13’000 Ukrainiens soumis à l’obligation de servir : Le statut de protection S sert-il les personnes ayant besoin de protection ou les déserteurs ?

Début décembre 2024, le Parlement a décidé de limiter le statut de protection S aux personnes provenant de régions occupées ou en conflit en Ukraine (motion Friedli). Il a fallu près d’un an au Conseil fédéral pour mettre en œuvre ce mandat clair. Il aurait suffi de reprendre la solution norvégienne. Mais apparemment, le département de la justice de Beat Jans (PS) ne peut se passer de la touche finale suisse. La semaine dernière, le moment était venu : au lieu de classer 14 régions comme sûres, comme l’a fait la Norvège, nous n’en avons classé que 7 !

Pascal Schmid
Pascal Schmid
conseiller national Weinfelden (TG)

Le statut S est destiné aux personnes en quête de protection. Il s’agit de personnes provenant de zones de guerre, principalement des personnes âgées, des enfants et des femmes. C’est du moins ce qu’avait promis le Conseil fédéral. Il est erroné de classer toute personne provenant de n’importe quel coin de l’Ukraine comme ayant besoin de protection. L’Ukraine est 15x plus grande que la Suisse. La ligne de front est aussi éloignée de l’ouest de l’Ukraine que Madrid l’est de Berne. Dans de nombreuses régions d’Ukraine, il n’y a pas de combats. Les nombreux voyages vers le pays d’origine le prouvent. Les bus Flixbus à destination de Lviv et de Kiev sont généralement complets et si la situation y était vraiment si dangereuse, personne ne s’y rendrait. Avec un peu de bon sens, la question serait donc claire.

1’500 non-Ukrainiens bénéficiant du statut de protection S
« La restriction du statut de protection aide Poutine », a déclaré Balthasar Glättli (Les Verts) dans la presse dominicale. Mais n’est-ce pas plutôt le fait que nous hébergions en Suisse 13’000 Ukrainiens soumis au service militaire comme « personnes à protéger » qui aide Poutine ? En accueillant des déserteurs, nous nuisons à l’Ukraine, qui recherche désespérément des soldats sans lesquels le pays ne peut se défendre. Nous soutenons ainsi Vladimir Poutine, mais certainement pas en limitant le statut S aux zones touchées par la guerre.
Néanmoins, le Conseil fédéral souhaite appliquer cette restriction uniquement aux nouveaux arrivants. Ceux qui sont déjà ici peuvent rester, même s’ils ne sont pas vulnérables. Mais les nouveaux arrivants sont également informés des avantages du système d’asile suisse par communiqué de presse : ceux qui n’obtiennent pas le statut de protection S peuvent demander l’asile, et si cela échoue, il reste encore l’admission provisoire !

Avec le statut de protection S, le Conseil fédéral a introduit par la petite porte la libre circulation des personnes pour les Ukrainiens, directement dans l’État social. Cela incite fortement aux abus. Beaucoup trop de personnes abusent du statut S, abandonnent leur propre pays et profitent de nous. Pensons au taux d’activité beaucoup trop faible, aux 13’000 personnes astreintes au service militaire, aux nombreux passeports falsifiés et aux 1’500 non-Ukrainiens bénéficiant du statut S.

Immigration permanente dans l’État social suisse
La semaine dernière également, le Conseil fédéral a prolongé le statut S de 18 mois, jusqu’au 4 mars 2027 car l’UE le veut ainsi. Il rompt ainsi une fois de plus sa promesse selon laquelle il s’agissait d’une protection temporaire visant à un retour rapide. Même sans obligation de reprise du droit, le Conseil fédéral cède, constituant un avant-goût de la fermeté avec laquelle il défendrait nos positions dans le cadre du traité d’adhésion à l’UE. Une chose est claire : notre politique d’asile ne doit pas être alignée sur Bruxelles, mais sur notre population et notre pays !

L’UDC condamne la tactique déloyale du salami du Conseil fédéral, qui conduit à une immigration permanente dans les œuvres sociales suisses et coûte des milliards aux contribuables. Il est grand temps de tirer le frein d’urgence. Ceux qui viennent d’une région sûre doivent retourner en Ukraine. Le statut S est réservé aux personnes qui ont vraiment besoin de notre protection, et non aux profiteurs.

Pascal Schmid
Pascal Schmid
conseiller national Weinfelden (TG)
 
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