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éditorial

Stratégie énergétique 2050: 200 milliards de coûts et dépendance accrue de l’étranger

Le mélange irréfléchi de mesures de contrainte et de régulations étatiques, de nouveaux impôts et de subventions dans la Stratégie énergétique 2050 du Conseil fédéral aura pour unique effet d’augmenter massivement les coûts, de réduire la sécurité de l’approvisionnement et d’accroître la dépendance de l’économie et de la population suisses de l’étranger. Une expérience aussi dangereuse doit être étouffée dans l’œuf.

Hansjörg Knecht
Hansjörg Knecht
conseiller national Leibstadt (AG)

Débattue au Parlement durant cette session d’hiver, la Stratégie énergétique 2050 du Conseil fédéral est toujours aussi éloignée de ses objectifs, même après une année d’examen en commission. Les utopies et les illusions de l’administration et des partis du centre gauche ne changeront pas la réalité et n’apporteront pas de solution utile pour l’avenir. Ce mélange irréfléchi de mesures de contrainte et de régulations étatiques, de nouveaux impôts et de subventions aura pour unique effet d’augmenter massivement les coûts, de réduire la sécurité de l’approvisionnement et d’accroître la dépendance de l’économie et de la population suisses de l’étranger. Une expérience aussi dangereuse doit être étouffée dans l’œuf.

La stratégie énergétique du Conseil fédéral était dès le départ une construction erronée. Sans réfléchir et dans la précipitation, le Conseil fédéral a décidé en mai 2011 d’abandonner l’énergie nucléaire. Le Parlement a suivi peu après. Trois ans et demi plus tard, ladite Stratégie énergétique 2050 est présentée au Parlement. L’enthousiasme initial de la coalition des antinucléaires – PDC, PBD, Verts’Libéraux, PS et Verts – s’est largement essoufflé. Les divergences au sein de ce groupe, mais aussi le clivage entre les rêves et la réalité sont trop importants. Les différences entre les objectifs sont révélateurs: les tenants de cette alliance malsaine n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur la limitation de la durée de fonctionnement des centrales nucléaires qui entraînera pour la Confédération le versement d’indemnités. En lieu et place, ces milieux cherchent à renchérir l’exploitation des centrales par des exigences politiques dans le cadre d’un concept d’exploitation de longue durée pour tenter de contraindre les exploitants de mettre „volontairement“ hors service leurs installations.

Que veut la stratégie énergétique?

L’objectif de la stratégie énergétique du Conseil fédéral est d’interdire la construction de nouvelles centrales nucléaires. La part de 40 pour-cent de la production électrique assurée actuellement par l’énergie nucléaire devrait être compensée par de fortes économies dans la consommation et un durcissement des règles de rendement énergétique, notamment dans le secteur des bâtiments et des appareils, ainsi que par une hausse massive des subventions (augmentation de la rétribution des injections d’électricité à prix coûtant – RPC – et taxe sur le CO2). La Stratégie énergétique 2050 se décline en trois trains de mesures: un premier qui est soumis au Conseil national durant cette session, un deuxième qui imposera dès 2020 de nouvelles règlementations par le biais d’une réforme fiscale écologique et enfin un troisième qui sera lancé en 2030 et comportera des restrictions supplémentaires et éventuellement l’interdiction de certains agents énergétiques.

Que cela signifie-t-il?

Le projet de sortie du nucléaire supprime à moyen terme 40% de la production électrique suisse. Cela représentait près de 25 000 GWh en 2013. La conversion de cette quantité d’énergie en d’autres formes donne les résultats suivants:

Il ressort clairement des comparaisons faites plus haut que la transformation du système énergétique actuel et l’abandon du nucléaire sont irréalistes et que la Suisse y perdrait la majeure partie de sa production électrique. Cela signifie aussi que les agents énergétiques fossiles comme le charbon, le pétrole et le gaz ne pourraient plus être remplacés par de l’électricité. Cette stratégie énergétique augmente donc massivement la dépendance de la Suisse de l’étranger, les émissions atmosphériques et les prix de l’énergie tout en compromettant la sécurité de l’approvisionnement dans son ensemble.

Que cela va-t-il coûter?

Les coûts de ce „tournant énergétique“ inspiré par une idéologie de gauche sont énormes. Les estimations prudentes varient entre 150 et 200 milliards de francs, soit 5 à 7 milliards de francs de plus chaque année jusqu’en 2050 ou 750 francs par ménage et par année. La classe moyenne, les propriétaires immobiliers de même que les PME seront frappés de plein fouet par une hausse massive des coûts de l’énergie (électricité, carburants, huile de chauffage, gaz, charbon, etc.) à cause de ce tournant énergétique, mais aussi parce que les grandes entreprises bénéficieront d’importants allègements. Un véritable scénario d’horreur! D’autres conséquences comme la suppression d’emplois en Suisse en raison de la hausse des coûts de production et la baisse de la prospérité générale de la population viendront s’y ajouter.

Comment le Conseil fédéral veut-il atteindre ces objectifs?

Le gouvernement table, d’une part, sur des économies dans la consommation d’énergie grâce aux mesures augmentant le rendement énergétique. Ce raisonnement ne tient aucun compte d’une immigration de masse nette de plus de 85 000 personnes par an qui fera automatiquement augmenter la consommation et annihilera donc les effets des mesures d’économie. D’autre part, le Conseil fédéral prévoit une foule de régulations, contraintes et interdictions pour baisser la consommation d’énergie. Les charges supplémentaires qui en résulteront toucheront tous les domaines de la vie quotidienne. Le prix des carburants va exploser au plus tard après l’entrée en vigueur de la deuxième phase du programme gouvernemental avec sa réforme fiscale écologique. Conséquence de la hausse constante de la taxe sur le CO2, les frais de chauffage (huile de chauffage, gaz, charbon) augmenteront eux aussi substantiellement et s’ajouteront au coût des assainissements des immeubles. Déjà chers aujourd’hui, les logements suisses deviendront un luxe. La hausse extrême du prix des carburants réduira la mobilité et désavantagera une fois de plus les régions périphériques.

Que cela m’apporte-t-il?

Cette stratégie énergétique n’a que des inconvénients pour la population et l’économie. Les prix de l’énergie atteindront des sommets alors que les nouvelles règlementations et mesures de contrainte provoqueront des coûts subséquents énormes. Parallèlement, le citoyen sera restreint dans sa liberté par des interdictions et règles de rendement. Pour éviter de surcharger le réseau, il sera interdit d’utiliser durant certaines heures de la journée des appareils consommant beaucoup d’électricité comme des potagers électriques, des machines à laver, de aspirateurs, etc. Des mesures qui font partie du quotidien des pays du tiers monde s’installeront également chez nous. Parallèlement, la Suisse sera encore plus dépendante de l’étranger et des marchés internationaux; elle s’exposera à de nouveaux chantages et compromettra elle-même la sécurité de son approvisionnement – qui était bonne jusqu’ici.

Conclusion

Ces constats débouchent sur une conclusion évidente: la Stratégie énergétique 2050 modifiera effectivement notre pays, mais de manière totalement négative. L’approvisionnement énergétique efficace dont profite aujourd’hui la Suisse sera remplacé par des utopies et des illusions aux nombreuses inconnues. A la place d’un petit nombre de grandes installations, une foule de petites installations constelleront le paysage (éoliennes et capteurs solaires). Les magnifiques panoramas de la Suisse ne se perpétueront que dans les livres d’images pour les générations à venir. 

 

Document de fond de l’UDC concernant la politique énergétique

Hansjörg Knecht
Hansjörg Knecht
conseiller national Leibstadt (AG)
 
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