Mesdames et Messieurs, nous sommes aujourd’hui confrontés à un accord lourd de conséquences avec l’UE dans le domaine de la formation et de la recherche, à savoir l’accord de programme de l’UE. Ce qui apparaît à première vue comme une opportunité se révèle être, à y regarder de plus près, un dangereux accord de soumission, au détriment de la Suisse.
Immigration incontrôlée dans les hautes écoles
Avec cet accord, l’UE exige un accès libre de ses étudiants à nos hautes écoles, sans clauses de protection ni contingents. Quelles en sont les conséquences ? Encore plus d’étudiants étrangers, sans que la Suisse ne puisse contrôler ce phénomène. Aujourd’hui déjà, près d’un étudiant sur trois dans nos universités vient de l’étranger, et la tendance est à la hausse. Depuis l’an 2000, le nombre d’étudiants étrangers a triplé pour atteindre près de 50’000. Des dizaines de milliers d’étudiants de l’UE fréquentent déjà des universités de pointe aux frais des contribuables suisses. Malgré cela, aucun mécanisme d’urgence n’a été négocié dans le présent accord pour protéger les capacités en cas d’afflux encore plus important.
D’autres pays défendent mieux leurs places d’études : l’Autriche, par exemple, assure 75% des places d’études de médecine aux nationaux, 20% aux ressortissants de l’UE et seulement 5% aux pays tiers. La Suisse, en revanche, renonce à des quotas comparables. Pourquoi en est-il ainsi ? L’accord a manifestement été mal négocié par le Conseil fédéral et ce au détriment de nos étudiants et de nos contribuables.
Ce qui est encore plus absurde, c’est que le Conseil fédéral a même abandonné les quelques garanties qui sont actuellement en vigueur. Deux exemples à ce propos :
Cet accord nous coûterait cher. Pour participer au programme de recherche européen Horizon Europe, la Suisse devrait verser plus de 6 milliards de francs jusqu’en 2027. À cela s’ajouteraient environ 170 millions de francs par an à partir de 2027 pour Erasmus+ ; c’est 3x plus que ce que coûte notre programme d’échange national.
Ce qui est particulièrement choquant, c’est que malgré les milliards que nous versons, nous n’aurions pas le droit de vote dans les instances décisionnelles d’Horizon et d’Erasmus. La Suisse pourrait envoyer des experts à Bruxelles, mais nos représentants devraient quitter la salle lors des votes. Nous serions des spectateurs sans voix. Bruxelles décide, nous devons exécuter et payer.
En résumé : le traité avec l’UE dans le domaine de l’éducation et de la recherche n’est pas un progrès, mais un recul. Il nous apportera une immigration excessive dans les universités, des coûts énormes sans droit de regard et une perte insidieuse de notre souveraineté en matière d’éducation. Nous risquons l’autonomie de nos universités et imposons une charge à nos contribuables sans obtenir de garanties durables. Disons oui à l’éducation, mais NON à l’abandon de nos droits.
Merci beaucoup pour votre attention.