Journal du parti Franc-parler avril 2014

Salaire minimum ? Non merci !

Un salaire minimum pour l’ensemble de la Suisse est une lubie syndicale qui ne fera que des dégâts.

Un salaire minimum pour l’ensemble de la Suisse est une lubie syndicale qui ne fera que des dégâts. Je m’appuie sur mon expérience pratique : patron d’une entreprise de transports, je serais contraint de transférer des places de travail à l’étranger. Ce n’est certainement pas ce que veulent les initiants.

À notre siège de Rothrist, nous travaillons sans convention collective. Nous rémunérons nos précieux collaborateurs en fonction de leurs performances et n’avons néanmoins, ou justement pour cela, pratiquement aucun problème de recrutement.

Vous avez bien lu. Chez nous, un chauffeur moyen n’est pas payé autant que le chauffeur star. Un jeune qui sort de l’apprentissage ne perçoit pas non plus chez nous de salaire minimum fixé par l’État. En tant qu’employé non qualifié, il doit d’abord faire ses preuves, pour mériter une meilleure paie. Nos salaires sont en effet toujours liés à la formation, aux performances et aux responsabilités assumées.

Bien que notre entreprise soit active au niveau international, 70% de nos véhicules sont immatriculés en Suisse. Cela signifie que nous payons les taxes sur les véhicules en Suisse. C’est également en Suisse que nous exploitons nos ateliers mécaniques. Dans les transports internationaux, les véhicules sont toutefois souvent conduits par des frontaliers. Nous nous trouvons donc confrontés à la concurrence internationale. Celle-ci émane dans de nombreux cas des pays de l’Est. En Bulgarie ou en Roumanie, un bon chauffeur est rémunéré à hauteur de 600 euros par mois, environ. Ces véhicules circulent dans l’UE, mais aussi depuis et vers la Suisse.

Si nous devions verser le salaire minimum à tous nos chauffeurs internationaux, ce serait premièrement injuste, parce que le coût de la vie en Alsace ou au sud de l’Allemagne est incomparable avec le niveau suisse et, deuxièmement, nous ne pourrions absolument pas faire face à la concurrence de ces entreprises de l’Est.

Les conséquences sont claires : réimmatriculer les véhicules à l’étranger, ce qui signifie une perte massive d’emplois en Suisse. Notre entreprise serait également contrainte de réduire ses effectifs en Suisse.

Cet exemple concret illustre que cette initiative a été conçue par des théoriciens syndicaux qui ignorent tout du terrain. Elle a des relents anti-patronaux et relève, à mes yeux, d’une simple tentative de démarcation de certains politiciens. Je conseille aux syndicats de regarder pour une fois plus loin que le bout de leur nez, et que les frontières nationales, par exemple du côté de la France. Ce pays a déjà un salaire minimum généralisé. Or, le chômage, particulièrement chez les jeunes, y est trois fois plus élevé que chez nous.

Je ne souhaite pas une telle situation à la Suisse. C’est pourquoi, en tant qu’entrepreneur fortement attaché à notre pays, je dis NON à l’initiative socialiste pour le salaire minimum !

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