Journal du parti Franc-parler août 2013

NON à une Suisse sans défense

Le 22 septembre, nous voterons sur l’abolition du service militaire obligatoire. Dans cette votation, il s’agit de dire oui ou non à notre défense nationale. La réelle intention du GSsA est en effet, comme son nom l’indique, une Suisse sans armée.

Le GSsA et ses alliés veulent démanteler l’armée. Ce dessein n’a toutefois pas trouvé un écho positif auprès de leurs compatriotes. C’est pourquoi ils poursuivent aujourd’hui une stratégie nouvelle. Ils agissent de manière détournée. Pour des raisons tactiques, ils ne remettent plus directement et ouvertement notre défense nationale en question. Les démanteleurs d’armée adoptent une tactique indirecte. Ils essaient d’affaiblir l’armée, de manière à la rendre finalement insignifiante. C’est dans ce but qu’ils ont lancé l’initiative pour l’abolition du service militaire obligatoire.

Si le service obligatoire disparaît, l’unité du peuple et de l’armée, qui a fait ses preuves, est brisée. La suppression du service militaire obligatoire entraînerait inéluctablement la fin de la défense nationale. L’enjeu, le 22 septembre prochain, est donc de taille : il en va de notre sécurité et de la formule qui a fait le succès politique de notre pays.

Menace pour la sécurité
Seule une armée présentant la taille et les capacités nécessaires pour faire face à une crise peut nous apporter la sécurité. Elle doit en outre faire preuve d’une grande compétence en intervention, afin d’être acceptée par la population. Enfin, elle doit aussi être financièrement à notre portée. Ces trois conditions ne peuvent être remplies qu’avec le service militaire obligatoire et le principe de milice.

Capacité
Une armée de conscrits peut être mobilisée dans une mesure différente selon les besoins. Elle est donc la solution la plus flexible et nous permet d’adapter ses capacités à la situation concrète.

Il en va autrement d’une armée de volontaires : ses effectifs dépendent du marché du travail ainsi que du risque d’intervention effective. Il ne resterait dans le cas concret aucun autre choix que de renflouer ses rangs à travers des incitations financières. De sorte qu’on aurait au final une armée de mercenaires.

Compétence
L’expérience montre que les pays occidentaux présentant un niveau de vie élevé peinent à recruter du personnel qualifié pour leur armée professionnelle. Il existe ainsi un risque que la troupe professionnelle n’attire que ceux qui n’ont pas réussi à se faire une place sur le marché du travail.
En revanche, avec le service obligatoire et le principe de milice, nous piochons dans notre réservoir énorme de compétences, de savoir et de talents : ceux qui servent dans notre armée sont les mêmes que ceux qui font de notre économie l’une des plus performantes du monde.

La question de la compétence en intervention revêt une importance absolument décisive : si nous avons recours à notre armée pour protéger nos infrastructures, elle travaille en contact avec la population civile. Cela requiert un rapport de confiance entre les citoyens et les soldats, lequel fait défaut s’agissant de volontaires rémunérés. Les citoyens soumis à l’obligation de servir jouissent en revanche d’une forte acceptation au sein de la population. Ils se prêtent de manière idéale aux interventions dans un environnement civil, environnement qui est aussi celui de leur vie privée et professionnelle en dehors des périodes de service.  

Coûts
Avec le service militaire obligatoire, nous avons une armée dont le financement est à notre portée. Elle peut se limiter à la formation militaire, car les soldats et les cadres ont déjà acquis des compétences essentielles dans le cadre de leur formation civile. Les conscrits ne sont en outre mobilisés que pour la formation et pour une éventuelle intervention. Nous avons ainsi une armée sur appel, qui génère peu de frais hors des périodes de service.

Menace sur la recette du succès suisse
Les arguments politiques en faveur de l’obligation de servir sont tout aussi importants que les considérations militaires. Il s’agit de savoir si nous autres, citoyens, voulons continuer à porter la responsabilité de notre pays à l’avenir.

La sécurité est l’affaire du chef
Les citoyens que nous sommes formons ensemble le souverain, c’est-à-dire l’instance suprême de l’État. Cela implique toutefois une responsabilité : préserver la sécurité est un devoir du chef qui ne peut être délégué.

L’armée de conscrits garantit en outre le contrôle démocratique : les citoyens qui gouvernent le pays en tant que souverain forment simultanément son armée. Il ne peut ainsi jamais y avoir de puissance armée externe à notre démocratie.

Le service obligatoire renforce la conscience citoyenne
Le service militaire illustre le principe selon lequel « on n’a rien sans rien » : notre État ne fonctionne pas tout seul ; sans citoyens actifs, rien ne se passe.

Le service militaire sensibilise aux questions civiques, à une époque où, précisément, beaucoup ont tendance à se voir davantage comme des consommateurs que comme des citoyens. En tant que citoyens, nous devons être conscients qu’on ne peut pas tout acheter : la sécurité et la liberté ne s’obtiennent pas contre de l’argent, mais uniquement grâce à l’engagement permanent de nous tous.

Équité et prospérité
Notre armée est garante de notre sécurité. Et la sécurité est la base de notre prospérité. Nous en profitons tous. Il est donc équitable que chacun y contribue. Il est injuste que certains fournissent un service à la communauté alors que d’autres ne font que profiter d’une paix à laquelle ils ne contribuent en rien.

Conclusion
En tant que petit pays, nous ne connaissons ce succès extraordinaire que parce que nous nous sommes toujours vus comme appartenant à la communauté suisse et avons affronté les difficultés ensemble. Cet état d’esprit gagnant est bien résumé dans la devise inscrite sous la coupole du Palais fédéral : Un pour tous, tous pour un ! Or c’est justement ce facteur de réussite de notre pays que l’initiative pour la suppression de l’obligation de servir remet en question. Voilà pourquoi nous voterons NON à l’initiative du GSsA.

par l’auteur
UDC conseiller fédéral (ZH)
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