Exposé

Plutôt une diversité culturelle qu’une uniformité cultivée par l’Etat

Vous ne connaissez sans doute pas le groupe de yodleurs de Sigriswil qui a enthousiasmé des centaines de Suisses de l’étranger mais aussi d’Argentins lors de sa tournée Argentine. Voyage financé par s

Adrian Amstutz
Adrian Amstutz
conseiller national Sigriswil (BE)

La Suisse possède une culture riche et indépendante qui bénéfice d’une belle réputation dans le pays même, mais aussi à l’étranger.

Vous ne connaissez sans doute pas le groupe de yodleurs de Sigriswil qui a enthousiasmé des centaines de Suisses de l’étranger mais aussi d’Argentins lors de sa tournée Argentine. Voyage financé par ses propres moyens, il faut le souligner. Mais peut-être connaissez-vous le compositeur et pianiste bâlois George Gruntz qui rencontre un énorme succès international avec son Concert Jazz Band. Qu’est-ce que le groupe d’amateurs de Sigriswil et la star mondiale du jazz peuvent bien avoir en commun? Les deux ont leurs racines en Suisse; les deux sont devenus ce qu’ils sont par leurs propres forces. Les deux enthousiasment des femmes et des hommes aussi bien dans leur propre pays qu’à l’étranger. Les deux sont d’excellents ambassadeurs de la culture suisse. Ah oui, ils ont encore un autre point commun: les deux se passent des béquilles étatiques de Pro Helvetia, les deux sont indépendants et donc crédibles.

Ces yodleurs et le virtuose du jazz sont deux exemples parmi une centaine d’autres de la manière dont la culture peut être vécue en Suisse avec succès et sans subventions.

Mais il existe encore une autre culture dans notre pays. Celle produite par des artistes choyés par l’Etat comme Pipilotti Rist à laquelle Pro Helvetia assure depuis des années un revenu confortable. Ou encore le cinéaste Mike Eschmann dont le film « Breakout », une œuvre méprisant les femmes et glorifiant la violence, a bénéficié d’une subvention de 650 000 francs de la section cinéma de l’Office fédéral de la culture.

Prochaines décisions dans le domaine culturel
Pour l’UDC, la situation est claire: la bureaucratie culturelle inefficace et dispersée entre plusieurs départements fédéraux (Office fédéral de la culture, programme de promotion culturelle de la DDC, Centre de compétence pour la politique culturelle extérieure) doit être remplacée par une organisation svelte, strictement réduite au mandat constitutionnel et la fondation Pro Helvetia doit être intégrée dans l’organisation de promotion de la Suisse. Ces corrections indispensables doivent être inscrites dans la nouvelle loi sur l’encouragement de la culture et la révision de la loi sur Pro Helvetia. Les deux projets doivent se conformer strictement aux dispositions constitutionnelles qui donnent aux cantons la première compétence dans le domaine culturel. La Confédération ne peut et ne doit agir qu’à titre complémentaire. Ce principe doit être absolument respecté. Il faut également veiller à ce que la notion de culture soit interprétée de manière restrictive dans ces projets de lois. L’UDC refuse notamment que l’action culturelle de l’Etat soit mêlée à d’autres politiques. Ce qui compte, c’est que tous les encouragements culturels de la Confédération soient réunis sous le même toit et que les coûts et les résultats des mesures de soutien soient soigneusement contrôlés. Il faut que les interventions de l’Etat dans le domaine culturel soient plus transparentes et que les moyens financiers à disposition soient utilisés de manière plus efficiente.

La Suisse possède depuis toujours un héritage culturel important et divers. La géographie particulière de notre pays a conduit à l’éclosion d’une multitude d’expressions culturelles, d’une foule d’us et de coutumes ainsi que de quatre langues dans un espace restreint. Les particularités culturelles de la Suisse sont connues et appréciées au niveau national et international. Elles constituent de ce fait aussi un facteur économique dont on ne saurait sous-estimer l’importance (par exemple, dans le tourisme). La culture est un des facteurs de cohésion du peuple suisse et notre riche offre culturelle donne aux étrangers soucieux de s’intégrer un excellent moyen de se rapprocher de la population autochtone (par exemple, par le biais des sociétés). Nous songeons moins à des manifestations coûteuses et élitaires destinées à une minorité qu’à l’engagement personnel de chaque individu, par exemple dans des théâtres amateurs, des sociétés de musique, des chœurs, des groupes folkloriques jusqu’aux guggenmusik. Cette culture a précisément émergé de manière indépendante et sans aucun soutien de l’Etat.

Influence onéreuse et inefficace de la Confédération
Depuis quelques années, la Confédération s’arroge de plus en plus de compétences dans le domaine culturel. Cette intervention non coordonnée a conduit à l’éclosion d’un vaste appareil bureaucratique qui gaspille l’argent des contribuables. La politique culturelle actuelle est en opposition avec la Constitution fédérale qui accorde aux cantons la primauté dans ce domaine.

Considérations finales
L’UDC revendique une politique culturelle réaliste et adaptée aux circonstances. Les principes suivants doivent être contraignants au niveau fédéral:

  1. respecter strictement le principe de la subsidiarité conformément à la Constitution fédérale; la Confédération n’a pas à intervenir dans des compétences cantonales; les dispositions constitutionnelles doivent être interprétées de manière restrictive.
  2. concentrer les activités culturelles de la Confédération à l’OFC (compétence exclusive de la Confédération) tout en réduisant massivement la bureaucratie culturelle.
  3. renoncer à faire de la politique culturelle au DFAE; supprimer le Centre de compétence pour la politique culturelle extérieure (CCE) ainsi que les programmes d’encouragement culturel de la DDC; les activités indispensables doivent être intégrées à l’OFC et les autres programmes doivent être supprimés.
  4. intégrer Pro Helvetia dans une organisation de promotion de la Suisse; réduire massivement les moyens financiers et les concentrer sur un petit nombre de tâches.
  5. développer un concept culturel alternatif qui améliore les conditions-cadres du mécénat par des allègements fiscaux; mieux tenir compte du rôle des associations; les cantons et les communes sont invités à renforcer la collaboration avec celles-ci.
  6. ne soutenir des projets culturels que s’ils disposent également d’un financement par des tiers; sans fonds tiers il est difficile de prouver l’existence d’une demande pour un projet.
  7. des projets ayant pour contenu le mépris des femmes ou la glorification de la violence n’ont pas droit au soutien de l’Etat.
  8. faire évaluer par une instance indépendante la politique culturelle et d’encouragement de la Suisse et, par conséquent, faire évaluer de manière indépendante les projets soutenus; l’UDC demande en outre que la Commission de gestion ouvre une enquête sur les réseaux de copinages dans les organes responsables de l’aide à la culture.
Adrian Amstutz
Adrian Amstutz
conseiller national Sigriswil (BE)
 
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