Exposé

Le mensonge du centre-gauche concernant les prétendues économies

Les débats budgétaires au parlement se déroulent toujours selon le même rituel: le Conseil fédéral et l’administration présentent un budget déficitaire en affirmant solennellement que, cette fois-ci,

Ueli Maurer
Ueli Maurer
conseiller national Wernetshausen (ZH)

Les débats budgétaires au parlement se déroulent toujours selon le même rituel: le Conseil fédéral et l’administration présentent un budget déficitaire en affirmant solennellement que, cette fois-ci, le citron est complètement pressé. Pour faire bonne mesure, ils ajoutent que l’existence de l’Etat est en péril si on lui enlève encore un seul centime. Et toutes celles et tous ceux qui osent envisager des économies supplémentaires sont de tristes individus qui veulent la mort de l’Etat et briser la solidarité.

Toujours selon le même rituel, la gauche entre dans le chœur des lamentations pour hurler encore un peu plus fort et annoncer la fin prochaine de l’Etat social. Dans cette ambiance de fin du monde totalement surréaliste, la résistance initiale des partis du centre ne dure jamais longtemps. Ces milieux supportent très mal de se faire reprocher un manque de solidarité et de sens social. Ils capitulent devant la force des mots tout en sachant fort bien que les faits leur donnent raison. D’accord, disent ces braves gens, c’est un peu trop tard cette année pour changer quelque chose au budget, mais l’année prochaine, alors là attention, on agira avec détermination et l’administration et même le propre conseiller fédéral devront passer par le purgatoire. On exigera, c’est sûr, un compte équilibré. Et de prendre à témoin le monde en général et les électeurs du parti en particulier. C’est ainsi que chaque année les élus du centre se rassurent assez les uns les autres pour admettre finalement que telle ou telle tâche doit encore être financée, mais après ce sera tout. Promis, juré. Gare au prochain budget dans lequel on taillera avec détermination.

Ce rituel se répète depuis de nombreuses années et 2006 n’échappe pas à la règle. Un observateur détaché pourrait en rire tant ces gesticulations sont ridicules. Mais le problème, c’est que la Confédération s’enfonce chaque année un peu plus dans un profond marasme financier. L’an passé aussi, les partis du centre – il suffit de lire les procès-verbaux des débats budgétaires pour s’en convaincre – ont argumenté de cette manière et ils ont peut-être même cru à leurs arguments. Un an plus tard, tout est différent ou, plutôt, tout recommence. Les quelque 140 propositions d’économie que l’UDC a faites pour équilibrer le budget n’ont pas passé la rampe des commissions des finances. Et personne d’autre n’a évidemment proposé des coupes. Vous ne pouvez pas agir de la sorte, cela va laisser des traces, nous a-t-on avertis. Or, c’est justement ce que nous souhaitons: des économies véritables qui laissent des traces dans un budget hypertrophié.

A l’issue des discussions dans les commissions des finances, nous sommes arrivés à la conclusion que ce budget devait être renvoyé au Conseil fédéral avec le mandat de présenter des comptes équilibrés. Si le budget devait néanmoins sortir tel quel des débats parlementaires, l’UDC s’y opposera sans doute en votation finale.

Acheter avec la carte de crédit de nos enfants et petits-enfants
La moralité détestable de celles et de ceux qui vivent aux frais des générations à venir doit être dénoncée. Ce sont les milieux de gauche qui, avec l’aide des partis du centre et un Conseil fédéral impuissant, se remplissent la panse au détriment des générations à venir sans se soucier à aucun moment de ce qui adviendra demain. Durant ces quinze dernières années, ce sont les partis du centre gauche qui ont déterminé la politique financière de la Suisse. On en voit les résultats aujourd’hui. La Suisse a perdu ses positions de leader au niveau international pour glisser dans la médiocrité. Même des pays connaissant un régime socialiste ont su réagir intelligemment sans pour autant démanteler l’Etat. Bien au contraire, un Etat svelte est le meilleur garant de conditions-cadres favorables pour l’économie et de la création d’emplois, bien meilleur en tout cas qu’un Etat boulimique au point de devenir obèse et immobile.

Ces dernières années, la Suisse a même financé ses dépenses de consommation par des dettes. L’endettement fédéral a triplé durant les 15 ans écoulés. La Confédération n’a pas fait d’économies comme on le prétend toujours: les dépenses fédérales ont augmenté de 60% durant les quinze dernières années. Le mensonge du centre gauche concernant les prétendues économies doit enfin être dénoncé. L’Etat n’a pas économisé; il a seulement diminué un tout petit peu l’augmentation de ses dépenses. La Suisse connaît l’expansion la plus rapide de l’Etat parmi tous les pays membres de l’OCDE. Dans aucun autre pays, les activités étatiques n’ont autant proliféré qu’en Suisse.

La Suisse – et c’est la conclusion – a besoin d’une volte-face en matière de politique financière. Notre pays a besoin d’un parti des « neinsager » comme l’UDC, d’un parti qui a la force et le courage de dire halte et de remettre les finances publiques et l’activité de l’Etat dans un cadre raisonnable dans l’intérêt des générations à venir. Quand on vous demande de donner votre bénédiction à des déficits, à des augmentations de la dette et à une politique qui consiste à vivre aux frais des générations à venir, la seule réponse responsable est de dire non.

Ueli Maurer
Ueli Maurer
conseiller national Wernetshausen (ZH)
 
Nous utilisons des cookies pour personnaliser le contenu et les publicités, proposer des fonctionnalités pour les médias sociaux et pour analyser l'accès à notre site. Nous fournissons également des informations sur l'utilisation de notre site Web à nos partenaires des médias sociaux, de la publicité et de l’analyse.Voir les détails Voir les détails
Je suis d'accord