Position de l’UDC face à la situation dans l’asile

Les flots de réfugiés et les évènements tragiques qui les ont entourés ces dernières semaines et derniers mois doivent enfin provoquer un changement de cap en politique d’asile. Une politique d’accueil sans borne et des prestations de soutien généreuses ne mettront pas fin aux drames qui accompagnent ce phénomène, mais au contraire les multiplieront.

Les flots de réfugiés et les évènements tragiques qui les ont entourés ces dernières semaines et derniers mois doivent enfin provoquer un changement de cap en politique d’asile. Enrichissant en premier lieu les bandes de passeurs, cet accueil indifférencié de migrations massives vers la Suisse et l’Allemagne génère des incitations contreproductives ainsi que de faux espoirs et promesses. Plus le nombre de personnes arrivant en Europe grâce aux activités de passeurs criminels est grand, plus grand sera le nombre de personnes qui les suivront. Une politique d’accueil sans borne et des prestations de soutien généreuses ne mettront pas fin aux drames qui accompagnent ce phénomène, mais au contraire les multiplieront. Nous ne pouvons et nous ne devons pas poursuivre cette discussion sur la même base que jusqu’ici. 

Il est aujourd’hui plus important que jamais de faire la distinction entre réfugiés menacés dans leur intégrité physique et leur vie, réfugiés de la guerre et migrants illégaux. 

Nous sommes actuellement dans la situation où nos installations d’accueil, de même que nos ressources personnelles et financières sont principalement exploitées par des personnes qui ne sont pas menacées dans leur intégrité physique et leur vie et qui ne proviennent pas de régions en crise. 38,3% de toutes les demandes d’asile déposées durant cette année proviennent d’Erythréens. Les Syriens, en revanche, ne représentent que 7,2% de ces demandes. Au lieu de tenir compte de cette situation et d’adopter une politique clairement favorable aux authentiques réfugiés et décourageant les migrants économiques illégaux, les autorités suisses accordent aux deux tiers des requérants l’asile ou une admission provisoire qui, en réalité, constitue également un accueil définitif.

Les conséquences – à long terme surtout – de cette politique sont supportées par les cantons et les communes, donc par la population. La majorité des requérants d’asile ne peuvent être intégrés ni dans la société, ni dans le monde du travail. Le soutien généreux qui leur est accordé ne comprend pas seulement l’aide sociale, mais aussi des prestations complètes en termes d’assurance-maladie, de soins dentaires, de cours de langue, d’école, etc. Nous avons affaire à une politique d’accueil indifférenciée et démesurée qui n’est financièrement pas supportable à long terme pour les communes et notre système social. Cette exploitation de notre système social par des personnes qui n’y ont jamais versé un centime via des cotisations et des impôts provoquera forcément des tensions sociales. 

En comparaison internationale, la Suisse est en 2015 également un des pays d’Europe qui reçoit le plus de requérants d’asile. Par rapport à la population, la Suisse a enregistré entre janvier et juillet 2015 deux fois plus de demandes d’asile que la moyenne UE. 

Comparativement à l’Allemagne également, la Suisse a reçu depuis 2010 beaucoup plus de demandes d’asile par rapport aux populations des deux pays. Pour se hisser au même niveau que la Suisse, l’Allemagne aurait dû compter entre début 2010 et fin juillet 2015 plus d’un demi-million de demandes supplémentaires. 

Cela ne peut pas continuer ainsi. Il est plus important que jamais aujourd’hui de décréter un moratoire d’un an en matière d’asile. Cela signifie que pendant un an au moins la Suisse ne reconnaît pas de nouvelles demandes d’asile et n’accorde plus d’admissions provisoires. Les personnes qui sont menacées dans leur intégrité physique et leur vie peuvent rester provisoirement en Suisse avec le statut de personnes ayant besoin de protection. Parallèlement, il faut renforcer l’aide aux personnes chassées par la guerre dans les régions concernées (aide sur place) grâce à un transfert ciblé de fonds destinés aujourd’hui à l’aide au développement. On obtient sur place beaucoup plus pour le même prix qu’en Suisse où tout une industrie de l’asile veut vivre de cet argent. Pendant la durée du moratoire de l’asile, il faut prendre des mesures de politique intérieure pour remettre la situation en ordre et rétablir un système d’asile équitable et rigoureux. Il s’agit avant tout de régler les problèmes d’exécution (encourager les renvois) et trouver des méthodes efficaces et rapides pour faire réellement la distinction entre personnes persécutées et migrants économiques. 

Cette remise en ordre est d’autant plus importante qu’il faut enfin s’avouer que les accords de Schengen et de Dublin, sur lesquels se basait jusqu’ici la politique de l’asile, sont morts. La Suisse doit à nouveau mener une politique d’asile indépendante et contrôler systématiquement ses frontières pour empêcher les passages illégaux. 

Les bases légales actuelles suffiraient à imposer une politique d’asile équitable et rigoureuse. Nous disposons notamment d’une décision claire et nette du peuple à propos des Erythréens. Lors du vote référendaire de juin 2013, les citoyennes et citoyens suisses ont confirmé à une large majorité que l’objection de conscience n’était pas un motif d’asile. Néanmoins, plus de la moitié des Erythréens bénéficient aujourd’hui – donc deux ans après le verdict populaire – du statut de réfugié. L’autre moitié est admise provisoirement, ce qui signifie en réalité que ces personnes peuvent rester définitivement en Suisse. 

Au lieu d’appliquer enfin rigoureusement ces bases légales, le Conseil fédéral propose une révision de la loi sur l’asile qui rendra la procédure d’asile suisse encore plus intéressante pour les migrants illégaux. Les mesures proposées – mise à disposition massive de logements (si nécessaire en expropriant les communes) et avocats gratuits sans condition pour tous les requérants d’asile – ne contribuent absolument pas à la solution du problème. Bien au contraire, elles auront juste l’effet inverse en encourageant la migration économique illégale et les activités criminelles inhumaines des bandes de passeurs. 

 

 
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