éditorial

L’UE viole l’accord de Dublin et la conseillère fédérale observe sans réagir

L’UE se moque de l’accord de Dublin. Des années durant des dizaines de milliers de migrants économiques se sont pressés en Suisse alors que, selon l’accord de Dublin, les pays du premier accueil, en l’occurrence notamment l’Italie, la Grèce et l’Espagne, étaient responsables de leur enregistrement avec le relevé des empreintes digitales. Puis l’Allemagne a volontairement court-circuité l’accord de Dublin avec sa politique de bienvenue à tous les migrants (citation d’Angela Merkel: « Wir schaffen das! » (Nous réussirons cela) qui invite explicitement tous les migrants économiques à entrer illégalement dans l’espace UE. Puis, toujours en violation de l’accord de Dublin, sont venus les programmes de redistribution des migrants économiques dans les pays de l’espace Dublin, dont la Suisse.

Thomas Aeschi
Thomas Aeschi
conseiller national Baar (ZG)

Les récents événements sont encore bien plus inquiétants: l’Allemagne refuse expressément de reprendre des cas clairement couverts par l’accord de Dublin. Un exemple: un Irakien dépose d’abord une demande d’asile en Allemagne, puis en Suisse tout simplement « parce que la situation dans les camps d’accueil allemands n’est pas bonne ». Et, pourtant, l’Allemagne refuse de reprendre ce requérant dont le cas est parfaitement conforme aux termes de l’accord de Dublin.

Ce comportement vide l’accord de Dublin de tout son sens: aux termes de cette convention, des demandes multiples d’une même personne ne sont plus traitées, mais le requérant en question doit être repris par le pays du premier accueil. Le Conseil fédéral écrivait textuellement à ce sujet dans ses explications avant la votation du 5 juin 2005 sur les accords de Schengen/Dublin que ces traités empêchent des demandes d’asile multiples et abusives. Les personnes qui ont déjà déposé une demande d’asile dans un autre pays sont identifiées grâce à la banque d’empreintes digitales Eurodac et renvoyées dans le pays du premier accueil, a précisé le gouvernement.

Les conséquences de cette violation de l’accord de Dublin par l’Allemagne sont prévisibles et évidentes: les frontières suisses n’étant plus protégées depuis la signature de l’accord de Schengen, les migrants économiques seront encore plus nombreux à entrer illégalement en Suisse pour y déposer une demande d’asile dans l’espoir de pouvoir rester dans le pays.

J’invite la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga à ne pas céder silencieusement à ce chantage de l’Allemagne, mais à faire front:

  1. Aujourd’hui encore des migrants économiques franchissent tous les jours la frontière suisse en venant d’Italie pour déposer une demande d’asile dans notre pays. Ces personnes doivent être systématiquement interceptées à la frontière et renvoyées en Italie.
  2. 3 requérants sur 5 disparaissent dans la nature et séjournent sans doute illégalement en Suisse. Il faut mettre fin à ces négligences. Les requérants d’asile dont la demande a été refusée doivent être installés dans des centres fermés et immédiatement renvoyés, si nécessaire expulsés de force.
  3. Après le chantage exercé par l’UE moyennant le refus d’actualiser l’accord sur les obstacles techniques aux échanges et le refus de l’équivalence des bourses, la Suisse doit enfin prendre des mesures de rétorsion équivalentes face à ces violations d’accords.
Thomas Aeschi
Thomas Aeschi
conseiller national Baar (ZG)
 
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