Le nouveau traité d’adhésion fera tourner nos traditions au vinaigre !

Le protocole sur la sécurité alimentaire semble inoffensif mais il ne l’est pas. Derrière ce protocole se cache un projet d’intégration de l’UE qui contraint la Suisse à rejoindre un « espace commun de sécurité alimentaire ». Concrètement, cela signifie que nous devrions reprendre le droit européen sans avoir notre mot à dire.

Katja Riem
Katja Riem
conseillère nationale Kiesen (CH) (BE)

Nous devrions aussi reprendre toute la bureaucratie de l’UE. Cette dernière veut tout réglementer, de la ferme à l’assiette et cela ne concerne pas seulement les chaînes internationales de restauration rapide, mais aussi le simple bistrot de village, les stands de marché, les magasins à la ferme ou le stand de grillades lors de la fête du 1er août ; les bénévoles devraient suivre des formations sur l’hygiène, lister tous les ingrédients et certifier les cuisines.

Avec cet accord de sécurité alimentaire de l’UE, notre démocratie directe sera mise à mal. Les décisions populaires, les référendums et les consultations seront des leurres si Bruxelles fait la loi. Le Conseil fédéral obtiendra des pouvoirs supplémentaires pour introduire de manière autonome des prescriptions de l’UE. La voie de la codécision, qui a fait ses preuves en Suisse avec une forte participation des associations, sera ainsi enterrée.

Qu’est-ce qui changera concrètement ?

  • Avec cet accord, la Suisse reprendra au total 61 actes de base et 104 actes de modification et d’application. Nous deviendrons ainsi membre de la « common food safety area » (ndt : zone de sécurité alimentaire commune)
  • Ceux-ci couvrent également des domaines qui sont aujourd’hui clairement réglementés de manière autonome : Hygiène et traçabilité, obligations de déclaration ou Novel Foods (farines d’insectes, viande de laboratoire…) et bien plus encore !
  • L’accord sur les denrées alimentaires est un nouvel accord. Toutes les réglementations en vigueur devront être reprises intégralement (sans processus parlementaire) et toutes les nouvelles réglementations doivent être intégrées automatiquement et durablement dans le système suisse.
  • A cela s’ajoute une clause guillotine : une dénonciation est pratiquement impossible sans mettre en danger d’autres accords ; nous serons donc liés.

Une part de la Suisse sera détruite
Au fil des siècles, notre agriculture s’est adaptée aux montagnes, aux vallées et aux traditions. Nous vivons de la diversité et de la qualité, et non d’une production de masse anonyme. C’est précisément cette diversité qui est menacée par l’accord. Les normes européennes sont synonymes de standardisation, donc d’uniformisation. Les petites fromageries, les marchés fermiers ou les distributeurs directs seront soumis à une bureaucratie excessive, conçue pour les grandes entreprises industrielles du nord de l’Allemagne ou de Pologne, et non pour les magasins de ferme d’Appenzell ou du Valais.

Les conséquences seront particulièrement absurdes dans la vie quotidienne : les fêtes de village, les fêtes de lutte ou les fêtes associatives devraient respecter les normes d’hygiène de l’UE. À l’avenir, quiconque vendrait des saucisses grillées lors du barbecue du 1er août devrait presque obtenir un certificat européen. Les bénévoles devraient suivre des formations en matière d’hygiène, documenter les recettes et certifier les cuisines. Une association qui prépare des confitures pour le marché de l’Avent serait traitée juridiquement comme une entreprise industrielle. Cela détruirait non seulement les traditions, mais aussi une part de la Suisse.

La gastronomie serait également fortement touchée. Du simple bistrot de village au restaurant gastronomique, tous devraient se plier aux mêmes contraintes bureaucratiques de l’UE. Même les plats traditionnels tels que les macaronis du chalet ou les röstis devraient soudainement faire l’objet de listes d’allergènes, de traçabilité et de montagnes de paperasse, comme s’il s’agissait de produits surgelés.

Les cuisines de campagne devraient répondre aux normes européennes
Même l’armée ne serait pas épargnée. Les cuisines de campagne, qui doivent fonctionner de manière flexible, devraient respecter les normes européennes, y compris la surveillance de la température en pleine montagne. Les contrôleurs européens pourraient surveiller le respect de ces règles et percevoir des taxes supplémentaires. Ce n’est tout simplement pas soutenable !

La Suisse dispose déjà aujourd’hui de l’un des meilleurs systèmes de sécurité alimentaire au monde. Nous n’avons pas besoin de la tutelle de Bruxelles, ni de formulaires interminables, ni d’inspecteurs de l’UE dans les fêtes de village ou les cuisines scolaires. Ce dont nous avons besoin, c’est d’autonomie, de pragmatisme et de confiance entre les producteurs et les consommateurs, comme cela a toujours été le cas jusqu’à présent.

Ce protocole est coûteux, bureaucratique et dangereux pour notre quotidien. Il détruira notre agriculture, gâchera nos traditions, agacera les consommateurs et ne réjouira que les fonctionnaires de l’UE. En bref, ce n’est pas une recette pour des aliments sûrs, mais bien un mauvais vin qui tourne au vinaigre.

Katja Riem
Katja Riem
conseillère nationale Kiesen (CH) (BE)
 
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