L’ouverture de la Suisse au monde est un atout

La Suisse est traditionnellement l’une des économies les plus ouvertes sur le monde et les plus interconnectées. Notre pays doit continuer à entretenir de bonnes relations avec le monde entier. Les accords de libre-échange, avantageux de part et d’autre, constituent l’épine dorsale de notre économie. Il s’agit donc de garantir et de développer les accords existants, mais aussi de conclure de nouveaux accords de libre-échange. C’est précisément dans le contexte de l’augmentation des conflits entre grandes puissances que notre neutralité gagne en importance.

Magdalena Martullo
Magdalena Martullo
conseillère nationale Lenzerheide (GR)

Notre indépendance, le fédéralisme et la démocratie directe ont fait de la Suisse l’un des pays les plus prospères au monde. En raison de son petit marché domestique, la Suisse dépend des grands marchés extérieurs et d’une économie d’exportation florissante. L’UDC veut une Suisse qui reste ouverte sur le monde, mais autonome. Depuis l’application des accords bilatéraux I en 2002, la part des exportations vers l’UE a diminué. En revanche, les exportations vers des pays asiatiques tels que la Chine et l’Inde ont augmenté depuis 2010. Les États-Unis sont même devenus notre deuxième marché d’exportation le plus important, malgré l’absence d’un accord de libre-échange. Dès lors, dans le contexte du développement de nouveaux marchés, une focalisation unilatérale de la Suisse sur l’UE n’est pas justifiée. Les relations avec les marchés asiatique et américain doivent par contre être approfondies et élargies.

La Suisse a commencé très tôt à mettre en place des accords de libre-échange et d’accessibilité. Elle dispose aujourd’hui d’un réseau de 31 accords de ce type avec 41 partenaires, ainsi que de l’accord AELE et de celui avec l’UE. L’objectif de ces accords est d’accorder aux entreprises suisses un accès aussi libre que possible aux marchés internationaux. Les accords de libre-échange qui existent aujourd’hui génèrent des économies tarifaires annuelles de 2,5 milliards de francs. Toute réduction tarifaire signifie pour nos entreprises locales des coûts plus bas et une plus grande compétitivité sur les marchés respectifs.

Pour l’avenir, il s’agit de sauvegarder et de développer les accords existants et d’en conclure de nouveaux. Alors que l’accord commercial avec l’Indonésie est sur le point d’être lancé, l’accord avec le Mercosur qui a été négocié, est toujours en cours de révision juridique et textuelle. Des accords sont en cours de négociation avec le Vietnam, la Malaisie et d’autres sont prévus. L’UDC demande que les relations économiques extérieures de la Suisse soient prioritairement orientées vers des accords de libre-échange sur mesure. Ils seront conclus avec des pays du monde entier, en accordant une attention particulière à des domaines particulièrement sensibles comme l’agriculture. Les accords de libre-échange doivent couvrir le plus grand nombre possible de secteurs intéressants pour les entreprises suisses. Nos entreprises orientées vers l’exportation dépendent des opportunités commerciales avec des droits de douane peu élevés et de bonnes possibilités de commercialisation dans le monde.

Les États-Unis et la Chine, principaux partenaires commerciaux

Après l’Allemagne, les États-Unis sont le principal partenaire commercial de la Suisse. L’année dernière, le commerce bilatéral de marchandises s’est élevé à 50 milliards de CHF, la Suisse ayant pu dégager un excédent commercial de plus de 27 milliards de francs. La Suisse fournit aux États-Unis des produits chimiques et pharmaceutiques, des machines, des instruments de précision, des boissons, du café, des outils, des montres, de l’acier et de l’aluminium, etc. Elle fait partie de ses plus grands investisseurs. De leur côté, les États-Unis fournissent à la Suisse des automobiles, des combustibles, des fruits, des graisses animales et végétales, des produits en acier et en fer, des objets d’art, etc. L’éventail des marchandises échangées est vaste. Pour l’économie suisse, l’accord de libre-échange avec les États-Unis représente un énorme  potentiel et dépasse de loin les avantages éventuels d’un accord-cadre avec l’UE.

Le changement d’administration aux Etats-Unis a mis à mal nos efforts pour parvenir à un accord de libre-échange commun. Le gouvernement suisse, mais aussi l’administration fédérale ont dès lors intensifié ces contacts bilatéraux. L’achat des nouveaux avions de combat F-35 pour l’armée suisse sera également mis dans la balance. Des déclarations d’intention communes et l’ouverture officielle de négociations sur un accord de libre-échange pourraient donner un coup de pouce supplémentaire après la décision d’achat des avions de combat américains. Afin d’ouvrir davantage l’accès au plus grand marché de consommation du monde, l’UDC demande au Conseil fédéral et à son administration de reprendre très vite les négociations de libre-échange avec les Etats-Unis.

La Chine est également devenue un partenaire commercial important pour la Suisse. En 2020, notre pays a exporté pour 14,73 milliards de francs de marchandises vers la Chine et, parallèlement, la Chine a vendu pour 16,1 milliards de francs de marchandises à la Suisse. Dans les années 1990 encore, la Chine était à peine perceptible en tant que partenaire commercial de la Suisse. L’importance croissante de ce vaste pays est soutenue par un accord bilatéral de libre-échange, qui est entré en vigueur en 2014 et prévoit une réduction progressive des droits de douane.

Ce sont précisément les conflits pluridimensionnels croissants entre les différentes grandes puissances qui montrent combien il est important pour la Suisse d’entretenir de bonnes relations avec tous les pays. En raison de sa petite taille et de sa forte exposition économique, la Suisse est particulièrement vulnérable et ne peut se permettre de s’immiscer dans les conflits ou de se placer entre les grandes puissances. Par contre, grâce à sa neutralité, la Suisse peut se positionner comme un intermédiaire fiable et offrir ses bons offices. Il faut résister à la tentation de se joindre à des sanctions unilatérales ou à des mesures punitives prises par d’autres États. L’UDC ne comprend pas la décision du Conseil fédéral et des autres partis politiques d’intégrer la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU en tant que membre non permanent en 2023/2024. L’UDC continuera à s’opposer à cette décision parce qu’elle entraîne la Suisse dans les conflits internationaux et remet en question sa neutralité.

Suppression totale des droits de douane pour les produits industriels

La Suisse a déjà aboli la majeure partie des droits à l’importation pour les produits industriels. Certains de ces droits restent dus à cause de mesures de protection désormais obsolètes en faveur d’anciennes industries dites propres (par exemple, l’industrie textile) qui ont aujourd’hui disparu. La protection des importations n’est donc plus d’actualité et renchérit inutilement les achats pour les entreprises et les commerçants en Suisse. La Confédération estime que la charge administrative des entreprises sera réduite de 100 millions de francs par année. En effet, la preuve liée aux règles d’origine est simplifiée, voire totalement éliminée. Ces économies profiteront à l’industrie d’exportation suisse, mais aussi aux consommateurs de notre pays. L’UDC plaide donc pour une suppression rapide et unilatérale des droits de douane suisses sur les produits industriels.

Non au chantage de l’UE

L’UDC s’est réjouie de constater qu’en mai dernier, le Conseil fédéral ait interrompu les négociations relatives à l’accord-cadre institutionnel. Notre engagement incessant depuis des années a payé. Nous espérons que les contacts qui vont suivre et les négociations ponctuelles entre la Suisse et l’UE se dérouleront sur un pied d’égalité et que les traités en vigueur seront également respectés par l’UE. Toute discrimination, comme la non-reconnaissance de la Bourse suisse ou celle des autorisations de produits déjà reconnues, doit être systématiquement contestée par notre pays. Il faut, le cas échéant, exiger sa suppression et appliquer, si nécessaire, des contre-mesures. L’UDC rejette fermement le paiement d’un « droit d’accès » ou d’un « paiement d’apaisement » à l’UE, unique au monde, sous le couvert du milliard de cohésion.  L’UDC s’inquiète du fait que les autres partis veulent déjà céder et régler ce milliard en dépit de cette discrimination supplémentaire de l’UE. L’UDC demande l’annulation de ces paiements, car il s’agit d’un gaspillage de l’argent des contribuables suisses. Notons à ce propos que les États de l’EEE ne sont plus disposés à continuer de payer ces milliards de cohésion, également connus comme « subventions de l’EEE ».

Pas d’orientation unilatérale vers l’UE

La Suisse fait des échanges avec le monde entier. En tant qu’économie orientée vers l’exportation, nous avons besoin d’accords de libre-échange avec d’autres pays. Compte tenu de l’importance changeante des marchés, il est important que nous ayons une approche multilatérale et que nous ne nous orientions pas uniquement vers l’UE. Les accords de libre-échange existants doivent être garantis et renforcés et de nouveaux accords de libre-échange doivent être négociés. En outre, la Suisse doit maintenir sa neutralité et utiliser ses bons offices et ses bonnes relations dans le monde sans se laisser entraîner dans des conflits entre grandes puissances. Dès lors, les milliards de cohésion et les éventuelles discriminations venant de l’UE doivent être catégoriquement rejetés.

Magdalena Martullo
Magdalena Martullo
conseillère nationale Lenzerheide (GR)
 
Nous utilisons des cookies pour personnaliser le contenu et les publicités, proposer des fonctionnalités pour les médias sociaux et pour analyser l'accès à notre site. Nous fournissons également des informations sur l'utilisation de notre site Web à nos partenaires des médias sociaux, de la publicité et de l’analyse.Voir les détails Voir les détails
Je suis d'accord