éditorial

Islamistes et minarets

On a appris ce weekend que dans le courant du mois d’août dernier des fonctionnaires se sont rendus à Cuba pour examiner la possibilité d’accueillir en Suisse des détenus islamistes du camp de…

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)

On a appris ce weekend que dans le courant du mois d’août dernier des fonctionnaires se sont rendus à Cuba pour examiner la possibilité d’accueillir en Suisse des détenus islamistes du camp de prisonniers de Guantanamo. Ni le public, ni les commissions de politique extérieure du Parlement n’étaient informés en détail sur ces sondages. Il est évident que personne ne tient à abriter en Suisse ces personnes considérées comme dangereuses. Une fois de plus, le Conseil fédéral se met en porte-à-faux en politique extérieure et soutient involontairement les partisans de l’initiative contre les minarets qui, ironie de l’histoire, ont précisément lancé leur campagne de votation ce weekend.

Le conseiller fédéral Ueli Maurer a parfaitement raison: le gouvernement a perdu la boussole en politique étrangère. Depuis quelque temps, le Conseil fédéral met systématiquement les pieds dans le plat sur la scène politique internationale. Le dernier exemple en date est le voyage secret de fonctionnaires du département d’Eveline Widmer-Schlumpf à Cuba pour examiner la possibilité d’accueillir des terroristes islamistes en Suisse. Pour quoi faire? N’avons-nous pas assez de criminels dans le pays? Faut-il vraiment que nous importions avec l’aide de la Confédération des islamistes quand ceux-ci ne viennent pas de leur propre volonté en Suisse? L’attitude du Conseil fédéral dans cette affaire est absurde et incompréhensible. Personne ne veut de ces gens. On ne voit pas non plus pourquoi la Suisse, précisément, contribuerait à résoudre les problèmes du président américain Obama. Les Etats-Unis ne veulent pas installer chez eux ces détenus pour des raisons de sécurité. Selon les origines et la nationalité de ces individus, leur accueil risque aussi de provoquer des tensions avec d’autres Etats, par exemple avec la Chine dans le cas des Uigurs.

Le Conseil fédéral a perdu la tête
Le weekend dernier les partisans de l’initiative contre les minarets, dont le peuple décidera le 29 novembre prochain, ont ouvert la campagne de votation et présenté un premier sujet d’affiche. Et déjà les donneurs de leçons payés par l’Etat, comme le président de la Commission fédérale contre le racisme, lèvent la voix pour condamner, en quelque sorte préventivement, la campagne. Ils donnent ainsi un poids upplémentaire à cette action et en augmentent la notoriété – en Suisse, comme au niveau international. Or, c’est exactement ce que voulaient éviter les autorités. Les auteurs de l’initiative n’ont donc pas trop de soucis à se faire. Le Conseil fédéral et ses commissions soutiennent activement leur campagne en s’engageant pour les islamistes et en critiquant bruyamment le sujet des affiches. A chacun de dire si cette attitude est le fruit de la naïveté, d’une bienpensance mal comprise ou tout simplement de la sottise.

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)
 
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