éditorial

Car ils ne savent pas ce qu’ils font…

Le Conseil fédéral rouvrira prochainement le dossier "Politique de sécurité". Dans son rapport de politique de sécurité et sans doute aussi dans celui sur l’armée il glorifiera comme d’habitude …

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)

Le Conseil fédéral rouvrira prochainement le dossier « Politique de sécurité ». Dans son rapport de politique de sécurité et sans doute aussi dans celui sur l’armée il glorifiera comme d’habitude la coopération internationale et les engagements militaires à l’étranger. Il est par exemple question d’un accord-cadre sur la participation à des interventions internationales. Les conséquences désastreuses de tels scénarios internationaux sont par exemple révélées par l’actuel débat sur les interventions militaires envisagées en Libye. Même une intervention qui n’a pas eu lieu a failli provoquer une crise d’Etat. Pour l’UDC, c’est une évidence: la place de l’armée suisse n’est pas à l’étranger, mais dans le pays pour y assumer sa mission de défense nationale.

Le rapport de politique de sécurité regorge dans chaque chapitre d’idées sur la coopération internationale. Pourtant, c’est précisément cette conception qui a conduit ces dernières années la politique de sécurité suisse dans une voie sans issue. Des systèmes excessivement onéreux ont été achetés pour garantir cette compatibilité internationale. Avec pour conséquence qu’il ne restait plus d’argent pour équiper les troupes en cours de répétition. L’armée n’est plus capable d’intervenir rapidement à tout moment parce que ses chefs ont adopté la philosophie de la montée en puissance. Les individus qui veulent se défiler devant leurs obligations militaires passent sans problème dans le service civil. Parallèlement, l’orientation internationale de la défense mine en permanence la neutralité suisse. Rien d’étonnant dans ces conditions que l’on commence à s’interroger de plus en plus fréquemment sur la nécessité d’entretenir une armée.

Conseil fédéral contre Parlement
Le Parlement freine parfois les débordements internationalistes du Conseil fédéral. En refusant l’intervention suisse devant les côtes somaliennes, il a posé un jalon clair et net contre une extension des engagements militaires étrangers. C’est dans le même esprit qu’il s’est opposé à l’obligation faite aux militaires professionnels de faire du service à l’étranger et aux cours de répétition à l’étranger. Dans ce contexte, la planification d’une action militaire de libération en Libye parait plus déplacée que jamais. Ce projet suscite des questions de principe: qui a déclenché de telles planifications? Qui en était informé? Qui a décidé quand et dans quelles conditions de renoncer à une telle intervention? Autant de questions qui exigent des réponses claires. Les quelques vagues déclarations faites par la ministre des affaires étrangères dans une interview à un journal ne suffisent pas.

Pour l’UDC, l’affaire libyenne montre de manière exemplaire que l’armée suisse n’a rien à faire à l’étranger. Dans le pire des cas, une intervention militaire en Libye aurait exposé la Suisse à la guerre et à des actions terroristes. Les choses ne sont heureusement pas allées jusque là. La mission de l’armée est de défendre en cas de besoin le pays pour sauvegarder son indépendance et sa liberté. C’est sur ce cas, le plus grave envisageable, que doit se focaliser la politique suisse de sécurité. Il est temps d’abandonner les chimères internationalistes. Ces attitudes minent la neutralité et nuisent à notre pays.

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)
 
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