éditorial

L’immigration massive et incontrôlée en provenance de l’UE persiste

L’immigration de masse incontrôlée en Suisse se poursuit. Preuves en sont les chiffres publiés aujourd’hui par le Secrétariat à l’économie (SECO) dans son rapport sur les effets de la libre circulation des personnes sur le marché du travail suisse et l’immigration en provenance de l’UE. Bien que les médias et les autorités tentent comme de coutume d’enjoliver la situation en parlant d’une baisse de l’immigration, le solde migratoire reste très élevé avec 56 300 personnes, cela sans compter les requérants d’asile et les 318 000 frontaliers (1er trimestre 2017). Cette immigration est toujours largement supérieure aux 8000 à 10 000 personnes par an qui avaient été pronostiquées avant la votation sur l’accord de libre circulation des personnes.

Thomas Matter
Thomas Matter
conseiller national Meilen (ZH)

Effets d’éviction sur les travailleurs résidants

Le SECO et les syndicats ont beau le nier, mais ce constant et fort afflux migratoire provoque l’éviction de travailleurs résidants. Le taux de chômage selon l’OIT était en 2001, donc un an avant l’introduction de la libre circulation des personnes, de 2,8% au total. Aujourd’hui il est de 5,3% (1er trimestre 2017). La différence entre Suisses et étrangers est toujours aussi nette: en 2016, 8,8% d’étrangers et 3,5% de Suisses étaient au chômage. Le fait est que le taux de chômage parmi les Suisses tend à la hausse depuis 2002 en raison de l’immigration. Entre 2001 et 2003, il a progressé de 2,2 à 3,4% et il n’est jamais tombé en dessous de 3% depuis, mais il s’est stabilisé depuis quelques années près de 3,5%. Le taux de chômage moyen chez les Suisses était de 3,4% entre 2002 et 2016, donc sensiblement plus élevé que durant la crise économique des années nonante (2,9%). Ce développement indique clairement un effet d’éviction.

Le développement des salaires témoigne lui aussi de la présence d’effets d’éviction, que la SECO tente comme de coutume de minimiser en relevant que la croissance des salaires chez les employés ayant un diplôme universitaire ou de haute école spécialisée était nettement inférieure à la moyenne. La forte immigration de personnes hautement qualifiées pourrait avoir un effet amortissant à ce niveau, poursuit le SECO. En termes clairs, cela signifie que le marché du travail est saturé pour les universitaires. Contrairement à la situation d’il y a quinze ans où les universités ne parvenaient pas à satisfaire la demande du marché du travail, on constate aujourd’hui que les immigrants évincent des nationaux. D’où une plus forte pression sur les salaires.

 

Plus forte immigration d’Europe du Sud et de l’Est

Il est particulièrement inquiétant de constater qu’à la suite de la suppression des contingents en juin 2016 l’immigration en provenance de Roumanie et de Bulgarie a brusquement et massivement augmenté. Aujourd’hui quelque 70% des immigrants proviennent d’Europe du Sud et de l’Est et seulement 30% d’Europe de l’Ouest et du Nord. Ces proportions étaient juste inverses en 2008. Il n’est néanmoins guère étonnant que la proportion d’immigrants "hautement qualifiés", donc ayant un diplôme universitaire, ne change pas. En Europe du Sud et de l’Est, le niveau des exigences pour l’obtention d’un diplôme universitaire est sensiblement plus bas que chez nous. Cette différence provient notamment du fait que ces pays ne connaissent pas de système de formation dual, si bien que la grande majorité des jeunes ayant terminé la scolarité obligatoire entrent dans une université, phénomène qui abaisse forcément le niveau de formation tertiaire. Un diplôme de l’Université Jagellionen de Pologne, qui vient au 701e rang du classement selon le journal "Times", n’est absolument pas comparable au diplôme d’une EPF qui fait partie des meilleures institutions de formation du monde. 

 

Institutions sociales fortement chargées par les immigrants UE

Il suffit aussi de considérer le rapport entre les contributions à l’assurance-chômage et les indemnités versées par celles-ci pour se rendre compte que les immigrants sont principalement qualifiés sur le papier, mais n’ont guère d’utilité réelle pour l’économie. Chez les Suisses, la part des contributions versées à l’AC a dépassé de 28% celles des indemnités touchées. A l’inverse, les étrangers provenant de l’espace UE/AELE ont versé des contributions dont le total est inférieur de 20% au montant global des indemnités de chômage perçues. Dans l’assurance chômage, les Suisses sont donc très clairement des contributeurs nets alors que les étrangers UE sont des bénéficiaires nets. Chez les ressortissants d’Europe du Sud et de l’Est, qui sont aujourd’hui particulièrement nombreux à immigrer, cette disproportion est encore plus extrême.

La disproportion d’étrangers UE recevant des prestations sociales peut aussi être observée dans le domaine de l’aide sociale. Les étrangers provenant de l’espace UE-27 touchent presque 50% de plus d’aide sociale que les Suisses. Ce constat révèle un autre mensonge des autorités fédérales: avant la votation sur la libre circulation des personnes en 1999, le Conseil fédéral a trompé le peuple en prétendant que seuls des étrangers ayant un contrat de travail pouvaient entrer en Suisse. Les chiffres actuels parlent un langage très différent.

Les effets de l’immigration sur l’AVS ne sont commentés qu’en passant. Alors que le SECO ne cesse de répéter combien les immigrants sont importants pour l’AVS, il n’ose pas pronostiquer la situation qui se présentera lorsque les personnes des premières grandes vagues d’immigration auront atteint l’âge de la retraite, mais se contente de constater que cet afflux de contributions des immigrants entraînera à long terme des droits aux rentes qui chargeront l’AVS dans 30 à 40 ans. Le SECO ne risque bien entendu pas de se prononcer sur le rapport qui existera alors entre les cotisations et les rentes alors que ce service n’est par ailleurs pas avare en pronostics mirobolants. Le fait est que les immigrants feront valoir leurs droits aux rentes non pas dans quelques décennies, mais déjà dans quelques années. Il est d’autant plus important de refuser l’extension des prestations de l’AVS que la gauche a réussi à faire passer au Parlement et qui sera soumise au vote populaire le 24 septembre prochain.

Thomas Matter
Thomas Matter
conseiller national Meilen (ZH)
 
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