Journal du parti Franc-parler avril 2013

« Les émotions relèguent le débat objectif au second plan »

Le conseiller aux Etats Alex Kuprecht (SZ) est vice-président de la Commission de la politique de sécurité du Conseil des Etats et donc un spécialiste des questions militaires. Franc-parler l’a interrogé au sujet du Gripen et de l’armée.

Monsieur le conseiller aux États, ces derniers mois on a pu lire de nombreux articles concernant la défense nationale. En tant que vice-président de la Commission de la politique de sécurité du Conseil des États, que pensez-vous de l’actuelle controverse ?
Alex Kuprecht : Le débat se situe en ce moment à un niveau très émotionnel. D’une part, nous serons bientôt appelés à nous prononcer sur l’initiative lancée par le GSsA, visant l’abrogation du service obligatoire, et d’autre part, le Parlement se penchera prochainement sur le remplacement des avions Tiger. Les émotions, attisées par les médias, relèguent le débat objectif au second plan.

Êtes-vous satisfait de la collaboration avec le Département de votre conseiller fédéral ?
Alex Kuprecht : La collaboration avec le DDPS se déroule bien. Tant le conseiller fédéral Maurer que ses collaborateurs font du bon travail et se montrent toujours ouverts aux sollicitations de la Commission.

Combien d’avions de combat Gripen seront achetés et à quel prix ?
Alex Kuprecht : Selon le message concernant le programme d’armement 2012, il est prévu d’acquérir 22 Gripen qui remplaceront les 54 Tiger F-5, devenus obsolètes. La Suisse disposerait ainsi d’avions en nombre plus réduit mais plus performants. Le prix fixe pour les 22 Gripen est de 3 milliards de francs. Avec les 22 Gripen et les 33 F/A-18, la Suisse disposera alors au total de 55 avions . Ce n’est qu’une fraction de l’ancienne flotte aérienne ! Elle sera toutefois en mesure de remplir ses missions.

Pourquoi le Gripen a-t-il gagné face à ses concurrents ?
Alex Kuprecht : Le Gripen est d’une part plus économique que ses concurrents. Il présente en outre le meilleur rapport qualité-prix et génère aussi le moins de frais d’entretien. Il convient en effet de prendre en compte que l’armée se compose non seulement d’une armée de l’air, mais aussi de troupes au sol, et que la logistique de celles-ci doit être assurée. Notre Commission a signalé, lors des débats relatifs au Rapport sur l’armée, qu’il manque à cet effet près de 1.5 milliard de francs et que seule une faible partie de l’armée de terre est équipée.

Quels sont les points clés d’une armée efficace pour notre Suisse ?
Alex Kuprecht : La décision du Parlement de fixer les effectifs de l’armée à 100‘000 hommes, ainsi qu’un plafonnement des dépenses à 5 milliards sont les règles impératives. Il est en outre nécessaire de combler les lacunes en matière d’équipement et de mettre au point des programmes d’armement planifiables pour l’avenir à hauteur de 750 millions de francs environ, pour remplacer le matériel vétuste. La formation doit correspondre aux standards actuels. Quant à l’organisation de la mobilisation, elle doit toujours être flexible.

En mars 2013, le Conseil des États, emboîtant le pas au National, a rejeté l’initiative pour l’abrogation du service militaire obligatoire. Qu’en dites-vous ?
Alex Kuprecht : La garantie d’une armée de défense fonctionnelle est impossible sans obligation de servir. Pour vivre en liberté et en paix, il est nécessaire que chacun soit suffisamment en bonne santé pour servir la communauté. Ce n’est pas réalisable sur une base volontaire. L’initiative lancée par le GSsA est une suppression déguisée de l’armée, raison pour laquelle elle doit être fermement rejetée.

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