Exposé

Garantir l’emploi: la gestion de l’immigration rend superflues les mesures d’accompagnement

par Franz Grüter, président UDC Lucerne, Eich (LU) 

La vague d’immigration ne baisse pas pas malgré l’acceptation de l’initiative contre l’immigration de masse. Bien au contraire! Jamais autant de personnes n’ont immigré en Suisse que durant le premier trimestre de cette année. Le nombre d’immigrants a dépassé de 23 000 celui des émigrants. Que cela signifie-t-il concrètement, Chers Délégués? Que la Suisse comptera à la fin de cette année près de 90 000 habitants de plus et que le seuil des 9 millions d’habitants sera franchi dans seulement huit ans, selon les dernières estimations.

Nous ressentons tous les jours les effets de cette immigration incontrôlée: les prix immobiliers ne cessent d’augmenter; il est de plus en plus difficile de trouver des logements à loyer raisonnable; la dispersion de l’habitat se poursuit; nos voies de communication sont complètement surchargées et les centres urbains sont congestionnés. Mais ce n’est là que la pointe de l’iceberg. La situation sur le marché du travail est beaucoup plus préoccupante. La pression sur les salariés nationaux s’accroît. La libre circulation des personnes ne leur a rien apporté. Les entreprises font venir de l’étranger du personnel bon marché et rapidement disponible. Le taux de chômage prétendument bas de 3,2% est trompeur, car il ne tient pas compte de l’augmentation du nombre de personnes en fin de droits. Depuis 2001, le nombre cumulé sur une année de personnes en fin de droits augmente selon les chiffres du SECO (2001: 13’226; 2013: 34’679). Bien que durant les cinq dernières années quelque 375 000 nouveaux emplois aient été créés, le nombre de personnes en fin de droits a augmenté de 30% par an. Mois après mois, plus de 3000 personnes qui n’ont pas trouvé d’emploi sortent de la statistique du chômage. Les salariés plus âgés sont les principales victimes de ce développement. De plus en plus de professionnels de plus de 50 ans arrivent en fin droits après deux années de chômage. Ils vivent alors pendant quelque temps de leurs économies, puis tombent à la charge de l’assistance sociale.

L’immigration a des conséquences négatives sur nos institutions sociales, principalement l’assurance-chômage (AC). L’immigration pose deux problèmes de fond au niveau de l’AC:

  1. les immigrants perçoivent en moyenne 3x plus de prestations de chômage que le montant leurs cotisations;
  2. les immigrants peuvent faire valoir la durée de cotisation dans leur pays d’origine (principe de la totalisation).

Depuis l’acceptation de notre initiative contre l’immigration de masse par le peuple suisse, les élus politiques de gauche réclament à cor et à cri une extension des mesures d’accompagnement. Ils entendent résoudre de cette manière les problèmes de l’immigration sans avoir à négocier avec l’UE. Ce n’est pas si simple, Mesdames et Messieurs les Délégués. Les mesures proposées ne sont pas efficaces contre une immigration démesurée, mais elles ont pour principal effet de gonfler l’appareil étatique et la bureaucratie et elles coûtent de surcroît des millions à notre économie. Une police des salaires qui recherche des cas de dumping salarial n’est certainement pas la bonne solution! Nous en sommes pourtant déjà là aujourd’hui. En 2014, les conditions de salaire et d’emploi de 40 000 entreprises et de 159 000 personnes ont été contrôlées. Cette pratique relève de la même fausse idée que d’imposer des réformes fiscales hostiles aux entreprises ou de distribuer sans discernement des millions pour subventionner des crèches d’enfants.

Toutes ces mesures ne prennent pas le mal par la racine. L’unique manière efficace d’agir est de reprendre le contrôle de l’immigration comme nous l’avons exigé dans notre initiative contre l’immigration de masse.

Tous les grands pays comme les Etats-Unis, l’Inde, le Japon, la Chine, l’Australie ou le Canada en font autant. Tous gèrent et contrôlent strictement et indépendamment l’immigration sur leur territoire. Je me rends une fois par an en Silicon Valley qui passe pour être le haut lieu mondial de l’innovation en matière informatique. Les équipes qui y travaillent sont très mélangées, des spécialistes étrangers venant renforcer la main-d’œuvre locale. Mais pour pouvoir les engager, les entreprises doivent prouver qu’elles ne disposent pas au niveau local de professionnels ayant les qualifications requises.

Pour obtenir un visa de travail, il faut commencer par déposer 6000 dollars US sans avoir la garantie que l’autorité d’immigration donne son accord. J’ai parlé avec de nombreux responsables d’entreprises et je peux vous assurer que chacun d’entre eux réfléchit soigneusement avant d’engager un collaborateur étranger au lieu de recruter la personne idoine sur le marché du travail national.

Vous le voyez bien, Mesdames et Messieurs, d’autres pays nous donnent l’exemple de ce que nous aurions dû faire au lieu de mener une politique d’immigration à la mode socialiste. Mais les élus politiques de la gauche jusqu’à la droite font des pieds et des mains pour ne pas négocier avec Bruxelles. Ils préfèrent la solution de facilité, c’est-à-dire l’introduction de nombreuses mesures d’accompagnement. Leur objectif suivant sera de réunir tous les dossiers ouverts avec l’UE pour en faire des accords bilatéraux III et de conclure finalement un accord-cadre institutionnel. Ce traité contraindrait la Suisse de reprendre dynamiquement du droit UE et de se subordonner à la Cour de justice UE. Je le dis tout net: il est intolérable de tenter aussi sournoisement d’éluder la volonté du peuple. La libre circulation des personnes doit être renégociée avec l’UE et adaptée sous la forme d’un accord individuel. Il faut que la Suisse contrôle et gère à nouveau de manière autonome l’immigration sur son territoire. Et, surtout, qu’elle redonne sans condition la priorité aux travailleurs résidants en matière d’emploi.

Les Suisses qui veulent travailler doivent pouvoir travailler!

Chers Délégués,

  • nous n’avons pas besoin d’une extension des mesures d’accompagnement;
  • nous n’avons pas besoin de nouveaux monstres bureaucratiques et d’une police des salaires qui affaiblissent l’économie suisse;
  • nous refusons un nouveau gonflement de l’appareil étatique;
  • nous exigeons une application rapide et rigoureuse de l’initiative contre l’immigration de masse;
  • nous avons besoin d’un gouvernement fort qui renégocie fermement l’accord de libre circulation des personnes avec Bruxelles au lieu de proposer d’emblée des compromis;
  • nous devons à nouveau gérer nous-mêmes l’immigration dans notre pays.

Si nous limitons l’immigration, nous pouvons supprimer sans problème les mesures d’accompagnement. Voilà la meilleure manière de soutenir l’économie, d’assurer l’emploi et de sauvegarder durablement la prospérité économique de notre pays. Nous voulons un pays dans lequel il fait bon vivre et travailler. Voilà le combat politique de l’UDC. Nous le mènerons de toutes nos forces!

 
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