Communiqué de presse

Document de fond résumé: Quelle suite à donner à la crise libyenne?

La crise libyenne se poursuit même après le retour de Max Göldi et prend un
nouveau tournant. Pendant toute la durée de la prise d’otage…

La crise libyenne se poursuit même après le retour de Max Göldi et prend un
nouveau tournant. Pendant toute la durée de la prise d’otage, le Conseil fédéral
s’est montré incapable de maîtriser la crise.
Les événements depuis le début de
la crise en juillet 2008 ont été marqués avant tout par l’échec quasi complet de la
politique extérieure, des pèlerinages humiliants en Libye, l’action non coordonnée
des départements, des déclarations et informations contradictoires des chefs des
départements, des violations du secret de fonction et des intrigues au sein du
Conseil fédéral. Cette tragicomédie se poursuit aujourd’hui par la politique
d’information chaotique du Conseil fédéral concernant des actions de libération
projetées, déclenchées ou interrompues.

Des violations massives des droits de l’homme et du droit international public
ont été commises
dans le cadre de la prise d’otage de deux hommes d’affaires
suisses en Libye. Pareils actes ne peuvent pas être acceptés sans réaction. Cette
crise a aussi révélé que l’accord de Schengen n’apporte aucun avantage à la
Suisse.
Alors que la Suisse a recouru en toute légitimité aux instruments (restrictions
en matière de visas) que l’accord de Schengen met à sa disposition, les autres Etats
signataires de l’accord l’ont poignardée dans le dos. De surcroît, la planification et
l’éventuelle exécution d’actions de libération constituent des atteintes graves aux
principes de la neutralité;
ces comportements doivent être analysés en détail pour
éviter qu’ils ne se reproduisent à l’avenir.

Pour toutes ces raisons l’UDC demande des mesures dans les domaines suivants:

  1. L’ONU se présente comme la défenderesse des droits de l’homme, de la
    sécurité, de la paix et des règles de l’Etat de droit. Or, la Libye a massivement
    violé ces principes par sa prise d’otages. Le Conseil fédéral souligne à chaque
    occasion que le droit et la paix ne peuvent être garantis que par l’ONU au
    niveau international, surtout dans l’optique d’un petit Etat. Il s’agit aujourd’hui
    de tenir ces promesses. Par conséquent, la Suisse doit exiger de l’ONU
    qu’elle condamne la Libye pour sa prise d’otage et pour toutes les atteintes
    aux droits de l’homme et à la souveraineté de la Suisse qui en ont découlé. Le
    Conseil fédéral est donc invité à prendre dans les plus brefs délais les
    mesures qui s’imposent au niveau de l’ONU.
  2. Les mécanismes de Schengen ont échoué dans cette affaire de prise
    d’otage.
    La Suisse a adopté et appliqué de manière parfaitement légitime des
    restrictions en termes de visas contre la Libye. Cette mesure a eu les effets
    souhaités. Ne suivant que leurs propres intérêts, les autres Etats membres de
    Schengen ont ensuite contraint la Suisse à lever ces restrictions. Ils ont donc
    poignardé la Suisse dans le dos et le Conseil fédéral a fini par céder. Dans
    ces conditions, Schengen n’est d’aucune utilité à la Suisse. Il faut aussi
    rappeler que c’est l’UE qui a recommandé à Max Göldi de quitter la protection
    de l’ambassade suisse dans un geste de bonne volonté et de confiance à
    l’égard de la Libye. En fin de compte, l’unique prestation de l’UE dans cette
    affaire c’est d’avoir envoyé des hauts représentants de l’UE assister à la
    libération de Max Göldi après que celui-ci eut purgé toute sa peine de prison
    et se congratuler en public. Il est temps de dresser un bilan objectif de
    l’accord de Schengen
    et puis de prendre une décision quant au maintien de
    la Suisse dans l’espace Schengen.
  3. Le plan d’action signé avec la Libye concernant la sortie du pays de Max
    Göldi est contestable et dangereux. Il contraint la Suisse à payer une
    somme de 1,5 million de francs dans certaines conditions, ce qui équivaut au
    versement d’une rançon. L’échéance de ce paiement est liée au « succès »
    d’une procédure ouverte par la justice genevoise concernant la publication de
    photos de police. La Confédération intervient ainsi de manière intolérable
    dans une procédure judiciaire en cours et viole de surcroît l’ordre fédéraliste
    des compétences. Il faut empêcher que le Conseil fédéral puisse à l’avenir
    verser des rançons et dépasser ses compétences. L’UDC déposera des
    interventions parlementaires dans ce sens.
  4. Le Conseil fédéral se contredit à propos de la planification et de l’éventuel
    déclenchement d’actions de libération.
    Alors que la ministre des affaires
    étrangères affirme que de telles mesures ont été « examinées », la présidente
    de la Confédération annonce qu’un ordre d’intervention a été donné, puis
    annulé. Une telle intervention à l’étranger constitue de toute manière une
    violation crasse de la neutralité suisse.
    Sans l’accord de l’Etat dans lequel
    se déroule une telle intervention, celle-ci équivaut à un acte de guerre. Cette
    action aurait pu amener la guerre et le terrorisme en Suisse. Les conditions,
    responsabilités et compétences dans cette affaire doivent donc être analysées
    de la manière la plus complète. Ce cas indique aussi que des unités militaires
    professionnelles pouvant être engagées à l’étranger constituent un instrument
    dangereux qui menace la neutralité et l’intégrité de la Suisse. L’existence de
    tels moyens militaires pousse les plus hauts responsables à s’en servir sous le
    coup d’une émotion. La formation professionnelle qu’est le détachement
    de reconnaissance de l’armée (DRA 10) doit donc être immédiatement
    dissoute.
    Il faut empêcher la constitution de nouvelles formations militaires
    professionnelles ayant pour mission d’intervenir à l’étranger. Les
    engagements étrangers de l’armée
    doivent être biffés aussi bien dans le
    rapport de politique de sécurité que dans le rapport sur l’armée.
 
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