éditorial

Décharger l’économie – mais globalement s.v.p.!

Le débat politique de ces derniers jours a été dominé par les interventions de la Banque nationale pour stopper la hausse du franc suisse ainsi que par les prix des produits importés. Désormais…

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)

Le débat politique de ces derniers jours a été dominé par les interventions de la Banque nationale pour stopper la hausse du franc suisse ainsi que par les prix des produits importés. Désormais, l’intérêt semble se porter sur les moyens d’accroître la compétitivité de l’économie nationale. L’UDC exige un programme complet de revitalisation de l’économie suisse. Le temps n’est plus à une politique du type « emplâtre sur une jambe de bois ».

La surévaluation du franc suisse par rapport à d’autres monnaies de référence est une conséquence des erreurs politiques de fond commises par les pays membres de l’UE et les Etats-Unis. Elle affecte la compétitivité internationale de la Suisse, ce dont souffrent tout particulièrement l’industrie d’exportation et le tourisme.

On sait que les effets des interventions publiques dans le domaine monétaire et sur le marché des devises sont limités. De toutes manières, elles sont du ressort de la Banque nationale suisse.

D’un point de vue politique, il s’agit désormais en premier lieu d’améliorer durablement la qualité de la place économique suisse et de réduire les coûts intérieurs pour compenser les effets négatifs du franc fort sur la compétitivité des entreprises helvétiques. L’UDC estime que la meilleure manière d’agir est de lancer un authentique « programme de revitalisation ». Un ensemble de mesures judicieusement combinées contribueraient à empêcher l’émigration d’entreprises et de sites de production, donc aussi le transfert d’emplois à l’étranger. Le but de cette réforme serait aussi de soutenir la consommation en Suisse. On obtiendrait ainsi un effet préventif contre le ralentissement conjoncturel qui se dessine d’ores et déjà.

L’heure des hypocrites
La proposition de quelques politiques de baisser la TVA dans certaines branches ou de décharger l’industrie de la taxe CO2 est certes la bienvenue. Il est cependant permis de douter de la sincérité de ces suggestions si elles émanent des mêmes milieux qui, pas plus tard qu’au début de cette année, ont imposé aux citoyennes et aux citoyens ainsi qu’à l’économie suisses des impôts et redevances supplémentaires pour plusieurs milliards de francs (soit en particulier une augmentation de la TVA de 1,1 milliard de francs!), ces mêmes milieux qui, par leurs votes au Parlement et dans les commissions, ouvrent la voie à des hausses fiscales, comme récemment l’augmentation de la taxe CO2. Les médias ont la mémoire bien courte en qualifiant de géniales des propositions de ce genre.

Véritables allègements
La situation actuelle doit effectivement motiver la politique à lancer un programme de revitalisation complet au profit de l’économie suisse. Les propositions timorées avancées par certains milieux servent tout au plus leurs auteurs, en ce sens qu’elles leur font de la publicité quelques semaines avant les élections. Comme dans les années nonante, il faut aujourd’hui trouver un consensus en faveur d’un large « programme de revitalisation » intervenant dans tous les domaines importants pour le développement économique (le programme des années 90 se focalisait avant tout sur le « renouvellement de l’économie de marché »). L’UDC invitera le Conseil fédéral à mettre en œuvre un tel programme. Le but est, d’une part, de limiter les coûts des interventions étatiques et, d’autre part, de donner des impulsions positives aux entreprises. Il s’agit en particulier d’agir dans les domaines suivants:

  • réduire les impôts, taxes et redevances grevant les entreprises
  • cesser de renchérir les coûts des transports et de l’énergie
  • concentrer la formation sur les compétences économiques
  • permettre aux entreprises et aux branches de mettre en place des solutions souples (notamment sur le marché du travail) 
  • réduire les contraintes bureaucratiques et administratives frappant les entreprises
  • renoncer à des lois et règlementations inutiles
  • limiter à l’essentiel l’activité de contrôle de l’Etat
  • gérer plus efficacement l’immigration.

Il existe encore bien d’autres domaines d’intervention pour un programme de revitalisation digne de ce nom. L’UDC précisera ses idées dans les semaines à venir et les présentera au public. Dans tous les cas, le Conseil fédéral est invité à agir rapidement et à développer et appliquer un tel programme par la voie d’urgence.

Ne pas oublier les causes de la crise
La situation actuelle ne doit pas nous faire oublier les causes réelles des problèmes qui affectent aujourd’hui la Suisse et qui n’ont pas leur origine dans notre pays. Elles sont la conséquence directe de l’erreur de construction fondamentale, sur laquelle repose l’euro, ainsi que la politique financière désastreuse menée par de nombreux pays membres de l’UE. Des décennies durant, les politiques de ces pays ont distribué l’argent à pleines mains, vidant les caisses de l’Etat et ruinant des économies autrefois florissantes. La Suisse a suivi une autre voie, une voie plus raisonnable, mais elle subit tout de même les effets des grossières erreurs politiques commises à l’étranger. Ce qu’il faut éviter à tout prix aujourd’hui, c’est de faire les mêmes fautes.

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)
 
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