Journal du parti Franc-parler juillet 2021

«Les partisans de l’UE ne vont pas baisser les bras! »

L’ancien conseiller fédéral Christoph Blocher explique ce que veulent dire les feux d’avertissement allumés par l’UDC. Et quelle stratégie la Suisse doit adopter dans sa politique européenne.

Monsieur Blocher, vous avez célébré la fin définitive des négociations sur l’accord institutionnel avec l’UE en allumant des feux de joie dans tous les cantons suisses. Que vouliez-vous exprimer par cette action ?

Tout d’abord, la joie d’avoir préservé notre indépendance. Mais plus important encore : ces grands feux sont des «feux d’avertissement», un signe que nous sommes prêts à défendre à l’avenir l’indépendance de la Suisse!

Avec l’enterrement de l’accord-cadre, vous avec gagné la deuxième grande bataille dans le domaine de la politique européenne après le refus d’adhérer à l’Espace économique européen (EEE) en 1992. Quels facteurs ont été déterminants cette fois-ci ?

Lors de la votation sur l’EEE, c’est le peuple qui, au terme d’une votation populaire, a dit NON à l’intégration de la Suisse dans l’UE. Cette fois-ci, c’est le gouvernement qui avait déjà fait le pas. Ce qui a été déterminant cette fois, c’est que les conséquences négatives concrètes étaient déjà évidentes si l’on acceptait la législation et l’autorité judiciaire de l’UE, comme cela était stipulé dans l’accord institutionnel. Cela a interpellé les syndicats, les milieux bourgeois et les cantons.

Les euroturbos de tous les autres partis ne semblent pas disposés à baisser les bras. Les voilà en effet qui élaborent secrètement de nouveaux plans pour lier plus étroitement la Suisse à l’UE. Où résident les plus grands dangers ?

Il est clair que seuls ceux qui sont en faveur d’une adhésion à l’UE peuvent approuver un tel accord institutionnel. On sait très bien que ces milieux vont continuer à œuvre dans ce sens. Ils pactisent même avec l’UE d’une manière qui frise la trahison. Le danger est qu’ils essaient de le faire par petites tranches et par le biais d’accords anodins.

Quelle stratégie la Suisse doit-elle adopter face à l’Union européenne ?

Il faut dire clairement à l’UE qu’il est hors de question de conclure un accord institutionnel pour la bonne raison que la Suisse ne peut pas renoncer à son indépendance et qu’elle ne veut pas remplacer le droit de vote de ses citoyennes et citoyens par la législation de l’UE. L’UE doit bien le comprendre.

Il faut en outre exiger de l’UE qu’elle respecte les accords bilatéraux conclus à ce jour. Si elle ne le fait pas, la Suisse devra prendre des contre-mesures. La Suisse est ouverte à de nouveaux accords bilatéraux qui sont dans l’intérêt des deux parties, mais pas s’ils impliquent un engagement institutionnel.

Les paiements de cohésion de plus d’un milliard de francs en faveur de l’UE, qui sont actuellement bloqués, doivent-ils être maintenant libérés ?

Les paiements de cohésion doivent être rejetés en tant que tels. Indépendamment de la charge financière, ce qui est dangereux c’est lorsque de tels montants doivent être versés comme condition préalable pour un marché intérieur ouvert. Il n’existe rien de tel ailleurs dans le monde. La Suisse doit ici dire NON et prendre des contre-mesures.

Ces dernières années et ces derniers mois vous avez totalement concentré votre engagement politique sur la politique européenne. Quels objectifs visez-vous personnellement pour le proche futur ?

Poursuivre mon combat pour l’indépendance de la Suisse et pour un ordre intérieur libéral. Je le fais comme simple citoyen ayant le droit de vote et sans mandat politique.

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par l’auteur
UDC anc. conseiller national (ZH)
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