Exposé

Pourquoi faut-il lancer une nouvelle initiative sur les étrangers?

La population suisse a massivement augmenté ces dernières années: entre 1990 et 2010, la population résidante a passé de 6,7 millions à 7,87 millions d’habitants, soit une progression de 1,1…

Christoph Blocher
Christoph Blocher
anc. conseiller fédéral Herrliberg (ZH)

1. La population augmente surtout à cause de l’immigration incontrôlée

La population suisse a massivement augmenté ces dernières années:

entre 1990 et 2010, la population résidante a passé de 6,7 millions à 7,87 millions d’habitants, soit une progression de 1,1 million.

L’immigration a surtout augmenté durant les dix dernières années parce que la Suisse a abandonné la gestion, le contrôle et le contingentement de l’immigration et parce qu’elle a accepté que son pouvoir dans ce domaine soit limité par des accords internationaux.

Ainsi, la population étrangère s’est accrue uniquement du fait de l’immigration nette (immigrants moins émigrants)

de 273’000 entre 2000 – 2005 et
de 382’000 entre 2006 – 2010.

Durant les seules cinq dernières années (2006 à 2010), 76 000 personnes ont immigré en moyenne nette par an en Suisse.

2. Les conséquences de cette immigration massive

La Suisse est pleine à craquer et les problèmes qui en découlent ne cessent de s’aggraver. Personne ne conteste ce fait. Mais les responsables refusent résoudre les problèmes.

Les immigrants ont besoin

  • de logements > pénurie de logements
  • de routes > chaos sur les routes
  • de transports publics > trains bondés
  • d’écoles > problèmes scolaires en raison des langues étrangères
  • d’énergie > pénurie d’électricité
  • en cas de ralentissement économique > plus de chômeurs et d’assistés sociaux
  • de terres cultivables pour la construction > perte de terres cultivables

Dans aucun autre pays d’Europe la part des étrangers à la population active n’est aussi forte qu’en Suisse. Et cela bien que le taux de naturalisation par habitant ne soit à nulle part aussi élevé qu’en Suisse.

Parts des étrangers à la population active en comparaison internationale en 2009:

Aucun pays au monde ne renonce aux instruments lui permettant de gérer indépendamment son immigration. Même les pays d’immigration classiques comme les Etats-Unis, le Canada et l’Australie ne le font pas. La Suisse doit à nouveau reprendre le contrôle de sa politique des étrangers.

3. Libre circulation des personnes et chômage

Malgré une conjoncture exceptionnellement forte, le chômage dépasse aujourd’hui 3% en Suisse. Lorsqu’elle contrôlait encore son immigration, la Suisse ne connaissait un tel taux de chômage que lors de forts ralentissements économiques et de récessions. Le chômage augmentera massivement lorsque la conjoncture baissera, car les étrangers – notamment les ressortissants de l’UE – ne rentreront pas dans leurs pays.

4. Fardeau pour les institutions sociales

Aujourd’hui déjà, alors que la conjoncture connaît un niveau exceptionnel, les institutions sociales suisses sont fortement sollicitées par les étrangers.

 

5. Immigration incontrôlée: miracle de l’occupation ou bulle de savon?

Les associations économiques, notamment, répètent comme moulins à prières que la libre circulation des personnes est la cause de la reprise économique. Cette affirmation est fausse et stupide. Tout au plus peut-on dire qu’une reprise économique conduit à la création d’emplois et à un fort taux d’occupation.

Mais même ce dernier constat suscite des réserves si on observe avec précision le développement de ces vingt dernières années. Ainsi, l’immigration incontrôlée a avant tout provoqué une augmentation du nombre d’employés de l’Etat. Voilà pourquoi « la part du secteur public à l’occupation a progressé de 5 points-%, soit de 18% en 1990 à plus de 23% aujourd’hui ».

Cela signifie que

durant les années de vaches maigres (1990 à 2000) le secteur privé suisse a perdu plus de 200 000 employés; durant les années de vaches grasses (2005 – 2010), les emplois supprimés dans le secteur privé pendant les années nonante n’ont pas encore été complètement compensés.

En revanche, l’emploi dans le secteur public a constamment progressé entre 1990 et 2010, même durant les années économiquement défavorables. La croissance de l’emploi grâce à l’immigration doit donc être mise entièrement sur le compte du secteur public depuis 1990:

  • administration + 27’000
  • éducation et enseignement + 51’000
  • santé et social + 138’000

Il semble que les associations économiques ignorent ces chiffres.

6. Conclusion

La gestion et la limitation de l’immigration représentent des marges de manœuvres importantes pour un pays libre et souverain. Il faut que la Suisse retrouve sa capacité d’agir dans ce domaine. Voilà pourquoi il faut lancer une nouvelle initiative sur les étrangers.

Christoph Blocher
Christoph Blocher
anc. conseiller fédéral Herrliberg (ZH)
 
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