Exposé

L’extension de la libre circulation des personnes nuit à l’économie

Les partisans de l’extension de la libre circulation des personnes à la Roumanie et la Bulgarie font de grandes déclarations par les temps qui courent. Il n’y a rien de nouveau à cela: obnubilées par

de Christoph Blocher, Herrliberg (ZH)

 

Les partisans de l’extension de la libre circulation des personnes à la Roumanie et la Bulgarie font de grandes déclarations par les temps qui courent. Il n’y a rien de nouveau à cela: obnubilées par l’idée de dégotter des petits avantages pour quelques entreprises individuelles, les associations économiques en oublient les principes essentiels de l’économie. La chose est pourtant évidente: l’extension de la libre circulation des personnes à la Roumanie et la Bulgarie n’est pas un avantage pour la Suisse. Un non à ce « paquet » de la libre circulation ouvre la voie à une solution meilleure.

Pas d’aventures aux frais de l’emploi
Nous sommes actuellement confrontés à une situation extrêmement difficile au niveau mondial. Il est certain que la Suisse va plonger cette année dans une profonde récession. Cette dernière prendra même des dimensions que notre pays n’a plus connues depuis la Deuxième Guerre mondiale. Elle aura pour conséquences des réductions des horaires de travail, des licenciements ainsi qu’une augmentation du chômage. L’actuelle libre circulation des personnes est une des raisons de ce développement. Son extension à la Roumanie et la Bulgarie aggravera le problème. Les charges pesant sur l’assurance-chômage, l’assurance-maternité, l’AI et les institutions de l’aide sociale s’alourdiront considérablement. Cette évolution n’est dans l’intérêt ni de l’économie, ni de l’emploi, ni de l’ensemble du pays. Il faudra augmenter les prélèvements sur les salaires et/ou la TVA, ce qui est nocif pour l’économie.

Les travailleurs UE, qui sont venus en Suisse ces dernières années et qui vont perdre leur emploi, ont droit aux prestations de l’assurance-chômage. Le chômage augmentant plus fortement dans les Etats membres de l’UE qu’en Suisse, les perspectives de trouver un emploi dans notre pays sont meilleures qu’ailleurs. D’où une détérioration supplémentaire de la situation en Suisse. En outre, de nombreux étrangers garderont leur emploi et, à leur place, des Suisses se retrouveront au chômage. Des tensions sociales seront la conséquence inévitable de ce développement.

Un produit de la haute conjoncture
L’accord sur l’extension de la libre circulation des personnes à la Roumanie et la Bulgarie est un produit de la haute conjoncture – par analogie aux produits structurés de l’industrie financière qui ont conduit à la crise financière mondiale. Cet accord ne doit en aucun cas être accepté! Dans le cas de la Roumanie et de la Bulgarie, il pose un problème supplémentaire du fait des Gens du voyage, donc des personnes sans domicile fixe. Nombre de ces personnes vivent en marge de la société dans une grande pauvreté et n’ont aucune formation. Comment le Conseil fédéral réagira-t-il face à une immigration en masse de ces populations? Comme tous les autres ressortissants UE, les Gens du voyage ont le droit de venir pour six mois en Suisse sans permis de travail. S’ils ne trouvent pas d’emploi, ils doivent en principe repartir, mais il sera quasiment impossible de les faire quitter le pays.

La clause de la guillotine: une histoire à dormir debout
Les partisans de la libre circulation des personnes menacent avec ladite clause automatique de la guillotine en cas de refus du projet par le peuple. Ce n’est qu’une menace vide! Il faudrait, pour qu’elle se réalise, que le Conseil fédéral résilie expressément la poursuite de la libre circulation actuelle. On imagine mal que le gouvernement puisse être aussi stupide. En cas de rejet populaire du paquet, les deux projets – d’une part, la poursuite de la libre circulation, d’autre part, son extension à la Roumanie et la Bulgarie – doivent être séparés. Il faudra décider encore une fois de la poursuite de la libre circulation. Je ne crois pas qu’il y aura un nouveau référendum. Ensuite, il faudra chercher une nouvelle solution pour la Roumanie et la Bulgarie.

 
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