éditorial

L’agriculture, un important pilier de la souveraineté nationale

Réunissant plus de 600 délégués et hôtes, le congrès spécial de l’UDC Suisse à Wauwil (LU) a confirmé de manière impressionnante la volonté de la base de l’UDC de se battre pour une agriculture…

Toni Brunner
Toni Brunner
conseiller national Ebnat-Kappel (SG)

Réunissant plus de 600 délégués et hôtes, le congrès spécial de l’UDC Suisse à Wauwil (LU) a confirmé de manière impressionnante la volonté de la base de l’UDC de se battre pour une agriculture indigène productrice. Un taux d’auto-approvisionnement élevé en produits agricoles de qualité est en effet un pilier essentiel de la souveraineté nationale. Par conséquent, les négociations en cours dans le cadre de l’OMC et, en particulier, un éventuel accord de libre-échange agricole avec l’UE menacent non seulement l’existence de nombreuses familles paysannes suisses, mais s’opposent aussi aux intérêts nationaux. Il semble que les autres partis commencent à s’en rendre compte. Il appartiendra finalement au Parlement de freiner le zèle de libéralisation sans borne que manifeste la conseillère fédérale Doris Leuthard. On verra alors si les belles déclarations des partis politiques seront effectivement suivies d’actes.

L’UDC a posé plusieurs jalons en politique agricole durant les mois écoulés. Le « soulèvement paysan » de Sempach à la fin du mois d’août dernier a montré que les agriculteurs suisses approuvent la voie choisie. A côté de la mise en place de mesures contrôlant la quantité de lait commercialisé, dispositions auxquelles le Conseil fédéral devra donner une force obligatoire générale, il s’agira de corriger la stratégie du gouvernement concernant la libéralisation du commerce. Les expériences faites dans le secteur fromager, mais aussi le développement dans l’espace UE prouvent que la libéralisation sans borne du commerce aurait des effets désastreux pour l’agriculture. L’agriculture ne pourrait plus remplir son mandat constitutionnel et le taux d’auto-approvisionnement actuel de la Suisse ne pourrait pas être maintenu. Ce débat dépasse donc depuis longtemps la « seule » sauvegarde d’une agriculture indigène productrice, mais touche aux intérêts nationaux de la Suisse. Il est incompréhensible et même inquiétant dans ces conditions de voir la ministre de l’agriculture se fermer à toute discussion et s’obstiner à prétendre que la libéralisation doit se poursuivre. Grâce aux interventions annoncées et déposées par l’UDC, le Parlement devra débattre de ces questions-clés de la future politique agricole. L’UDC a aussi obtenu qu’une session spéciale des Chambres fédérales soit consacrée à cette thématique dans le cadre de la prochaine session parlementaire d’hiver.

La résolution adoptée à l’unanimité au congrès spécial de l’UDC à Wauwil ne se limite d’ailleurs pas à l’économie laitière et au libre-échange, mais reprend aussi d’autres importantes revendications de l’agriculture.

Le texte de la résolution adoptée à Wauwil (LU) pour le renforcement de l’agriculture suisse
L’UDC Suisse adresse les revendications suivantes au Parlement et au Conseil fédéral dans le but de sauvegarder et de renforcer l’agriculture suisse:

  • abandonner les négociations sur un accord de libre-échange agricole avec l’UE. L’agriculture suisse ne peut pas se battre à armes égales contre la concurrence UE (voir l’expérience de la libéralisation du marché du fromage). Le libre-échange entraînerait une baisse du revenu agricole jusqu’à 50% et donnerait le coup de grâce aux familles paysannes suisses.
  • mandater la délégation suisse de proposer l’exclusion de l’agriculture et des denrées alimentaires des négociations menées dans le cadre de l’OMC et de combattre les objectifs du cycle de Doha. Il faut de surcroît que chaque Etat puisse veiller à la sécurité de son approvisionnement et à la sauvegarde de sa souveraineté alimentaire. La conclusion du cycle de Doha aurait des effets désastreux pour l’agriculture.
  • édicter un arrêté fédéral urgent donnant force obligatoire générale à un dispositif de contrôle de la quantité de lait sur la base du droit privé afin que tous les producteurs soient tenus de le respecter. Le but est de garantir un prix du lait qui permet aux familles paysannes d’assumer elles-mêmes la responsabilité de leur avenir.
  • réviser les dispositions de la loi sur l’aménagement du territoire concernant l’espace rural. La substance construite existante et viabilisée doit pouvoir être exploitée complètement et de manière plus flexible; il doit être permis de l’agrandir, de la transformer ou de la démolir et de la reconstruire. La surface limitée qui reste encore à disposition de l’agriculture ne doit pas être sacrifiée pour la renaturation des rivières ou l’extension des forêts.
  • renoncer à la création d’une réserve au bilan pour des mesures d’accompagnement dans l’agriculture. Le Conseil fédéral et le Parlement doivent concrétiser leur volonté de sauvegarder une agriculture indigène en prenant des mesures encourageant les structures décentralisées et les exploitations multifonctionnelles, et non pas en versant des « primes au décès »;
  • ne pas édicter de nouvelles directives et prescriptions sur la protection des animaux, des eaux et de l’environnement qui augmentent les coûts de production par rapport à l’étranger. Les obstacles bureaucratiques et administratifs doivent être supprimés dans la mesure du possible. Pour garantir la sécurité des investissements, les constructions et équipements réalisés selon les connaissances les plus récentes ne doivent pas être modifiés par de nouvelles lois, ordonnances et directives durant au moins 30 ans après leur mise en service.
  • continuer de soutenir les exportations de bétail pour renforcer les exploitations en prairie des zones de collines et de montagnes. Si les agriculteurs n’élèvent plus de jeune bétail, les prairies alpines partent à l’abandon, ce qui aurait des conséquences négatives pour le tourisme suisse.

L’application de cette résolution garantit que l’agriculture suisse assume le mandat ancré par le peuple dans la Constitution, à savoir l’approvisionnement sûr et durable de la population en denrées alimentaires saines, la sauvegarde des bases naturelles de la vie, l’entretien des paysages cultivés ainsi que l’occupation décentralisée du territoire.

Toni Brunner
Toni Brunner
conseiller national Ebnat-Kappel (SG)
 
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