La Suisse est-elle trop tolérante à l’égard des étrangers?

Considéré généralement comme pays du tiers-monde, l’Afrique du Sud impose des lois très sévères, mais en fait assez simples en matière d’immigration et de permis de travail. En Afrique du Sud, on…

Rolf Schudel, président UDC International, Johannesburg (ZA)

Mesdames et Messieurs, en fait c’est un étranger qui vous parle parce que j’habite depuis bientôt quarante ans en Afrique.

Les conditions d’accueil des étrangers en Afrique du Sud

Considéré généralement comme pays du tiers-monde, l’Afrique du Sud impose des lois très sévères, mais en fait assez simples en matière d’immigration et de permis de travail.

En Afrique du Sud, on n’obtient pas d’autorisation pour des activités professionnelles qui n’apportent rien au pays ou qui peuvent être assurées par les autochtones.

Il est fort risqué d’entrer en Afrique du Sud sans papier ou sans autorisation. La loi est claire: une personne interpellée alors qu’elle n’a pas d’autorisation de séjour finit en prison. Les conditions de la détention préventive sont extrêmement dures. La richesse ou la pauvreté du détenu ne jouent aucun rôle. La vie dans les prisons est effectivement épouvantable, mais la législation rappelle que ces conditions sont connues de tous et qu’il suffit de respecter la loi pour ne pas les subir. Les règles en vigueur sont valables pour tous.

J’insiste aussi sur le fait que le coût de l’expulsion doit être assumé par l’expulsé. Si ce dernier n’en a pas les moyens, il doit gagner l’argent nécessaire dans un camp de travail. Et cela au tarif prescrit dans le camp.

Ce sont des lois simples qui sont connues de tous. Les tribunaux les appliquent dans le sens du législateur et dans l’intérêt du pays.

Les conditions d’accueil des étrangers en Suisse

La Suisse a aussi ses lois, des lois certainement plus humanitaires. Mais le problème c’est que nos juges se sont enfermés dans leur tour d’ivoire et appliquent les lois comme bon leur semble. Ils se moquent pas mal de la législation approuvée par le peuple et ajustent les dispositions légales selon leur goût politique. On peut malheureusement souvent faire ce constat depuis quelque temps aussi bien pour la Commission de recours en matière d’asile que pour le Tribunal fédéral.

Cette information s’est répandue comme une traînée de poudre jusque dans le moindre recoin d’Afrique. Et rappelons que pour un Africain tout séjour en Suisse, même dans la clandestinité ou en détention préventive, est souvent 100 fois plus agréable que d’exercer une activité professionnelle honnête dans son propre pays.

En tant que Suisse de l’étranger, je sais parfaitement que je dois m’adapter aux exigences de mon pays d’accueil. Je sais que je dois respecter les lois, apprendre la langue locale et chercher par mes propres moyens à connaître les us et coutumes du pays où je vis. C’est à moi de veiller à mon intégration quelle que soit la raison de mon immigration.

Il faut que la Suisse fasse aussi comprendre tout cela à ses immigrants. Ce sont ces derniers qui veulent commencer une nouvelle vie et qui ont choisi la Suisse pour réaliser cet objectif. C’est donc à eux qu’il appartient de faire le principal effort d’intégration. Nous pouvons certes les soutenir dans cet effort, mais la motivation de s’intégrer doit partir d’eux et ils doivent en assumer la responsabilité.

La liberté religieuse est un thème souvent évoqué à l’étranger. Contrairement à de nombreux pays islamiques, la Suisse connaît la liberté religieuse. Il faut cependant rappeler avec force que la société suisse et ses valeurs se basent sur les principes chrétiens admis depuis des siècles et sur la culture chrétienne occidentale. Ces valeurs traditionnelles doivent être totalement respectées par les étrangers. Celles et ceux qui ne peuvent pas les admettre doivent quitter le pays.

Le problème des abus sociaux en Suisse

En matière de prestations sociales, la Suisse fait preuve d’une tolérance excessive si on la compare à d’autres pays. Nos institutions sociales sont relativement jeunes puisqu’elles ont été créées au 20e siècle. Mais elles ont été créées par les Suisses pour aider leurs compatriotes en détresse. Les institutions sociales suisses fonctionneraient toujours fort bien si elles n’étaient pas exploitées par des invalides simulateurs et des étrangers sans scrupules. Je songe à ces villages kosovars qui vivent quasi complètement des prestations sociales suisses.

Je ne peux pas comprendre pourquoi la Suisse n’applique pas à son aide sociale le même principe qu’à l’AVS: pour avoir droit à des prestations, il faut avoir cotisé pendant quelques années. Il faut agir avec beaucoup plus de fermeté contre les abus sociaux. L’unique méthode est de multiplier les contrôles en Suisse et à l’étranger. Un profiteur doit être définitivement rayé de la liste des bénéficiaires et quitter la Suisse.

La Suisse est-elle trop tolérante à l’égard des étrangers? En tant que personne qui connaît de sa propre expérience d’autres pays, je peux répondre clairement OUI à cette question. Mais la tolérance a des limites, notamment quand les règles et coutumes du pays sont remises en question. J’ose espérer que les Suisses s’en rendront compte avant.

 
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