éditorial

MalhonnÊteté socialiste

Le PS a fourni la semaine passé un bel exemple de malhonnêteté politique. Ce parti veut par tous les moyens forcer une votation populaire sur l’initiative "contre les rémunérations abusives". Mais…

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)

Le PS a fourni la semaine passé un bel exemple de malhonnêteté politique. Ce parti veut par tous les moyens forcer une votation populaire sur l’initiative « contre les rémunérations abusives ». Mais au lieu d’avouer ouvertement cette intention, il a contribué à faire passer un contreprojet confus. Il bloque ainsi pour plusieurs années la solution du problème des excès commis en matière de rémunération.

Affecté par une grave baisse de forme, le PS voit dans l’initiative populaire « contre les rémunérations abusives » un ultime moyen pour se sauver d’une catastrophe aux prochaines élections. Il entend ainsi se profiler auprès de son électorat et fait flèche de tout bois. On sait en effet que le PS n’a quasiment pas contribué à la récolte de signatures pour cette initiative. Et voici donc ce parti poignarder une fois de plus dans le dos les auteurs de l’initiative. Le contreprojet indirect au niveau législatif, sur lequel l’UDC et le comité d’initiative se sont mis d’accord, offre l’occasion unique d’agir rapidement et efficacement contre les rémunérations abusives des organes dirigeants d’entreprises cotées en bourse. En se pressant un peu, le Parlement aurait même pu adopter cette année encore la révision du droit des sociétés anonymes et la mettre en vigueur en 2011. Mais le PS ne le veut manifestement pas. La procédure, que vient de mettre en route la Commission des affaires juridiques du Conseil national, prendra des années. Si les Chambres fédérales traitent cette année encore l’initiative et le contreprojet, le peuple ne pourra se prononcer qu’en 2011. Ensuite il s’agira de préparer une loi d’application de l’article constitutionnel. Cette procédure prendra plus d’une année au niveau du Parlement et de l’administration. Donc, le problème des rémunérations abusives pourra au mieux être résolu dans le courant de la prochaine législature. Le PS porte la responsabilité de ce retard inutile.

Argumentation abstruse
La présidente socialiste de la commission parlementaire a prétendu exactement le contraire lors de la conférence de presse de jeudi dernier. Cette attitude est malhonnête et viole l’obligation des présidents de commission d’informer de manière neutre sur les débats. Pour faire bonne mesure, la présidente a même osé dire aux médias qu’un texte législatif pouvait être dilué dans la procédure parlementaire, si bien qu’il fallait traiter maintenant l’initiative et non pas la réforme du droit des sociétés anonymes. Une argumentation absurde, car il va de soi que le comité d’initiative ne retirera certainement pas son projet avant qu’un éventuel contreprojet soit définitivement adopté en votation finale au Parlement. La réalité est que le PS n’a pas le courage d’avouer les vrais motifs qui le poussent à ces manœuvres avec un contreprojet direct. Ce comportement est tout simplement lâche.

Commission abusée
Le PS ne se contente pas de poignarder dans le dos les auteurs de l’initiative; il abuse aussi de la Commission des affaires juridiques pour mener ses jeux politiciens. La réalité est en effet fort simple: l’article constitutionnel bricolé à la hâte par l’alliance PS-PDC, un article dont personne ne veut en réalité et qui n’a aucune utilité, sert uniquement et exclusivement à faire un coup de Jarnac à l’UDC. Cette alliance tristement connue saura aussi empêcher que le Parlement adopte une solution pragmatique et rapide au problème des rémunérations abusives. Voilà donc la politique sérieuse que nous proposent ces partis en cette année préélectorale 2010.

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)
 
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