Exposé

Le point de la situation aprÈs une trahison du peuple

L’orateur qui m’a précédé l’a bien dit: dans une démocratie il appartient au peuple de décider du sort du pays. Il est donc fondamental que la volonté du peuple puisse être déterminée sans risque d’er

Toni Brunner
Toni Brunner
conseiller national Ebnat-Kappel (SG)

L’orateur qui m’a précédé l’a bien dit: dans une démocratie il appartient au peuple de décider du sort du pays. Il est donc fondamental que la volonté du peuple puisse être déterminée sans risque d’erreur. Les citoyennes et les citoyens ont le droit d’exprimer clairement et fidèlement leur opinion. Ce droit occupe une place centrale dans notre démocratie directe et c’est pour cette raison qu’il est ancré dans la Constitution.

Or, ce droit constitutionnellement garanti vient d’être volontairement foulé aux pieds par des partis du centre et de la gauche qui ont les yeux braqués sur Bruxelles. Rappelons brièvement ce qui a été décidé durant la dernière session parlementaire.

La Suisse doit répondre à deux questions.

Premièrement, faut-il poursuivre la libre circulation des personnes avec les 25 anciens membres de l’UE?

Deuxièmement, faut-il étendre la libre circulation des personnes aux deux nouveaux Etats membres de l’UE, la Roumanie et la Bulgarie?

Il s’agit là de deux questions distinctes. Leur seul point commun est que, par les hasards du calendrier, elles doivent être tranchées en même temps. Il n’y a pas de lien matériel entre les deux questions. Pour illustrer ce propos, prenons l’exemple d’un locataire auquel on demande s’il veut poursuivre le bail de son logement et s’il veut en plus louer le débarras voisin dont le loyer est complètement surfait. Il n’a cependant le droit qu’à une seule réponse aux deux questions, donc de dire non ou oui au tout. Le simple bon sens humain interdit un procédé aussi contraignant. Jamais une personne raisonnable et adulte ne pourrait l’accepter.

Il en est exactement de même pour la décision du Parlement de fusionner les deux projets.

Le peuple ne peut donner qu’une seule réponse à deux questions distinctes. Les citoyennes et les citoyens n’ont donc pas la possibilité d’exprimer librement et fidèlement leur volonté. En clair: ils peuvent aller aux urnes, mais ils ne peuvent pas dire leur volonté réelle. Ils peuvent certes jeter un bulletin dans l’urne, mais sans pouvoir clairement dire leur avis. Comment voter quand on est en principe pour la poursuite de la libre circulation des personnes avec les 25 anciens membres de l’UE, mais que l’on refuse son extension à la Roumanie et à la Bulgarie? Faut-il voter oui ou non? Et comment faudrait-il interpréter exactement un oui ou un non du peuple? Un non serait-il un non et à quoi le peuple aurait-il dit non? Et un oui serait-il un oui et à quoi les citoyens auraient-ils dit oui?

Ce vote ne serait qu’un geste vain, une procédure vide de sens, une pantalonnade indigne de la démocratie suisse.

Mais il y a pire: ce scrutin pourrait être récupéré pour légitimer une lamentable manipulation et une violation du droit constitutionnel. Rappelons-nous: la démocratie, c’est le pouvoir du peuple. Si on écarte le peuple, il ne reste que la dictature!

Parlons clair: les partis de l’alliance du centre-gauche, le PS, le PDC et le PRD, se sont chargés d’une lourde responsabilité en devenant les fossoyeurs de la démocratie suisse.

La direction de l’UDC Suisse est d’avis que l’UDC ne doit pas participer à cette tricherie. En lançant un référendum, nous légitimerions la violation de principes constitutionnels dont se sont rendus coupables le PS, le PDC et le PRD, c’est-à-dire l’alliance de centre gauche actuellement au pouvoir. Nous ne pouvons pas accepter de donner des airs démocratiques aux manigances d’une classe politique qui cherche à accaparer le pouvoir en écartant le peuple. Nous ne devons pas être complices de ces agissements, mais au contraire les dénoncer, les clouer au pilori et les combattre.

La direction du parti a donc décidé de soumettre les propositions suivantes au Comité directeur et au Comité central qui siégeront le 4 juillet à Brigue:

  1. L’UDC Suisse renonce à lancer un faux-semblant de référendum contre la libre circulation des personnes, projet trompeur et antidémocratique.
  2. L’assemblée des délégués charge les organes du parti de préparer des propositions permettant d’empêcher à l’avenir des agissements aussi antidémocratiques et de renforcer la démocratie directe, les droits populaires et l’indépendance du pays.
  3. L’UDC combat l’adhésion à l’UE, qui détruit la démocratie suisse, et invite le Conseil fédéral à retirer enfin la demande d’adhésion de la Suisse à l’UE.
  4. L’UDC soutient activement l’initiative populaire « pour le renforcement des droits populaires dans la politique étrangère (accords internationaux: la parole au peuple!) » de l’Action pour une Suisse indépendante et neutre afin que le peuple ait à l’avenir les moyen de lutter contre des agissements antidémocratiques.

L’assemblée des délégués de l’UDC Suisse décidera ensuite le 5 juillet en dernier ressort de cette proposition.

Toni Brunner
Toni Brunner
conseiller national Ebnat-Kappel (SG)
 
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