Il s’agit d’étrangers criminels et non pas de pauvres ignorants

L’initiative de mise en œuvre concerne des étrangers criminels et non pas des pauvres ignorants qui ont par malheur commis une bêtise. Le jeune étranger qui a "piqué" une pomme dans le jardin du voisin ne sera pas expulsé, pas plus que la femme de ménage italienne qui "oublie" de décompter deux heures de travail avec l’AVS.

Adrian Amstutz
Adrian Amstutz
conseiller national Sigriswil (BE)

L’initiative de mise en œuvre concerne des étrangers criminels et non pas des pauvres ignorants qui ont par malheur commis une bêtise. Le jeune étranger qui a "piqué" une pomme dans le jardin du voisin ne sera pas expulsé, pas plus que la femme de ménage italienne qui "oublie" de décompter deux heures de travail avec l’AVS. Et le reproche selon lequel une mère élevant seule son enfant et vivant de l’aide sociale serait expulsée parce qu’elle n’a pas annoncé au service social que son fils a reçu en cadeau un vélo de son parrain constitue le sommet des stupidités avancées contre l’initiative de mise en œuvre.

Complaisamment propagée par les médias, la propagande contre l’initiative de mise en œuvre orchestrée par les fronts unis de la politique, de la justice et de l’économie se surpasse tous les jours par de nouveaux mensonges et absurdités. C’est à croire que cette initiative vise à expulser des pauvres ignorants. On multiplie les exemples absurdes qui, en réalité, n’ont jamais donné lieu à une dénonciation à la police ou à une condamnation par un tribunal et qui, de ce fait, ne peuvent évidemment pas conduire à une expulsion. Et pour donner un tour encore plus dramatique à ces inepties, on prétend que l’UDC ne veut pas expulser avec son initiative les auteurs de mutilations sexuelles de jeunes filles. Si le journaliste qui a reproduit ces âneries dans son article pseudo-sérieux avait lu une seule fois notre initiative, il aurait peut-être eu du mal à poursuivre sa rédaction. D’une part, la mutilation des organes génitaux féminins ne figure dans le Code pénal suisse que depuis le 1er juillet 2012, donc quelques mois seulement avant le dépôt de l’initiative de mise en œuvre, d’autre part, cette mutilation constitue une lésion corporelle grave et elle est donc punie en conséquence. Enfin, cet acte correspond également au délit de mise en danger grave de la vie d’autrui et il est donc obligatoirement sanctionné par une expulsion. Notons en passant que l’UDC ne s’opposera certainement pas à ce que le Parlement étende éventuellement la liste des délits provoquant obligatoirement une expulsion d’étrangers criminels, comme cela est d’ailleurs déjà prévu dans l’article constitutionnel sur le renvoi des étrangers criminels.

Comme si on n’avait pas déjà largement dépassé les limites du bon sens par ces allégations, des professeurs et juges en rajoutent en qualifiant cette initiative de menace pour la démocratie. Ils prétendent que le peuple n’a pas toujours raison, suggérant du même coup qu’eux n’ont jamais tort. Certains d’entre eux osent même évoquer la triste période du nazisme. Comme si Hitler avait été élu chancelier du Reich dans le cadre d’une votation populaire, comme si le peuple allemand avait voté pour le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale et l’assassinat des juifs. A ces professeurs qui aiment à se donner des airs d’infaillibilité, on rappellera que c’est l’Université de Lausanne qui a offert un titre de docteur honoris causa au fasciste et assassin multiple Benito Mussolini. Et aussi que de nombreux juges allemands ont été les vassaux convaincus et complaisants d’Hitler et assumaient donc également une bonne part des responsabilités des crimes commis par ce régime monstrueux.

Jamais un peuple n’a approuvé dans le cadre d’une votation réellement démocratique des crimes de ce genre – le peuple suisse encore moins que les autres. Les coupables furent toujours lesdites élites. Oser qualifier de "régime de la populace" l’autorité de la majorité du peuple et des cantons, c’est faire preuve d’une arrogance et d’une grossièreté intolérables ainsi que d’un mépris profond de la démocratie. Pareilles dérives, qui en disent long sur l’état d’esprit de leurs auteurs, ne peuvent pas être acceptées!

Il sera intéressant de voir si ces milieux – ce sont toujours les mêmes – finiront par emporter ce scrutin, eux qui ont déjà peint le diable sur la muraille lors de la campagne de votation sur l’adhésion de la Suisse à l’EEE, eux qui, également contre l’UDC, ont soutenu les accords de Schengen/Dublin en promettant "moins de requérants d’asile et plus de sécurité". Obtiendront-ils une majorité comme lors de la votation sur la libre circulation des personnes où ils avaient pronostiqué une immigration de 8000 à 10 000 personnes alors que ces dernières années on en comptait en moyenne quelque 80 000 par an?

L’objectif de l’initiative de mise en œuvre est de protéger en premier lieu la victime et non pas le criminel. La victime est également un être humain et comme on ne cesse d’invoquer les droits de l’homme dans ce contexte, l’UDC le dit tout net: pour elle, les droits de l’homme d’une personne qui a été violée ou cambriolée pèsent plus lourd que ceux du violeur et du cambrioleur. Si nos prétendues élites voient une grande injustice et une justice à deux classes dans le fait que des étrangers de la deuxième génération peuvent être expulsés s’ils ont commis un crime, on leur rappellera que ces personnes peuvent parfaitement se faire naturaliser si elles n’ont pas commis de délit, la naturalisation impliquant cependant aussi l’obligation de faire du service militaire. Les étrangers de la deuxième génération, qui préfèrent garder la nationalité de leurs parents et ne veulent pas devenir Suisses, doivent supporter que ceux d’entre eux qui ont été condamnés dans le cadre d’une procédure judiciaire correcte soient, après avoir purgé leur peine, expulsés dans le pays auquel ils attachent manifestement plus de valeur qu’à la Suisse.

En fin de compte, la solution est très simple pour chaque étranger vivant en Suisse: s’il évite de commettre un acte criminel, comme c’est le cas pour la très grande majorité des étrangères et des étrangers résidant en Suisse, il ne sera pas expulsé. Cet effet préventif est d’ailleurs le principal mérite de l’initiative de mise en œuvre: moins de crimes feront moins de victimes, moins de criminels provoqueront moins de coûts au niveau de la police, des avocats, des tribunaux, des psychiatres et des prisons. Voilà de bonnes raisons pour dire clairement OUI à l’initiative de mise en œuvre.

Adrian Amstutz
Adrian Amstutz
conseiller national Sigriswil (BE)
 
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