Les conséquences d’une immigration incontrôlée

L’augmentation régulière et ascendante de l’immigration en Suisse est de plus en plus un sujet d’inquiétude dans de nombreux cercles de la population. Les Accords bilatéraux avec entre autre la…

Guy Parmelin
Guy Parmelin
conseiller national Bursins (VD)

Des constatations inquiétantes
L’augmentation régulière et ascendante de l’immigration en Suisse est de plus en plus un sujet d’inquiétude dans de nombreux cercles de la population. Les Accords bilatéraux avec entre autre la libre circulation des personnes sont une des raisons de cette poussée démographique qui représente un immense défi pour notre pays car elle s’accompagne de sérieux problèmes collatéraux qui prétéritent les habitants dans leur vie de tous les jours et qui sont appelés à s’amplifier si les autorités ne prennent pas des mesures correctrices.

L’Office fédéral de la statistique (OFS), au travers de différents scénarios, met bien en évidence toute la problématique ; et les dernières perspectives connues montrent que nous sommes plutôt dans la variante « élevée » qui table sur une population de près de 10 millions d’habitants en 2035 (9.858) alors que la variante médiane signale une tendance à 9 millions d’habitants à la même date (8.838). La suppression des contingents a accéléré ce phénomène migratoire vers la Suisse et les chiffres de l’an dernier donnent un solde migratoire positif de 68’000 personnes soit l’équivalent de la ville de Saint-Gall. A cela, il faudra prochainement ajouter les effets induits par l’extension de la libre circulation sans restriction qui est entrée en vigueur dernièrement pour 8 nouveaux pays de l’UE.

Une facture toujours plus insupportable
Ces constats ont de lourdes conséquences dans de nombreux secteurs de la vie économique et sociale du pays. En matière d’infrastructures, on ne compte plus les entraves au trafic routier et les implications dans les transports publics, aussi bien en terme de coûts d’entretien que d’investissements supplémentaires nécessaires. Les besoins en électricité sont également en constante augmentation et malgré toutes les mesures de rationalisation, d’augmentation de l’efficacité énergétique, de promotion des énergies renouvelables, la Suisse fait route à marche forcée vers une lacune énorme dans son approvisionnement électrique qui pourrait avoir de graves conséquences sur sa prospérité économique. Cette dépendance accrue envers l’étranger est extrêmement dangereuse. Elle pourrait conduire à des ruptures d’approvisionnement en électricité couplées à des hausses de prix insupportables pour notre économie. Un éventuel abandon rapide de l’énergie nucléaire suite aux évènements du Japon ne ferait qu’amplifier encore ce risque alors qu’aucune alternative crédible à ce jour n’a été clairement identifiée et surtout chiffrée. Cela pourrait entraîner délocalisation et chômage avec tout ce que cela implique pour le quotidien des habitants et de répercussions financières et sociales à tous les niveaux pour les collectivités publiques. Dans le domaine de l’aménagement du territoire, l’explosion de la demande en logement tout particulièrement dans les centres urbains entraîne une augmentation exponentielle des prix des loyers insupportable pour de nombreuses familles. Celles-ci « fuient » dans des zones du pays plus abordables financièrement ; on assiste alors à une accentuation des problèmes de mobilité pendulaire, du mitage du territoire avec le risque de pertes importantes de surfaces d’assolement pour l’agriculture ce qui augmentera encore à terme la dépendance de notre pays envers les importations de denrées alimentaires. Enfin, cette croissance débridée de la population a des effets aussi sur l’environnement; le respect des engagements pris par la Suisse de réduire ses émissions de CO2 sera bien plus ardu avec une pareille augmentation démographique et la hausse des émissions qui y sont automatiquement liées.

Une passivité incompréhensible
Gouverner c’est prévoir dit l’adage bien connu; or, jusqu’ici, le Conseil fédéral brille par son absence d’anticipation et de réaction. Son seul leitmotiv est de répéter sur tous les tons que la libre circulation a dynamisé l’économie suisse. C’est un peu court comme argumentaire et c’est surtout faire fi des inquiétudes de la population face aux conséquences de cette perte de contrôle du pays sur la problématique de l’immigration telles que relevées plus haut. Le moins que le Conseil fédéral puisse entreprendre est de faire d’urgence un bilan objectif de l’exercice et de prendre des mesures correctrices indispensables si on ne veut pas courir à la catastrophe. Dans ce contexte, une renégociation de l’ALCP (Accord sur la libre-circulation des personnes) devient inévitable tout comme une remise à plat totale des Accords de Schengen et Dublin dont les carences sont désormais criardes et doivent absolument être corrigées au plus vite. Des pays de l’UE tels le Danemark ont d’ailleurs déjà annoncé vouloir rétablir certains contrôles à leurs frontières pour mieux maîtriser les flux migratoires et leurs conséquences sur le plan interne. Cela démontre sans ambiguïté possible que le moment de l’action pour notre pays est venu.

L’UDC n’est plus disposée à attendre le bon vouloir du gouvernement les bras croisés ; elle veut agir concrètement et le moyen de l’initiative populaire est celui qui lui paraît le plus approprié afin d’avoir un débat public sur des mesures susceptibles de redonner à notre pays les instruments permettant d’avoir une maîtrise de l’immigration tout en conservant des conditions-cadres favorables à notre économie et société.

Guy Parmelin
Guy Parmelin
conseiller national Bursins (VD)
 
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