Journal du parti Franc-parler juillet 2022

La neutralité Suisse ne doit pas mourir en Ukraine

Le retour à la neutralité stricte ne procède nullement d’une démarche de contemplation nostalgique du passé mais constitue au contraire la réponse active de la Suisse la plus actuelle et la plus sûre aux affrontements d’un monde multipolaire en voie de consolidation.

Comme chaque année, le premier jour du mois d’août est pour nous autres Suisses un moment de recueillement, de gratitude et de prière. Recueillement face aux sacrifices et à la sagesse de nos ancêtres, gratitude d’en avoir hérité la paix dans la liberté et prière que l’exception suisse soit durable. Au cœur de notre réflexion cette année : la neutralité, une chose qui ne se décrète pas unilatéralement car elle ne peut exister en dehors du regard de l’autre.

Lorsqu’Hitler est intervenu militairement en 1938 au motif de « libérer les Allemands des Sudètes de l’oppression tchécoslovaque », le Conseil fédéral a opté pour la « neutralité intégrale », rompant alors avec les sanctions économiques prononcées par la Société des Nations à l’encontre l’Italie et dont l’inefficacité était patente : équivalent moderne du siège militaire, les sanctions qui sont des actes de guerre n’en ont jamais arrêté aucune, la Suisse d’alors l’avait compris. Ainsi, lorsque le conflit s’est internationalisé en 1939, le Conseil fédéral a pu réaffirmer sa neutralité stricte tout en mobilisant l’armée aux frontières. Contrairement à ce qui est arrivé aux neutres européens moins strictes qu’elle, la neutralité de la Suisse fut respectée par tous les belligérants tout au long de la 2ème guerre mondiale.

La neutralité sacrifiée
En 1945, la Suisse était seule en Europe à avoir échappé aux bombardements, à l’occupation et aux déportations. Qu’est-il advenu de cette neutralité aujourd’hui ? Entrée en guerre économique aux côtés de l’Union européenne en 2022, la Suisse figure désormais sur la liste russe des nations hostiles. Et de tous les gouvernements du monde, il n’en reste qu’un seul pour croire encore en la neutralité de la Suisse, c’est le Conseil fédéral. Fatigués d’être suisses, tous les partis, à l’exception de l’UDC, se sont réjouis de ce que la Suisse renonce enfin à sa vocation propre pour s’en aller marcher au pas sous la bannière de l’Union européenne.

Les fruits amers de cette politique sont apparu immédiatement : l’invasion de l’Ukraine n’a pas cessé, elle se poursuit de plus belle et menace chaque jour de s’internationaliser, le rouble que l’on a voulu affaiblir en gelant les réserves de change russes est au plus haut, le prix des énergies et du blé a bondi, les pénuries sont programmées, l’inflation induite par la spirale du surendettement des Etats s’accélère, le peuple voit sa prospérité menacée et, pris dans l’engrenage européen, le Conseil fédéral ne peut plus protéger la population dont il a la charge.

Le temps est venu pour le peuple suisse de reprendre son destin en main. N’en déplaise au Conseil fédéral, le retour à la neutralité stricte ne procède nullement d’une démarche de contemplation nostalgique du passé mais constitue au contraire la réponse active de la Suisse la plus actuelle et la plus sûre aux affrontements d’un monde multipolaire en voie de consolidation.

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par l’auteur
UDC conseiller national (GE)
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