éditorial

Empêcher des drames en Suisse – assécher le marché des passeurs

L’épouvantable drame qui s’est déroulé en Autriche avec 71 morts découverts dans un camion de passeurs devrait nous servir d’avertissement devant l’échec patent de la politique européenne de l’asile.

Adrian Amstutz
Adrian Amstutz
conseiller national Sigriswil (BE)

L’épouvantable drame qui s’est déroulé en Autriche avec 71 morts découverts dans un camion de passeurs devrait nous servir d’avertissement devant l’échec patent de la politique européenne de l’asile. Cette politique désorientée suscite de faux espoirs et pousse des gens dans les bras de bandes de passeurs. L’absence de contrôles frontaliers dans l’espace Schengen permet à ces criminels sans scrupule de transporter leurs chargements humains à travers le continent sans le moindre risque. Ce n’est qu’une question de temps qu’un drame pareil se produise en Suisse aussi. Sauf si nous tirons enfin les conclusions qui s’imposent et que l’UDC réclame depuis longtemps.

L’Autriche a réagi au drame de la semaine passée en réinstaurant des contrôles systématiques des frontières. Cette intervention n’est certes pas conforme à l’accord de Schengen, mais cela n’intéresse plus personne. La Suisse aussi aurait dû franchir ce pas depuis longtemps. Les bandes de passeurs courent ainsi un risque beaucoup plus élevé de se faire prendre. Voilà la seule manière de couper court à cet atroce trafic d’êtres humains. Les migrants économiques interpellés doivent ensuite être renvoyés le plus rapidement possible dans leur pays. Il faut bien faire comprendre partout qu’il ne vaut pas la peine pour les migrants économiques de payer grassement des passeurs, des individus qui de surcroît violent des femmes et battent les personnes qu’ils transportent. Il faut faire comprendre que les frontières sont sévèrement contrôlées et qu’on ne passe plus en Europe, respectivement en Suisse. Les contrôles frontaliers sont finalement le seul moyen d’empêcher des entrées clandestines. Voilà la base d’une politique d’asile rigoureuse et conforme à la tradition humanitaire de la Suisse.

Aider sur place

Le droit d’asile a été créé pour des gens qui sont persécutés dans leur pays au point d’être menacés dans leur intégrité physique et leur vie. Ce sont ces personnes qui ont droit à l’asile. Quant aux réfugiés de la guerre, il faut dans la mesure du possible les aider à proximité des régions en crise. Le Conseil fédéral devrait enfin prendre l’initiative d’inviter l’ONU à installer rapidement des camps de réfugiés protégés et entretenus. Les moyens financiers nécessaires à cet effet sont disponibles. La Suisse dépense par exemple quelque trois milliards de francs par an pour l’aide au développement. Un rapide déplacement de ces fonds pour l’aide aux réfugiés sur place s’impose aujourd’hui et serait facilement possible. Un franc vaut beaucoup plus au Liban et dans d’autres pays voisins de la Syrie qu’en Suisse et pourrait être engagé plus efficacement qu’en Suisse où les réfugiés sont reçus par une lourde industrie de l’asile. Voilà une aide utile et équitable aux réfugiés, car la grande majorité des personnes chassées de leurs maisons par la guerre n’ont ni l’argent, ni la possibilité de recourir à l’aide de bandes de passeurs pour entreprendre un onéreux et dangereux voyage vers l’Europe.

Eviter les incitations contre-productives

L’UE n’est pas seule à être dépassée par les événements. La Suisse aussi a malheureusement abandonné une ligne rigoureuse en politique d’asile. En accueillant également des personnes qui ne sont pas menacées dans leur pays et qui n’ont donc pas droit à l’asile, la Suisse a généré de dangereuses incitations contre-productives. La politique incompréhensible du département responsable consiste à accorder aussi rapidement que possible l’asile ou une admission provisoire à un nombre maximal de personnes (plus de 60% des requérants). Qu’il s’agisse de personnes réellement menacées, de migrants économiques ou de réfugiés de la guerre, tout cela n’a aucune importance. Il est évident qu’une telle politique agit comme un aimant sur les migrants et convient parfaitement à la mafia des passeurs par la Méditerranée et les Balkans. Mais il y a pire: par la révision de la loi sur l’asile qu’elle propose, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga renforce encore ces incitations contre-productives en offrant des avocats gratuits et en ouvrant de nouveaux centres d’accueil sur la base d’un droit spécial. Les premières victimes de cette mauvaise politique, ce sont les cantons et les communes, donc finalement les citoyennes et les citoyens qui doivent payer l’addition.

Les réfugiés de la guerre – des personnes ayant droit à être protégées

L’UDC demande que la Confédération revienne rapidement à une politique rigoureuse et cohérente. Les réfugiés de la guerre, par ex., de Syrie, doivent être accueillis temporairement en Suisse avec le statut de personnes ayant besoin de protection. Ils n’ont pas droit à un séjour durable en Suisse, mais doivent rentrer dans leur pays lorsque le conflit et terminé. Cela fait des années que l’UDC a déposé cette proposition, mais il semble que désormais le PLR la soutienne enfin. Les immigrants clandestins et migrants économiques qui cherchent uniquement de meilleures conditions de vie en Suisse n’ont pas droit à l’asile et doivent être systématiquement renvoyés aux frontières. Ces dernières doivent donc à nouveau être contrôlées. Il s’agit là d’une mesure centrale contre les agissements des passeurs. Le statut de réfugié doit être réservé strictement aux personnes qui sont persécutées dans leur pays et menacées dans leur intégrité physique et leur vie. Seule une partie infime des migrants qui arrivent actuellement en Europe et en Suisse répondent à cette exigence.

Pour reprendre rapidement le contrôle d’une situation qui échappe aux responsables et pour prendre les mesures qui s’imposent, comme des contrôles aux frontières, l’UDC a proposé l’instauration d’un moratoire de l’asile. Cette proposition sera examinée la semaine prochaine au Parlement et elle mérite d’être soutenue.

Adrian Amstutz
Adrian Amstutz
conseiller national Sigriswil (BE)
 
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