Journal du parti Franc-parler avril 2018

La grande «arnaque du regroupement familial»

Les requérants d’asile sont certes moins nombreux à venir frapper à notre porte. Mais les problèmes liés aux réfugiés qui sont déjà chez nous ne cessent, eux, d’augmenter. Il n’est dès lors pas étonnant que de plus en plus de contribuables s’insurgent contre le recours à l’aide sociale et à notre système de santé, qui semble aller de soi, et contre le fait que ces personnes mentent concernant leur identité, leur âge ou lors d’un regroupement familial. Et le tout sans conséquences aucunes.

Une fois les requérants d’asile dans le pays, la plupart veulent d’abord regrouper leur famille. L’an passé, ce ne sont pas moins de 4’227 demandes de regroupement familial qui ont été déposées dans le domaine de l’asile, soit plus que jamais ces dix dernières années. Plus de 80 pour cent de ces demandes concernaient des enfants, demandes déposées par des réfugiés reconnus ou admis à titre provisoire. Les 20 pour cent restants concernaient les conjoints supposés.

La protection des données et le département de l’asile cachent le problème
De nombreux «parents» qui sont arrivés en Suisse ne sont en réalité aucunement des proches des réfugiés qui vivent chez nous. On trompe de manière éhontée dans ce domaine, écrit Alex Reichmuth dans un excellent article paru dans la Basler Zeitung. La protection des données empêcherait que des cas concrets soient rendus publics. Mais le problème doit être énorme, car de plus en plus d’informations filtrent à ce propos. On soupçonne qu’une partie des capacités désormais libérées de l’industrie de l’asile cherche à compenser la baisse du nombre de demandes par un regroupement familial généreux.

«Bienvenue à toutes et tous!»
Un exemple. La Basler Zeitung publiait le 28 mars 2018 un article intitulé «Le faux enfant réfugié» (en substance):
L’Erythréen D. est arrivé en Suisse à la fin 2008 et y a déposé une demande d’asile. Il ne possédait aucun papier et donc son identité ne pouvait pas être prouvée. La Confédération accepte néanmoins sa demande en 2010 et D. obtient donc un permis de séjour en tant que réfugié reconnu. Lors du premier entretien mené par la Confédération, D. avait déjà indiqué avoir une compagne en Erythrée avec laquelle il a eu une fille, qui avait deux ans à l’époque. En 2011, la compagne de D. et l’enfant arrivent en Suisse par avion.

La compagne de D. et leur fille commune ont elles aussi obtenu le statut de réfugiées en Suisse. Le couple avait fait valoir auparavant, lors d’un entretien, qu’il avait un deuxième enfant en Erythrée, un fils prénommé B., qui avait alors 13 ans. En 2013, ce fils supposé entreprit de venir en Suisse par ses propres moyens. Comme on l’apprit plus tard, il l’avait également fait sous un faux nom, comme le lui avait recommandé sa soi-disant mère, qui était déjà en Suisse. Il sera lui aussi reconnu «sans autre» comme réfugié, comme le stipule l’ordonnance pénale. La famille de quatre personnes vit actuellement de l’assistance sociale dans la commune de Aarburg.

Il s’avéra plus tard que tout n’était que mensonge. La fille était certes l’enfant du père D., mais pas de sa compagne. Quant à B., il n’est pas l’enfant du couple, mais le frère S. du prétendu père D. La soi-disant mère avait déclaré avoir 10 ans de plus lors de son arrivée, afin que la différence d’âge soit plausible et que S. puisse passer pour son fils. En février dernier, le ministère public argovien condamna l’Erythréen D. pour fraude et tromperie envers les autorités.

«Laissez-passer»
En 2015, 77 pour cent, et même 82 pour cent en 2016, de tous les requérants d’asile en Suisse ne possédaient pas de papier. Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) n’a des informations précises quant à l’identité de ces personnes que pour dix pour cent d’entre elles. Or, si l’on ne connaît pas la simple identité des requérants d’asile qui se trouvent sur notre territoire, comment pourrions-nous connaître celle de leurs familles? «Le Secrétariat d’Etat aux migrations examine les relations de filiation et de parenté, et procède pour ce faire également à des analyses ADN», écrit le Conseil fédéral en réponse à la question posée par Barbara Steinemann, conseillère nationale UDC (ZH). «Avant l’établissement du visa, la représentation suisse compétente vérifie en outre l’identité des personnes concernées. Si les personnes ayant droit au regroupement familial ne disposent pas de documents de voyage en propre, l’entrée dans notre pays se fait avec un laissez-passer établi par la représentation suisse.»

Pas de conséquences
Que se passe-t-il avec les requérants d’asile dont les mensonges sont avérés? La plupart du temps rien du tout. Les Erythréens n’ont en tout cas rien à craindre sous le règne de Sommaruga. Ils restent ici. Et le cas échéant – par exemple lorsque leurs enfants iront à l’école – ils pourront toujours faire valoir la clause «cas de rigueur». Notre droit d’asile et l’Etat social seront une fois de plus floués.

Actuellement, l’UDC exige via une initiative parlementaire (17.513) de stopper temporairement le regroupement familial pour les personnes admises à titre provisoire. Ici aussi la gauche, le PDC et le PLR voteront tous contre l’UDC. Et ce, bien que le besoin d’agir est évident.

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par l’auteur
UDC conseiller national (AG)
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