Les coûts de la santé explosent. De nombreuses familles ne savent plus comment payer les primes d’assurance maladie, d’autant plus que celles-ci sont parfois même plus élevées que le loyer mensuel de l’appartement. Même les seniors, qui ont payé des primes toute leur vie, sont de plus en plus confrontés à des quotes-parts et des franchises insupportables.
Dans le cadre de mon activité de responsable des affaires sociales, je rencontre régulièrement des cas à faire dresser les cheveux sur la tête, comme celui d’une personne âgée qui a travaillé et cotisé toute sa vie et qui, à cause d’une valeur locative fictive, ne reçoit pas de prestations complémentaires. Elle doit ainsi financer elle-même ses frais de maladie, sa franchise et ses primes alors que les immigrés et les migrants demandeurs d’asile bénéficient immédiatement de l’intégralité du catalogue LAMal, certains sans même débourser un centime.
Rien qu’en 2023, 83’392 personnes (solde net) ont immigré en Suisse. S’y ajoutent environ 70’000 Ukrainiens avec le statut S et des dizaines de milliers de migrants d’asile chaque année. Tous ont accès à l’ensemble des prestations de santé dès le premier jour sans avoir cotisé auparavant à cette œuvre de solidarité. Cela vaut même pour les demandeurs d’asile déboutés et tenus de quitter le pays, ainsi que pour les autres personnes en situation irrégulière.
Le regroupement familial est également problématique. Aujourd’hui, trois immigrés de l’UE sur dix arrivent en Suisse par ce biais. Les personnes âgées sont de plus en plus nombreuses à immigrer. L’accord de soumission à l’UE prévoit d’élargir le regroupement familial. Outre le conjoint, le partenaire enregistré et les enfants, la famille pouvant bénéficier du regroupement familial comprend également les beaux-enfants, les petits-enfants, les parents, les grands-parents, les beaux-parents ainsi que leurs parents et les membres de la famille nécessitant des soins. Les coûts de la santé vont donc continuer à augmenter massivement.
Selon les chercheurs de l’Institut de politique économique suisse (IWP), l’âge moyen des immigrés est de 30 ans. Un immigré de 30 ans a accès à toutes les prestations de santé dès le premier jour de sa souscription à une assurance. Un trentenaire né en Suisse a également un accès complet mais il a déjà versé des primes pendant 30 ans, soit un total d’environ 66’588 francs. Ce capital manque aux immigrés et plus ils sont âgés, plus la lacune est grande. D’ailleurs, plus un immigré est âgé, plus il est probable qu’il ait recours à des prestations coûteuses.
Or, le financement de notre système de santé ne fonctionne que si la population plus jeune, généralement en meilleure santé, verse plus d’argent qu’elle ne reçoit de prestations de santé. Avec l’âge, ce rapport s’inverse. L’immigration de masse bouleverse cet équilibre. Il en résulte une augmentation des coûts que les payeurs de primes suisses doivent supporter. Ce système n’est ni finançable ni équitable à long terme. C’est un affront à tous ceux qui ont contribué à construire notre pays. Du point de vue de l’UDC, il est clair que la population suisse, en particulier les personnes âgées et les familles, ont la priorité.
La Confédération est responsable de l’immigration ; elle doit donc en supporter les coûts.
Cela est particulièrement évident dans le domaine de l’asile. Les demandeurs d’asile bénéficient d’un accès complet aux prestations médicales dès leur premier jour en Suisse, ce sont les contribuables et les payeurs de primes suisse qui doivent payer. Comme l’a expliqué Thomas de Courten, les demandeurs d’asile génèrent des coûts de santé plus élevés que le reste de la population suisse. Dans l’esprit de la vérité des coûts, ces frais ne doivent pas être imputés aux caisses maladie. La Confédération est responsable de la politique d’asile et d’immigration et c’est pourquoi elle doit aussi en assumer les coûts. Diana Gutjahr et moi-même avons déposé les motions 24.4159 et 24.3752 à ce sujet.
Il est également choquant que même si aucune prime, franchise ou quote-part n’est payée, toutes les prestations, de la visite chez le médecin de famille aux soins en EMS ou aux soins à domicile, en passant par les opérations, l’ergothérapie et autres thérapies spéciales, peuvent être sollicitées.
Pour maîtriser les coûts, nous demandons les adaptations suivantes :
Franchise en fonction de l’âge à l’entrée : Plus une personne est âgée au moment de son arrivée, plus sa franchise minimale doit être élevée.
Franchises en fonction de l’âge : Ici aussi, un système de bonus-malus est nécessaire pour garantir l’équité des coûts.
Des prestations limitées dans le domaine de l’asile : Les demandeurs d’asile ne doivent avoir droit qu’aux prestations médicales les plus nécessaires, c’est-à-dire aux soins de base en cas de maladie aiguë ou d’urgence. La luxueuse liberté de choix des médecins, des hôpitaux ou des thérapies ne doit pas exister ici.
La mise en œuvre doit se faire de manière analogue à l’assurance dans le domaine de la circulation routière. Pour cela, il faudra à l’avenir trois niveaux :
Soins minimaux pour les requérants d’asile (comparable à la responsabilité civile)
Soins de base ordinaires (comparable à la casco partielle).
Assurances complémentaires (assurance complète, p. ex. libre choix de l’hôpital).
Les assurances complémentaires doivent être systématiquement résiliées si les assurés ne paient pas leurs primes. De plus, les assurés doivent être relégués à une couverture minimale en cas de non-paiement des primes. C’est la seule façon de renforcer la responsabilité individuelle.
En résumé, nous demandons :
L’introduction d’une franchise en fonction de l’âge pour les nouveaux immigrés.
Des prestations minimales de soins médicaux pour les demandeurs d’asile et les personnes en situation irrégulière.
Une prise en charge intégrale de tous les frais imputables à l’asile par la Confédération.
Des soins de base obligatoires dispensés par des médecins de famille avec un triage clairement réglementé vers les spécialistes.
Des règles plus cohérentes pour les rétrogradations et les assurances complémentaires.
La voie vers des primes d’assurance-maladie plus basses ne passe pas par une politique à demis mots. Un véritable allègement n’est possible que si nous réglons à l’avenir l’accès au système de santé suisse de manière conséquente et que nous répartissons les responsabilités de manière équitable.
Nous ne demandons pas moins de solidarité, mais une solidarité plus juste : Notre population, qui cotise depuis des décennies et supporte le système de santé, ne doit pas être moins bien traitée que les immigrés et les migrants d’asile. Il faut maintenant des majorités claires pour des mesures conséquentes. C’est la seule façon d’éviter que notre système de santé s’effondre sur lui-même.
Merci de votre attention.