13e rente AVS : chère et contre-productive

8% d’augmentation de la rente AVS : c’est une belle idée sur le principe, car qui ne voudrait pas accorder un supplément à nos parents ou grands-parents ? Ce d’ailleurs même s’ils n’en ont pas besoin. En effet, la majorité de nos retraités se porte bien, voire très bien financièrement. En règle générale, ils disposent de plus de moyens libres et de bien plus d’économies que les jeunes familles avec enfants.

Didier Calame
Didier Calame
Les Planchettes (CH) (NE)

Mais une 13e rente AVS n’est pas gratuite. Au contraire, elle serait chère. Extrêmement chère même ; on parle ici d’un coût de près de 5 milliards de francs. L’AVS ne peut tout simplement pas se le permettre. Tous les pronostics le confirment : l’augmentation de la TVA au début de l’année 2024 n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan et notre principale œuvre sociale sera bientôt à nouveau à assainir. Ce qui est également absurde, c’est que l’État social serait une fois de plus gonflé selon le principe de l’arrosoir ; les millionnaires en revenus recevraient ainsi un bonus deux fois plus important que les retraités plus pauvres. C’est un gaspillage insensé !

Une 13e rente AVS entraînerait à nouveau des hausses de la TVA, ou des déductions plus importantes sur les salaires, voire probablement les deux à la fois. Le pouvoir d’achat serait encore amoindri et cela impacterait tout le monde. Parallèlement, beaucoup d’autres choses, comme les primes d’assurance maladie, les factures d’électricité ou les loyers des logements, ne cessent d’augmenter. Avec ce projet extrême des syndicats pour une 13e rente AVS, les familles et la classe moyenne auraient encore moins d’argent pour vivre.

Les entreprises subiraient également les conséquences de ce projet, alors que nombre d’entre elles ne se portent déjà pas bien aujourd’hui. La conjoncture s’assombrit, le renchérissement augmente les coûts de production et les marges sont de plus en plus sous pression en raison de la concurrence acharnée. Les investissements pour l’avenir deviennent de plus en plus difficiles. Dans ce contexte, des impôts et des cotisations salariales accessoires plus élevés sont clairement inopportunes, car elles mettent en péril les entreprises et les emplois et sapent donc la base de notre prospérité.

L’AVS est notre œuvre sociale la plus importante. Nous ne devons pas la pousser à la ruine. Nous ne devons pas imposer des charges supplémentaires excessives aux personnes actives et aux entreprises et nous ne devons pas abuser de la solidarité entre les générations. C’est pourquoi je recommande un NON clair à la 13e rente AVS.

Didier Calame
Didier Calame
Les Planchettes (CH) (NE)
 
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