIFA)
  • 348 000 logements
  • 1744 médecins dans le seul domaine ambulatoire
  • 20 hôpitaux ou 3680 lits pour patients
  • 15 200 employés d’hôpitaux
  • 400 dentistes
  • 2900 classes scolaires et 5560 enseignants
  • 650 écoles et 520 écoles enfantines
  • 435 000 voitures de tourisme
  • 600 bus
  • 5 800 000 000 kWh de courant électrique, soit deux fois la puissance de la centrale nucléaire de Mühleberg ou, selon le nombre d’heures de service, 1700 à 2900 installations éoliennes
  • 2030 millions de personnes-kilomètres sur le rail ou plus de 7 250 000 fois le trajet Berne-Zurich aller-retour
  • 8845 millions de personnes-kilomètres sur la route ou 23,2 millions de fois le trajet Genève-Romanshorn.

Il est vrai que ces 800 000 personnes ne sont pas toutes entrées en Suisse grâce à la libre circulation des personnes. "Seules" 550 000 d’entre elles ont profité de cette voie. Le reste provenait d’Etat tiers et, pour une grande partie, de l’asile. Ces chiffres indiquent cependant clairement que les immigrants n’apportent pas que des avantages à la Suisse, mais provoquent aussi des coûts et des inconvénients multiples pour la population résidante.

Les coûts sont plus élevés que les bénéfices

Je suis convaincu que les coûts provoqués par l’immigration de masse sont beaucoup plus élevés que les bénéfices que les immigrants apportent à la Suisse. Le professeur cité plus haut est d’un avis différent et, à peine a-t-il reconnu son pronostic totalement faux, qu’il commet déjà une nouvelle erreur d’estimation. Pour lui, ce n’est pas si grave si un nombre beaucoup plus important que prévu est venu en Suisse. Bien au contraire, affirme-t-il, car ces immigrants ont fait augmenter le produit intérieur brut. La Berne fédérale et les associations économiques suisses évitent depuis toujours soigneusement dans toutes leurs déclarations de citer le PIB par habitant qui est réellement déterminant pour évaluer la prospérité de la population. Les effets des accords bilatéraux I et de la libre circulation des personnes sur le PIB sont diversement et parfois négativement interprétés par les scientifiques. Ce qui compte cependant aux yeux de l’UDC, c’est la réalité de la vie de la population. Or, en considérant cette réalité, on constate que, par exemple, les loyers ont massivement augmenté, tout comme les prix de la propriété foncière. Le nombre d’heures dans les bouchons a plus que doublé depuis 2007. La pression sur les salaires s’accroît et les personnes de plus de 50 ans ont de plus en plus de mal à trouver un emploi. En outre, les primes d’assurance-maladie augmentent régulièrement de 4 à 5%. Et c’est sans parler des conséquences des changements culturels et des lourds défis sur les places de travail, dans les écoles et c’est sans évoquer les quartiers à problèmes des villes.

Observez votre environnement et le chômage, observez les charges imposées aux institutions sociales, voyez les loyers et les primes d’assurance-maladie, les routes et les trains encombrés, observez les augmentations de salaires durant les dix années écoulées et tirez ensuite vos conclusions quant aux affirmations répétées comme moulins à prière des politiciens, des fonctionnaires d’associations économiques et syndicales ainsi que des scientifiques payés confortablement par l’Etat et des journalistes.

Adrian Amstutz
Adrian Amstutz
conseiller national Sigriswil (BE)
 
Nous utilisons des cookies pour personnaliser le contenu et les publicités, proposer des fonctionnalités pour les médias sociaux et pour analyser l'accès à notre site. Nous fournissons également des informations sur l'utilisation de notre site Web à nos partenaires des médias sociaux, de la publicité et de l’analyse.Voir les détails Voir les détails
Je suis d'accord