Exposé

L’UDC, le parti des solutions: un bilan intermédiaire

Depuis les élections du 9 octobre 2003, l’UDC est plus que jamais un parti populaire. Sa part électorale est de 26,7% et elle occupe 63 des 246 sièges du parlement fédéral. Compte tenu des traditions

Caspar Baader
Caspar Baader
Gelterkinden (BL)

Depuis les élections du 9 octobre 2003, l’UDC est plus que jamais un parti populaire. Sa part électorale est de 26,7% et elle occupe 63 des 246 sièges du parlement fédéral. Compte tenu des traditions électorales suisses, la redistribution qui a eu lieu en 2003 dans le camp bourgeois en faveur de l’UDC était énorme. Mais le camp gauche-vert est également sorti renforcé de ces élections. Contrairement à ce que les médias et la gauche ont régulièrement affirmé par la suite, il n’y a eu ni glissement à droite, ni blocage et encore moins crise de concordance après ce scrutin. Le fait est par contre que les deux partis du centre, le PRD et le PDC, ont perdu leur majorité et ne peuvent plus, seuls, changer le cours des choses. Dans ce nouveau contexte, l’UDC, qui s’est également renforcée au Conseil fédéral, a réussi à imposer un tournant dans des questions politiques essentielles même si elle n’a pas pu faire accepter l’entier de ses revendications.

Conséquence logique de ce succès électoral, le 10 décembre 2003 le parlement a enfin rétabli une concordance depuis longtemps disparue en élisant avec Christoph Blocher un deuxième représentant UDC au Conseil fédéral, notre parti devant ainsi assumer la responsabilité gouvernementale qui lui revient. Malheureusement, il n’a pas été possible de créer une majorité bourgeoise fiable et solide au Conseil fédéral, certains représentants gouvernementaux des partis du centre déviant régulièrement des principes élémentaires de la politique bourgeoise. C’est là une des grandes différences entre le Conseil fédéral d’aujourd’hui et celui d’il y a 25 ans. La double représentation de l’UDC a cependant permis de placer de nouveaux accents. Je songe par exemple à la politique financière: les deux conseillers fédéraux UDC sont jusqu’ici les seuls à avoir fait la preuve par l’acte de leur volonté de réduire l’administration pour permettre à la Confédération de faire de réelles économies.

Après les turbulences du début de la législature, il s’agissait pour nous de consolider un groupe parlementaire sensiblement renforcé et de poursuivre le travail programmatique de fond. L’UDC a élaboré de nombreux documents stratégiques et multiplié les interventions parlementaires dont une forte proportion ont eu du succès.

Car il faut bien le dire: l’UDC anticipe les événements. La politique UDC est axée sur la recherche de solutions. Preuve en est le fait que de nombreuses propositions de l’UDC, après avoir été dénigrées, sont reprises après coup par le Conseil fédéral et les autres partis. Par exemple en matière de lutte contre les abus dans le droit d’asile. C’est le mérite du conseiller fédéral Christoph Blocher d’avoir combattu les abus dans le droit d’asile et des étrangers par une exécution rigoureuse des dispositions légales en place.

Conséquence: le nombre de demandes d’asile a drastiquement diminué. Le recul a été proportionnellement supérieur à la baisse constatée dans d’autres pays. C’est aussi son mérite d’avoir fait accepter par le parlement, dans le cadre de la révision des lois sur l’asile et sur les étrangers, de nouveaux instruments qui lui permettront de poursuivre la lutte contre les abus.

En politique sociale aussi, les propositions de l’UDC finissent par recueillir des majorités. Après l’initiative UDC sur l’or qui a surtout permis de faire échouer le lamentable projet de fondation de solidarité, les autres partis gouvernementaux sont aujourd’hui prêts à verser au fonds AVS les sept milliards de francs qui représentent la part de la Confédération à l’or excédentaire de la BNS. Ce procédé permet d’apporter une contribution au financement à long terme de l’AVS, la principale œuvre sociale suisse, sans charger les contribuables. Concernant l’AI, l’UDC a lancé le débat sur l’invalidité simulée et présenté l’an passé un document stratégique sur ce thème. Dans ce domaine encore, notre politique semble s’imposer, une majorité du parlement estimant aujourd’hui qu’il faut commencer par régler les dysfonctionnements de l’AI avant de songer à lui donner des moyens financiers supplémentaires. La 5e révision de l’AI va précisément dans ce sens. Le 4 octobre dernier, le Conseil national a clairement manifesté sa volonté d’assainir durablement l’AI en rationalisant les procédures auxquelles est soumise l’obtention d’une rente AI. S’agissant des caisses de pension de la Confédération et de ses entreprises autonomes, le Conseil fédéral a enfin décidé d’imposer le passage de la primauté des prestations à la primauté des cotisations. L’UDC demande depuis longtemps cette adaptation des caisses publiques aux caisses de prévoyance privées. Dans le domaine de la santé publique, le refus de la 2e révision de la LAMal en hiver 2003 a renforcé la position de notre initiative populaire pour la baisse des primes. Les réformes proposées ultérieurement par le conseiller fédéral Pascal Couchepin et dont le parlement n’a examiné qu’une petite partie sont certes modestes, mais elles vont dans la bonne direction, donc dans celle de notre initiative. Il faut davantage imposer les lois du marché dans le secteur de la santé publique, supprimer l’obligation contractuelle et réduire le catalogue des prestations couvertes par l’assurance de base.

L’UDC a aussi marqué de son empreinte la politique européenne de la Suisse. Et elle continuera de le faire après les votations sur Schengen/Dublin et l’extension de la libre circulation des personnes. Depuis la votation sur l’EEE, le Conseil fédéral et la majorité du parlement se sont ralliés à la voie bilatérale ouverte par l’UDC. L’adhésion à l’UE n’est aujourd’hui plus une option envisageable pour le peuple (rejet de l’initiative « Oui à l’Europe » par plus de 78% des votants) et l’économie. Les partis du centre commencent même à soutenir l’idée de l’UDC d’un retrait de la demande d’adhésion déposée à Bruxelles. Cosignée par des représentants du PRD et du PDC, l’intervention parlementaire qui vient d’être déposée dans ce sens renforce notre position.

Une réorientation utile s’amorce aussi en politique financière et fiscale grâce à la pression constante de l’UDC et contre l’opposition acharnée de la gauche. Les deux programmes d’allègement budgétaire 2003 et 2004 sont un premier jalon sur la voie d’un assainissement des finances fédérales par une réduction des dépenses. Depuis plusieurs années déjà, l’UDC fait dans chaque débat budgétaire des propositions concrètes de réduction des dépenses fédérales de plusieurs centaines de millions de francs. Bon nombre de ces idées ont été reprises dans les PAB 03 et 04. L’abaissement des impôts, taxes et redevances, qui ne cessent d’augmenter, est un autre thème central de l’UDC. Cela fait longtemps que nous demandons une réforme de l’imposition des sociétés et des familles pour renforcer la place économique suisse et accroître le pouvoir d’achat des familles. Le Conseil fédéral semble avoir enfin compris la nécessité d’une telle intervention et il a fait diverses propositions qui demandent cependant encore des corrections.

La politique du centre-gauche menée depuis plus 15 ans ne peut pas être corrigée du jour au lendemain. L’UDC en est bien consciente. Grâce à un travail programmatique sérieux, notre parti a pris le leadership dans la plupart des grands dossiers politiques et il a réussi à imposer quelques corrections avec le concours de ses deux conseillers fédéraux. Ainsi, nous avons réussi à empêcher que l’inutile projet de réforme des institutions de conduite de l’Etat soit relancé. En lieu et place d’un boursouflement de l’appareil étatique par la création d’un gouvernement à deux cercles ou d’un Conseil fédéral à neuf membres, le Conseil fédéral a été chargé de présenter au parlement des propositions visant à augmenter l’efficience de l’administration. En été 2004, le Conseil fédéral a refusé d’entrer en matière sur la révision de la loi fédérale sur les stupéfiants. L’UDC a pris une large part dans cette décision, car elle est le seul parti gouvernemental à combattre résolument la légalisation du cannabis. Enfin, nous avons réussi à restreindre le nuisible droit de recours des associations grâce à une intervention parlementaire du conseiller aux Etats Hans Hofmann.

Ce bilan intermédiaire est encourageant. Les choses progressent par petits pas dans le bon sens. Mais les objectifs de l’UDC ne sont pas encore atteints, beaucoup s’en faut. De grands efforts seront nécessaires durant la deuxième moitié de la législature pour corriger en partie au moins les erreurs commises durant ces quinze dernières années. L’UDC, le parti des solutions, profitera de sa position de premier parti politique de Suisse pour faire pression sur le gouvernement et le parlement. Nos priorités sont la poursuite rigoureuse de la politique européenne, la réforme de l’imposition des entreprises et des familles ainsi que la réforme des œuvres sociales, soit notamment l’AI et l’assurance-maladie. Nous sommes persuadés que cette politique génère de la croissance économique, donc de nouveaux emplois. En outre, il s’agira de réviser la loi sur la caisse de pension de la Confédération et d’empêcher des nouveaux impôts, taxes et redevances comme, par exemple, la taxe CO2.

 

Caspar Baader
Caspar Baader
Gelterkinden (BL)
 
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