Lors de son assemblée des délégués à Wimmis (BE), l’UDC Suisse a réaffirmé son combat contre le traité d’adhésion à l’UE. La Suisse a du succès parce qu’elle est indépendante et qu’elle décide elle-même.


Les partisans suisses de l’UE veulent faire passer à tout prix le traité de soumission. C’est la conclusion à laquelle est parvenu le président du parti Marcel Dettling devant les délégués de l’UDC Suisse à Wimmis (BE) : « Ils ne veulent pas de référendum. Ils trompent et manipulent la population suisse. » On parle aujourd’hui d’une « clause de sauvegarde » contre l’immigration excessive, mais en réalité, il s’agit d’un calmant inefficace.
L’association économique Economiesuisse affirme que nos droits démocratiques resteront « intacts ». Selon Marcel Dettling, il s’agit là aussi d’une tromperie éhontée. « La Suisse devra en principe adopter le droit européen et se soumettre à la jurisprudence de la Cour de justice européenne. Et si nous ne nous conformons pas docilement, l’UE pourra nous sanctionner. Cela n’a plus rien à voir avec notre démocratie directe. » Sous les applaudissements des délégués, Marcel Dettling a conclu son discours en affirmant : « Nous devons démasquer ces tricheurs et ces trompeurs de l’UE. »
La vice-présidente Céline Amaudruz a qualifié de « honte » les « milliards de cohésion » versés à l’UE. « Au Moyen Âge, les seigneurs féodaux exigeaient des tributs de leurs vassaux. » Selon la conseillère nationale genevoise, on ne peut symboliser plus clairement la soumission de la Suisse à Bruxelles.
Que contient le traité d’adhésion à l’UE ?
Plusieurs conseillers nationaux ont ensuite présenté le contenu du traité de 2’207 pages. Le conseiller national Gregor Rutz (ZH) a parlé de la subordination institutionnelle de la Suisse, le conseiller national Yvan Pahud (VD) de l’immigration, le conseiller national Martin Hübscher (ZH) de l’agriculture et du droit alimentaire, le conseiller national Benjamin Giezendanner (AG) a parlé de l’accord sur les transports terrestres, le conseiller national Lars Guggisberg (BE) des coûts s’élevant à plusieurs milliards et les deux conseillers nationaux soleurois Christian Imark et Rémy Wyssmann des accords sur l’électricité et la santé.
Le président du groupe parlementaire Thomas Aeschi tire une conclusion claire : « Avec cet accord d’adhésion à l’UE, la classe politique tente une nouvelle fois d’entraîner insidieusement la Suisse dans l’UE et de priver la population suisse de son droit de décision. Il n’y a qu’une seule réponse à donner face à cet accord monstrueux : un non résolu au Parlement, dans les urnes et par les cantons ! »
L’accord avec l’UE doit être soumis au peuple et aux cantons !
Le conseiller d’État schwytzois Xaver Schuler s’est également adressé aux délégués. Son canton rejette la reprise dynamique du droit européen car cela viderait de sa substance le « bien le plus précieux du pays », à savoir la démocratie et l’autodétermination. Cela vaut également pour les cantons. « Les consultations auprès des cantons seront réduits à des sondages alibis », estime Xavier Schuler. « Une attitude fondamentalement négative des cantons n’a plus aucune pertinence. Certes, le droit des cantons de déposer des initiatives cantonales ou de lancer un référendum cantonal restera valable sur le papier mais les votations populaires qui y seront associées dégénèreront en votations alibis, faute d’une véritable liberté de vote. »
Le conseiller d’État Xaver Schuler a également pris clairement position sur la majorité des cantons : « La Suisse, ce sont les cantons et le peuple et c’est pourquoi les cantons ne doivent pas être exclus de ce vote décisif. »
Immigration : la qualité plutôt que la quantité
Quel est l’impact de l’immigration européenne sur la prospérité de la Suisse ? Depuis 2022, la croissance économique par habitant stagne, a déclaré le conférencier invité, le professeur Christoph Schaltegger, dans son exposé. Dans le même temps, les effets négatifs de l’immigration se font sentir dans le domaine des infrastructures (densité excessive, baisse de la qualité de l’offre) et des services sociaux. Selon Christoph Schaltegger, il faut tenir compte d’un « effet d’attraction » : « Les pays dotés d’un système social généreux exercent un attrait sur les immigrants. » Le professeur d’économie de Lucerne appelle à un débat sans œillères, notamment sur la question suivante : quel est le coût social de l’immigration ?
« L’UE veut mettre la main sur notre miel ! »
Avant le repas de midi, les délégués de l’UDC ont assisté à une vente aux enchères d’un genre particulier. Un apiculteur de Zurich a fait don de 50 kilos de son propre miel à l’UDC Suisse. Il souhaite rester anonyme, mais soutenir la lutte pour l’indépendance de la Suisse. Sous le titre « L’UE veut s’emparer de nos pots de miel ! », l’ancien conseiller national Res Aebi a mis aux enchères les trois premiers pots de miel sous un tonnerre d’applaudissements. Les 5’000 francs récoltés lors de la vente aux enchères seront reversés à la campagne contre le traité d’adhésion à l’UE.
Le secrétaire général Henrique Schneider a informé les délégués que le groupe parlementaire UDC soumettra les trois motions suivantes dans le cadre de la consultation sur le paquet d’accords avec l’UE :
360 délégués et 98 invités ont participé à l’assemblée à Wimmis (BE).