Un régime d’immigration autodéterminé pour la Suisse

L’immigration, c’est comme l’eau: quand on réussit à la canaliser et à l’orienter, elle devient une ressource précieuse. En revanche, si on la laisse aller sans aucun contrôle, le pays et son peuple seront tôt au tard inondés. C’est exactement ce qui s’est produit en Suisse depuis l’introduction de la complète libre circulation des personnes avec l’UE.

Marco Chiesa
Marco Chiesa
conseiller national Ruvigliana (TI)

Pour freiner et diriger ces flux migratoires échappant à tout contrôle, nous sommes contraints aujourd’hui de reprendre les choses en main et de décider de notre propre compétence et de manière autonome des conditions dans lesquelles un étranger peut venir vivre et travailler en Suisse ainsi que dans lesquelles il doit repartir. Telle était bien l’intention de l’initiative contre l’immigration de masse que le peuple a acceptée et qui est donc devenue l’article 121a de la Constitution fédérale.

Il n’y a là rien de scandaleux ou de révolutionnaire. Lorsqu’un inconnu frappe à la porte, le maître de la maison a le droit de décider s’il veut le laisser entrer ou non. Pourquoi n’en ferions-nous pas de même quand il s’agit de notre pays? C’est une simple question de bon sens humain que de ne pas renoncer à protéger sa patrie. Il n’y a pas lieu de craindre de se faire traiter de "populiste" en défendant cette position. Vous le savez bien, Chers Amis de l’UDC, les gens crédules de la gauche et du centre politique font systématiquement acte d’allégeance dans leurs rapports avec Bruxelles et passent leurs temps à minimiser les effets de l’inondation nuisible qui nous vient de l’UE. Comment en effet appeler autrement une immigration nette de 800 000 personnes en l’espace de 10 ans, soit le double de la population du canton du Tessin? On ne peut plus ignorer un phénomène d’une telle ampleur. Et le peuple ne croit plus celles et ceux qui prétendent que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Néanmoins, on ne ressent aucune gêne dans les larges milieux politiques qui ont foulé au pied la volonté exprimée par les Suissesses et les Suisses. Les éloges bruyants venus de Bruxelles concernant la manière dont la décision populaire du 9 février 2014 a été ignorée ont même été reçus avec plaisir par les "chats et les renards" qui sévissent dans la cour de la Berne fédérale.

Chers Délégués, je suis heureux de pouvoir partager avec vous quelques réflexions aujourd’hui. Ce sont les considérations d’une personne qui habite et qui travaille au sud des Alpes où la libre circulation des personnes provoque une grande misère et détruit le marché du travail. Vous avez sans doute pu constater que le Tessin a toujours soutenu les combats de l’UDC pour l’autodétermination et l’indépendance. Après l’EEE, le peuple tessinois a aussi rejeté les accords bilatéraux I avec une proportion de 65%.

Nous n’avons pas refusé au Tessin le principe de la voie bilatérale qui est issue du rejet de l’EEE. Mais mes concitoyennes et mes concitoyens tessinois n’ont eu aucun mal à comprendre les graves conséquences d’une immigration incontrôlée. Mon canton s’est très rapidement transformé en un eldorado pour des spéculateurs et des chefs d’entreprise aux activités économiques sans aucun principe moral. Les 16 conventions collectives de travail avec des salaires minimaux obligatoires que le gouvernement tessinois a dû imposer parlent un langage clair.

Le dumping salarial est une réalité; les Suisses sont remplacés par des travailleurs étrangers; censée protéger la population résidante, la préférence nationale est restée lettre morte. Et nous autres, habitants de cette région ensoleillée de Suisse, nous avons du mal à garder notre sérieux quand les prétendues élites de notre pays répètent comme moulins à prière que la Suisse n’admet que l’immigration de personnes ayant des qualifications professionnelles particulières, des personnes qu’on ne trouve pas en Suisse ou encore des personnes acceptant des bas salaires pour des travaux que personne ne veut faire ici. Nous avons la nette impression qu’on se moque de nous quand nous lisons des études tendancieuses faisant l’éloge de la libre circulation des personnes. Des études idéologiques commandées et payées par des milieux dont on sait la soumission totale à l’égard de Bruxelles. Nous nous rappelons alors avec une certaine fierté que la Suisse se débrouillait fort bien toute seule avant les accords bilatéraux I. Nous n’étions pas un pays sous-développé et nous ne le serons jamais si nous avons le courage de revenir à l’autodétermination et à l’indépendance.

Aucune de ces grandes lumières n’a jamais eu le courage d’admettre que la libre circulation des personnes est anticonstitutionnelle. Elle est en opposition avec le principe constitutionnel de la protection des générations futures et de notre pays, principe voulu par le peuple et les cantons. Voilà la vérité. Le 16 décembre 2016 est le jour d’une trahison incommensurable. L’UDC, parti du peuple, a l’obligation de se battre contre la colonisation par l’UE et contre les collaborateurs suisses. Nous pouvons gagner ou perdre, mais nous n’avons pas le droit de nous cacher et de refuser de nous battre pour nos idéaux et nos principes.

La libre circulation des personnes continuera de discriminer nos pères de famille, les chômeurs de plus de 50 ans et les jeunes à la recherche de leur premier emploi. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), le chômage des jeunes a atteint presque 12% en Suisse. Ce chiffre est en claire opposition avec les allégations du Secrétariat d’Etat à l’économie qui ne tient compte que des chômeurs annoncés. Le beau résultat de 3% obtenu de cette manière ignore la peine de milliers de Suissesses et de Suisses. Il ignore toutes les personnes vivant de l’assistance sociale qui sont au nombre de 8000 au Tessin ou encore les personnes sous-employées (18 000 au Tessin) ainsi que toutes celles et ceux qui ne veulent pas s’annoncer aux offices de placement.

Chez toutes ces personnes, souvent issues de la classe moyenne et dont le nombre a sans doute doublé ces dernières années, nous relevons une crainte, voire un désespoir croissant devant la libre circulation des personnes. Parallèlement, nous constatons que le nombre de frontaliers a passé de 35 000 à 650 000. "Grâce" à la libre circulation des personnes, on compte cette année pour la première fois plus de travailleurs étrangers que de suisses dans le canton du Tessin. La libre circulation des personnes a attiré des milliers d’étrangers dans le marché du travail. Il s’agit principalement de personnes aux qualifications professionnelles moyennes, voire basses qui ont découvert un véritable eldorado chez nous. Pour faire plaisir à l’UE, nous avons ouvert grandes les portes au détriment de la population indigène qui craint de plus en plus pour son propre avenir et celui de ses enfants. D’un point de vue socio-économique, nous avons clairement marqué un autogoal en renonçant à gérer de manière autonome l’immigration sur notre territoire.

L’immigration, c’est comme l’eau. Nous devons certes veiller à donner de l’eau à la terre, mais nous devons empêcher une inondation. Il s’agit maintenant de lancer avec conviction notre initiative interdisant la libre immigration depuis l’UE. Nos adversaires s’efforceront comme de coutume de nous dénigrer et de faire peur à la population, mais nous devons avoir la force de relever ce défi. La Suisse a besoin de nous. Je veux pouvoir léguer à mes enfants une Suisse sûre d’elle, une Suisse autodéterminée, cette Suisse que j’ai moi-même reçue et qui figurait dans mes livres d’histoire. Une Suisse qui ne s’est pas inclinée devant la supériorité numérique des Habsbourg. A la fin du 18e siècle les pères de ma patrie ont eu le même courage lorsqu’ils ont chassé en criant "Nous sommes libres et nous sommes Suisses" les "Cisalpini" venus de Campione en Italie. Cette bataille a eu lieu au bord du lac de Lugano (lago del Ceresio).

Je suis convaincu que le temps est venu de nous souvenir de nos racines et de faire preuve du même courage que nos ancêtres.

Le principe est clair et simple: nous ne pouvons pas être vraiment libres, nous ne pouvons pas être vraiment Suisses si nous ne pouvons pas décider librement et de manière autonome de notre avenir.

Marco Chiesa
Marco Chiesa
conseiller national Ruvigliana (TI)
 
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